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VERALLIA : EMBLEMATIQUE DES LOGIQUES FINANCIERES »

 

Secrétaire national du PCF et député du Nord, Fabien Roussel se rend aujourd’hui à Cognac pour soutenir les salariés de Verallia. un dossier qu’il veut voir devenir national.

Ancienne filiale d’emballage en verre de Saint-Gobain. Verallia a été cédée en 2015 au fonds amé­ricain Apollo associé à Bpifrance. Malgré une trésorerie solide, il prétend fermer un des 14 fours de verrerie qu’il compte en France.

 

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Entretien réalisé par Angélique Schaller " La Marseillaise"

 

 

Fabien Roussel: secrétaire national du PCF

 

La Marseillaise : Pouvez-vous expliquer le cas Verallia ?

 

Fabien Roussel : C’est un grand groupe industriel français, premier producteur de verre en France, troisième en Europe, détenu par un fonds de pension américain. 

 

Ce fonds de pension Apollo, très connu dans l’industrie, est extrêmement vorace en termes de dividendes et de retour sur investissement. À tel point que le 10 juin dernier, Verallia a annoncé verser 100 millions d’euros de dividendes aux actionnaires. Ce jour-là, le salaire du PDG a également été augmenté, un PDG qui va toucher 1,1 million d’euros par an !

 

Or, deux jours après, le 12 juin, l’entreprise annonce qu’elle va supprimer 198 emplois et fermer un four. Ce qui signifie casser l’outil industriel à Cognac.

 

Certes, ce groupe producteur de bouteilles en verre a subi la crise. Il a notamment été impacté par la baisse des ventes de vin et a donc produit moins de bouteilles. Mais il a des reins financiers solides, il a la trésorerie pour faire face à cette difficulté conjoncturelle. La preuve par cette distribution de dividendes qui aurait pu être annulée et mise au service du maintien de l’emploi et des outils industriels à Cognac. 

 

le seul but de ce plan social est « d’accélérer la réduction des coûts ».

 

Cela sonne comme une véritable provocation, socialement irresponsable. Fleuron de notre industrie verrière, riche de plus de deux cents ans d’histoire dans notre pays, Verallia et ses salariés méritent mieux qu’une gestion exclusivement financière et tournée vers le profit à court terme.

 

« Un système qui court après la rentabilité à tout prix avec la complicité de l'État. »

 

La Marseillaise :Pourquoi vouloir en faire un cas national ?

 

Fabien Roussel :  Parce que, pour moi, il est emblématique de ce qui se passe dans certaines entreprises, pas dans toutes, des logiques financières de certains ac­tionnaires qui prédominent tout. Or, parmi les actionnaires, il y a la banque publique d’investissement (BPI). Elle a touché 7,5 millions de dividen­des !

C’est vraiment le paroxysme de ce système économique soutenu par l’État, système qui court après la rentabilité à tout prix avec la complicité de l’État.

 

La Marseillaise: Qu’attendez-vous de l’État ?

 

Fabien Roussel : Qu’il n’accepte pas ce plan social et intervienne auprès du groupe pour qu’il renonce à la distribution des dividendes et maintienne les emplois.

 

J’ai d’ailleurs obtenu une réunion à Bercy avec le ministère pour aborder le sujet, le 31 août, réunion à laquelle j’assisterai.

 

La Marseillaise : Qui rencontrez-vous aujourd’hui ?

 

Fabien Roussel: Le syndicat CGT, majoritaire, qui a d'ailleurs formulé de nombreuses propositions pour développer l’entreprise. Innover, monter en gamme, reconquérir des marchés abandonnés, accompagner les marchés d’avenir ou encore se positionner résolument sur le bio.

 

Je rencontrerai aussi les deux maires concernés : celui de Cognac, Morgan Berger, et de Chàteaubernard, Pierre-Yves Briand.  Enfin, je compte bien me préoccuper de l’avenir des sous-traitants impacté par la fermeture de ce four.

 

La Marseillaise :L’annonce du plan de relance a été reportée. Un commentaire ?

 

Fabien Roussel :  J’appréhendais la présentation de ce plan de relance car le gouvernement, jusqu’à maintenant, n’a pas entendu toutes les remarques que nous avons faites.au niveau de l’opposition politi­que comme des syndicats - concernant les centaines de milliards d’euros d’argent public mis sur la table sans aucune contrepartie en échange. Je suis également inquiet de l’absence de moyens mis pour nos services publics.

 

Je préfère donc que le gouvernement retarde son plan et qu’il intègre ces données plutôt qu’il l’annonce et que nous continuions sur la même lancée que celle engagée depuis des mois.

 

25 août 2020

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26 août

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Tag(s) : #AGIR AVEC LE PCF
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