Commémoration de l'assassinat de Louis Lopez et d'Abel Sarnette

Dimanche 26 mars, a eu lieu une cérémonie, organisée par la section Oswald Calvetti, pour commémorer, sur les lieux de son exécution, l'assassinat par les nazis de Louis Lopez. Elle s'est déroulée en présence de représentants de sa famille,

des portes drapeaux de l'ANACR, l'ARAC et bien sûr de la section Oswald Calvetti.

Madame Brigitte Barandon (Maire adjointe) et Monsieur Gérard Gaillard (Maire adjoint) représentant la  municipalité.  Le correspondant de Vaucluse matin était également présent.

Notre camarade, Pablo  a tout d'abord évoqué, dans une brève allocution que rouge Cerise reproduit ci-dessous, l'action de Louis Lopez et l'importance de ne pas l'oublier.

Après avoir chanté le Chant des partisans l'assistance a observé une minute de silence, puis l'ARAC et le PCF ont déposé une gerbe au pied de la plaque commémorative.

Olivier Safon a ensuite proposé une deuxième minute de silence en souvenir de 3  grand Résistants disparus cette années Honoré David (lieutenant Alfred Durand), Marcel Mathieu et Pierre Orinier (Coquinette).

La cérémonie s'est conclue par la Marseillaise.

L'assistance s'est ensuite déplacée route de Caumont où une cérémonie était organisée par l'ARAC  à la mémoire de notre camarade Abel Sarnette torturé puis assassiné par la Milice et la Gestapo le 27 mars 1944.

Avant la  dispersion tous ont pris rendez-vous l'an prochain pour une cérémonie exceptionnelle à l'occasion des 80 ans de ces événements tragiques.

R.C.

Allocution de  notre camarade Pablo 

au nom de la section Oswald Calvetti du PCF

"Mesdames, messieurs, chers amis, chers camarades,

Nous sommes rassemblés aujourd'hui à l'Isle, le 26 mars 2023, devant ce pilier et cette modeste plaque, qui commémore un massacre.

Ici même, il y a 79 ans, le 16 mars 1944, le jeune Louis Lopez était exécuté par les nazis.

Il avait 28 ans, il était ouvrier agricole journalier. Né en Espagne en août 1916, sa famille était arrivée en France dans l'entre-deux-guerres. Comme tant d'autres travailleurs immigrés, ses parents, Célina Sanchez et André Lopez, ont participé à la reconstruction de la France après la saignée démographique de la première guerre mondiale.

Néanmoins, Louis Lopez n'obtiendra la nationalité française qu'au moment de son service militaire chez les chasseurs Alpins. Très jeune, il adhère au Parti Communiste Français, encore appelé à l'époque "Section Française de l'internationale communiste". En 1939, quand son parti est interdit, il fait le choix de continuer la lutte dans la clandestinité, comme des centaines de milliers de ses camarades.

Et quand la France subit l'humiliation de l'occupation allemande et de la collaboration, il fait partie de ces jeunes héros qui se dresseront contre le fascisme.

À partir de juin 1943, il intègre le réseau des Franc-tireurs et partisans. "Jules" sera son nom de guerre. Il devient rapidement l'un des meilleurs combattants du réseau, reconnu pour sa bravoure et volontaire pour accomplir les tâches les plus dangereuses.

Le 17 mars 1944, il est passé à vélo ici même, par ce chemin. Il est à vélo et il transporte avec lui de l'armement pour ses camarades, destiné à une future attaque contre l'occupant nazi.

Mais un barrage filtrant a été installé par les allemands à cet endroit. Louis Lopez est arrêté, fouillé. Et quand les nazis découvrent les munitions qu'il  transporte, son appartenance à la résistance est trahie.

Il est exécuté sur place, sans aucune forme de procès, en tant que maquisard.

À seulement 28 ans, il a déjà donné sa courte vie pour la France, une France dans laquelle il n'était même pas né et qu'il n'a pu connaître que pendant une poignée d'années.

Voici ce que dira, à propos de Louis Lopez, le grand résistant Vincent Pellegrini, dit "lieutenant Jeannot" :

"Louis Lopez fut un de nos meilleurs combattants contre l'ennemi. Il en donna d'ailleurs la preuve quand il fut chargé d'une action de récupération d'armes, de transporter cet armement dans un lieu à l'Isle sur la Sorgue où nous devions mener une action le 17 mars 1944.

Louis Lopez, durant toute son activité, était volontaire pour les tâches les plus périlleuses. De nombreuses récupérations et distributions d'armes furent exécutées par lui et ses camarades dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Il se distingua par son courage et sa bravoure dans toutes les tâches qui lui furent confiées"

Cette déclaration a été retrouvée dans les archives du ministère de la défense. 

C'est un témoignage inestimable de l'homme qu'a été Louis Lopez.

Sans ce scrupuleux travail de recherche de nos aînés, qui avaient à cœur de transmettre ce qu'ils avaient vécu, ce document précieux n'aurait peut-être jamais été retrouvé.

Et cela illustre un problème majeur auquel nous sommes confrontés aujourd'hui en France : la fragilité de la mémoire de la Résistance. Cette mémoire, bien que toujours entretenue et protégée, n'est plus suffisamment connue de notre jeunesse.

Louis Lopez avait 28 ans au moment de son exécution. Les jeunes de 28 ans d'aujourd'hui connaissent-ils le parcours de ces Martyrs ? Ont-ils conscience de la souffrance inouïe et du sacrifice qu'ont dû consentir nos aînés pour vaincre la barbarie nazie et offrir des jours heureux à notre pays ?

Ont-ils conscience des idéaux humanistes, de paix et de progrès qui animaient les hommes et les femmes qui ont libéré notre pays et permis sa survie ?

Quand on ne connait pas son histoire, on est condamnés à la revivre. C'est pourquoi la transmission de la mémoire de nos luttes et de nos martyrs tombés pour défendre la liberté et l'indépendance est une tâche de la plus haute importance.

Commémorer Louis Lopez aujourd'hui, c'est commémorer ce que la France et l'humanité ont produit de plus noble dans l'histoire. Pour que les générations actuelles et futures sachent se montrer à la hauteur de nos aînés, pour aider la jeunesse à y voir clair dans la confusion régnante.

Pour la section Oswald Calvetti

Pablo

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