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Il est contagieux l'exemple du courage

Louis Aragon, 1943 dans France écoute

 

 

Lors de la commémoration du  massacre du 01 AOUT 1944 à SARRIANS le discours de notre Camarade ROGER MARTIN a ravivé mes souvenirs d’enfance. Il a su trouver des mots justes, sensibles,  qui invitent à se souvenir du passé. 

En 1944, j’avais 9 ans, fille de paysan, dans une famille qu’on dit sans histoire. 

Et pourtant, la période 39/45 a révélé le courage de certains citoyens anonymes, ni héros, ni militants politiques, mais qui ne faisaient que leur devoir.

L’examen de mon passé m’oblige à vous raconter quelques faits tragiques que j’ai découvert bien plus tard.

Alors que mon père, résistant silencieux, organisait des réunions clandestines dans la cave ou il faisait le vin,  dissimulée dans le roc, les allemands occupaient le château d’à côté, pour quelques jours seulement  car c’était le début de la débâcle.

A la nuit tombante, il partait avec la charrette chargée d’un bidon de lait et de quelques volailles, ravitailler les maquisards, dans la forêt toute proche.

Il a caché 2 jeunes hommes refusant le STO, pendant plusieurs mois. Ils travaillaient dans les champs en compagnie de mon père, loin de la ferme, pour ne pas attirer l’attention de quelques délateurs éventuels. 

 

Le 07 AOUT 1944, un train parti d’Angers, en partance pour les camps de la mort en Allemagne, était mitraillé par les avions alliés, la locomotive criblée de balles. Le train immobilisé, l’école du village était réquisitionnée pour soigner tous ces malheureux.

Alors que les soldats allemands avaient relâché leur vigilance, avec l’aide de l’instituteur  et quelques habitants, l’évasion d’une dizaine de futurs déportés a été possible . Mon père et mon oncle connaissant parfaitement la forêt les ont guidés au plus loin. 

 

OUI ces hommes et ces femmes étaient conscients des risques pris sans vouloir être des héros,  ni recevoir de médailles.

 

OUI ils craignaient les représailles et la délation.

Nous allions coucher pendant quelques nuits dans une maison abandonnée au milieu de la forêt toute proche.

 

En 1944, avec ma sœur, mon frère et  mes cousins habitant le même village, nous avons vécu tous ces évènements avec l’insouciance de l’enfance, bien évidemment : 

NI TELEPHONE, NI TELE, NI VOITURE . DES JEUX INVENTES PAR LES PLUS ASTUCIEUX dans la CAMPAGNE à parcourir à pied.

Mais aujourd’hui me voilà encore assez lucide pour reconnaître tout le courage déployé par quelques uns, des gens simples aspirant à une vie sans guerre. 

 

Mon SOUHAIT DE CE JOUR : Que LE COURAGE SOIT CONTAGIEUX !

 

Anette Mouysset

Militante de la Section Oswald Calvetti du PCF

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Tag(s) : #TRIBUNE LIBRE
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