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Le billet d’humeur qui va suivre ne reflète pas forcément l’opinion des communistes de la section Oswald Calvetti.

Mais Rouge Cerise a une longue tradition de parler-vrai et de confrontation d’idées qui autorise ce genre de choses.

Il faut, de temps à autre, se décharger la rate.

Certes nous vivons des circonstances politiques compliquées. Les municipales ont donné lieu à des choix parfois différents selon les villes, les régions, le danger de l’extrême-droite. Concernant le Parti communiste, il a, en règle générale, choisi de ne pas affaiblir davantage les forces se réclamant de la gauche. Partout où une union était possible (rappelons à certains révolutionnaires de droit divin qu’un programme de gestion municipale n’est pas un programme de gouvernement et que si Communistes, Socialistes, France insoumise et Verts ont réussi à proposer des motions de censure communes à l’Assemblée nationale, on devrait pouvoir avancer ensemble à plus petite échelle) les communistes s’y sont engagés. C’était le cas à Paris (a-t-on vraiment envie de laisser la capitale à la droite revancharde ?) comme à Avignon, où la candidate FN/RN se voyait déjà à la tête de la cité de Jean Vilar…

Or, alors qu’on trouvait des militants de la France insoumise sur un assez grand nombre de listes municipales de Vaucluse, pas officiellement marquées à gauche dans certains cas, voilà qu’à Avignon la FI et son allié de circonstance NPA annonçaient par la voix de leur chef de file, l’avocat Farid Farissy, l’urgence d’une liste « citoyenne » (un mot mis à toutes les sauces!) faisant de la politique autrement. Et qu’à Entraigues, une militante FI claironnait depuis des mois, avec le slogan « Osez Laurence ! » que l’heure du grand remplacement avait sonné. Il s’agissait, on l’a compris, de faire tomber une municipalité dont le maire appartenait au Parti communiste.

« L’Union est un combat » avait coutume de répéter Georges Marchais. Certes, mais pas un combat de catch !

Le fringuant Farid a obtenu 5,36 % à Avignon, la sémillante Laurence 4,42 % à Entraigues. En attendant les consignes qu’ils donneront pour le second tour (qui aurait donc pu être évité à Entraigues), nos deux révolutionnaires ont donc pris des vacances politiques. Il est vrai que le confinement impose des précautions indispensables.

On s’étonnera peut-être de mon manque de charité laïque. Mais, si beaucoup ont la mémoire courte, je n’en suis pas.

Farid Farissy ? Plus jeune, il lui arrivait de fréquenter les locaux de la Fédération de Vaucluse du PCF. Juste le temps de comprendre que ce n’était pas le meilleur endroit pour faire carrière. Le PS vauclusien, en pleine santé alors, l’accueillit les bras ouverts. L’avenir lui appartenait. En 2012 cependant, le voilà (avec le total soutien de la direction de la Fédération socialiste de l’époque et malgré les objurgations de Martine Aubry et Harlem Désir) champion du maintien au second tour de la socialiste Catherine Arkilovitch (qui avait annoncé qu’en cas de victoire de Maréchal Le Pen elle organiserait la résistance, avant de disparaître à jamais du Vaucluse), sa propre femme devenant porte-parole de la « Rebelle » (sic). On aurait pu croire que chat échaudé craignant l’eau froide, notre Farid aurait tiré les leçons. Que nenni ! Aux municipales suivantes, et malgré le très grand danger représenté par Hervé le Lapinot, le maire de Carpentras, Francis Adolphe, lui ayant « écrasé les testicules » (c’est en tout cas l’abominable nouvelle publiée par la presse), il tente de monter sa propre liste, échoue (les volontaires auraient-ils craint pour leurs génitoires ?), et finit par soutenir une liste de révolutionnaires blanchis sous le harnais qui jugent Francis Adolphe plus dangereux que les héritiers d’Adolf.

Alors, aux législatives suivantes, abandonnant Carpentras l’Ingrate, à défaut de Rubicon, notre Farid franchit l’Auzon. Orange nous voilà ! Jacques Bompart n’avait qu’à bien se tenir. Candidat France insoumise dans la 4è circonscription, Farid désigne d’entrée son ennemie. Fabienne Haloui, candidate communiste, accusée de n’avoir pas été « foutue de chasser Bompard en 22 ans ». Et comme il est avocat et amateur de chicane, il este en justice  contre elle pour « diffamation » et « confusion ». Le dernier à avoir porté plainte contre Fabienne à Orange, c’était… Jacques Bompard.

Les pérégrinations de Farid ne sont pas terminées et d’ailleurs Carpentras et Orange ne sont pas assez grandes pour lui. C’est à Avignon qu’il entend porter le fer. Son ennemie ? Anne-Sophie Rigault, égérie du FN/RN ? Mais non ! Cécile Helle, maire sortante, conduisant une liste d’Union de la gauche.

Finalement le parcours de Farid Farissy est plus éloquent que ses plaidoiries.

Et Laurence alors ?

C’est un cas plus triste. Pas question d’ambition et de tambouille politicienne ici. Laurence, en 2012, menait campagne avec moi, face à Maréchal Le Pen. À Entraigues, elle distribuait, collait, se faisait menacer par le colleur-fou - ce M.B. que police et justice ne purent jamais identifier bien qu’on ait fourni son numéro de voiture et son nom - de se faire briser les membres à coups de marteau.

Et puis, aux législatives suivantes, les sections du PC qui rayonnaient sur le territoire de la 3 è circonscription ne retinrent pas sa candidature à la candidature…

15 jours plus tard, la presse nous révélait qu’elle était à présent la candidate de la FI à la députation…

 

 Roger Martin

Tag(s) : #TRIBUNE LIBRE
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