En prison depuis plus de 40 ans Mumia Abu-Jamal aura-t-il droit à un procès équitable. La décision l'autorisant à faire appel de sa condamnation devait être prise le 26 octobre mais comme l'explique La Marseillaise « Un coup de force judiciaire empêche la révision du procès de Mumia »
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"Avec les soutiens américains, le collectif français Libérons Mumia et son équipe de défense avait mené une bataille pour réviser son procès, parce qu’il a été entaché de graves entorses sur le plan de la procédure. C’est notamment le cas du choix des jurés à l’époque : tous ceux qui étaient noirs ont été refusés par la justice.
Le 26 octobre, la juge Lucretia Clemons a rejeté la demande de sa défense, de révision de son procès comme l’avait permis la justice américaine. Lors de cette audience, des centaines de militants étaient réunies devant le tribunal de Philadelphie. Ils ont manifesté, montré leur soutien à Mumia et dénoncé le caractère raciste de la justice américaine et la corruption qui visiblement continue.
Car Lucretia Clemons a examiné de nouvelles preuves trouvées dans le bureau du procureur qui prouvaient la corruption, les atteintes diverses au système judiciaire. Mais, dans un rapport de 31 pages elle a annoncé qu’elle ne tiendra pas compte de ces nouvelles preuves.
Comment la défense de Mumia s’organise-t-elle ?
La situation est très tendue, les avocats de Mumia ont désormais 20 jours pour répondre aux arguments de la juge et renverser son rapport. L’audience est fixée au 16 décembre. C’est clair pour les militants américains et pour nous du collectif français qu’il y a une véritable volonté de cacher les preuves de corruption du système judiciaire américain. Si la juge va au bout de ses conclusions en rejetant les arguments de la défense, la révision du procès de Mumia pourrait ne pas avoir lieu et il pourrait mourir en prison. Ce serait un drame pour la liberté d’expression."
(.....) Lire la suite de l'article de Laureen Piddiu dans La Marseillaise
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MUMIA ABU JAMAL
Mumia Abu-Jamal est né le 24 avril 1954. Né Wesley Cook, Mumia choisira ce prénom swahili au lycée, sous l’influence d’un enseignant d’origine kenyane. Il y ajoutera “Abu-Jamal” à la naissance de son premier fils, Jamal. A l’âge de 14 ans, Mumia est arrêté et battu pour avoir protesté contre un meeting du candidat ultraraciste George Wallace, à Philadelphie. Peu après, il est fiché par le FBI pour avoir voulu rebaptiser son lycée “Malcolm X”.
En 1969, le jeune homme est chargé de l’information à la section de Philadelphie du Black Panther Party. Le FBI le considère comme l’une des personnes “à surveiller et interner en cas d’alerte nationale”.
Il est l’une des cibles du Cointelpro (programme d’infiltration et de contre-espionnage) dont seront victimes Leonard Peltier et d’autres membres de l’Américan Indian Movement et des Black Panthers.
Devenu journaliste de radio apprécié, lauréat de plusieurs prix, Mumia est surnommé “la voix des sans-voix” pour sa critique de la corruption de la police et des dirigeants politiques locaux. Depuis 1978, il dénonce la violente répression qui frappe la communauté MOVE et, en 1981 suit le procès de son fondateur, John Africa, qui sera acquitté des charges fabriquées contre lui. Le soutien de Mumia à MOVE exaspère les politiques et la police de Philadelphie et lui vaut le renvoi d’une des stations de radio où il exerce. Pour faire vivre sa famille, Mumia est contraint de travailler comme taxi de nuit.
Aux premières heures du 9 décembre 1981, Mumia Abu-Jamal est grièvement blessé lors d’une fusillade dans le quartier sud de la ville, où il vient de déposer un client. Arrêté, il est accusé du meurtre d’un policier, Daniel Faulkner, tué dans cette fusillade. Malgré ses dénégations, malgré son absence d’antécédents judiciaires, une enquête inéquitable (expertises balistiques inexistantes, balles non identifiables, absence de relevé d’empreintes, zone des faits non sécurisée, tests non effectués, etc.) conclut à la culpabilité de Mumia. Témoins menacés, subornés, écartés, rapports de police contradictoires, violations de ses droits, mèneront, en juillet 1982, à la condamnation à mort de cet opposant politique gênant sous la pression d’un juge recordman de la sentence…
Mumia est “le coupable idéal”
Source: Libérons Mumia