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Un article du site Révolution Permanente

En avril, une étude réalisée par l'ONG Tathapi révèle un taux d'ablation de l'utérus très important chez les femmes travaillant dans les plantations de canne à sucre. Le but est simple : l'ablation de l'utérus permet d'éviter aux femmes d'avoir leurs règles, mais aussi d'avoir de nouveaux enfants. Les patrons des plantations ne reculent devant rien pour augmenter leur profit.

 

 

Crédits Photo : Reuters/Vivek Prakash

 

En avril, l’ONG a alerté les autorités du district de Beed, situé à l’est de Mumbaï dans une région productrice de canne à sucre, d’un taux anormal de femmes ayant subi une hystérectomie. 36% des femmes travaillant dans les champs ont en effet été concernées par ces ablations de l’utérus en 2018. Pour 21 % d’entre elles lors des 5 premiers mois de 2019, « alors que la moyenne en Inde s’établit à 3,2% » selon l’enquête réalisée par Firstpost. Ces trois dernières années, 4500 ablations ont été pratiquées, en grande majorité dans les cliniques privées dans ce district. L’une de ces cliniques ne comportait même pas un gynécologue dans ses équipes. Les femmes doivent prendre en charge le coût de l’intervention : entre 250 et 500 euros pour un salaire total autour de 400 euros pour l’ensemble de la saison de coupe de canne à sucre.

 

 

Plus de règles, c’est tout bénef pour le patron !

 

Ce sont les patrons avec la complicité des médecins qui poussent les femmes à effectuer ces pratiques forcées. Le but est simple : l’ablation de l’utérus permet d’éviter aux femmes d’avoir leurs règles, mais aussi d’avoir de nouveaux enfants. Ainsi, elles pourront travailler sans interruption augmentant leur productivité. En effet, en Inde, les femmes pauvres ne peuvent pas avoir de protections hygiéniques convenables. Elle doivent mettre des chiffons sales, vecteurs d’infections, les obligeant à ralentir le rythme de travail.

 

Les témoignages des femmes recueillis par le Firstpost indiquent que les médecins utilisent les pires ruses pour convaincre les femmes de se faire opérer, comme instrumentaliser le risque du cancer du col de l’utérus chez une jeune femme âgée de 20 ans, appelée Sheela Waghmare. Mariée à 12 ans, elle a deux fils et une fille. Elle a étudié jusqu’à la classe 5e, contrairement à la plupart des autres femmes qui sont analphabètes. "Un jour, j’ai eu un écoulement blanc et le médecin m’a dit que ça pouvait évoluer en cancer, alors on m’a conseillé d’enlever mon utérus. J’avais 20 ans à l’époque », dit-elle. Aujourd’hui, à 32 ans, elle a mal au corps, au dos et ne peut rien soulever de lourd. "Nous avons besoin de ce travail, nous n’avons pas de terre. Il y a tellement de dettes à rembourser, y compris les frais médicaux, que j’ai dû emmener mon fils avec moi parce que je ne pouvais pas l’envoyer à l’école ", dit-elle.

 

Outre les conditions de travail difficiles pour des salaires de misère, le harcèlement sexuel, très répandu, les inégalités très fortes qui subsistent en Inde (accès à l’éducation, poids des traditions, tabous sur les menstruations), les hystérectomie pratiquées sur ces coupeuses de canne à sucre sont le fruit d’une exploitation poussée à l’extrême, amplifiant les conditions d’oppression des femmes. Les femmes travailleuses constituent l’un des secteurs les plus exploité de la classe ouvrière.

 

Une fois de plus, cette enquête révèle jusqu’à quel point le capitalisme, ce système basée sur l’exploitation et l’oppression, est prêt à tout pour augmenter ses richesses, quitte à détruire des vies.

 

Elise Duvel

mercredi 19 juin

 

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Tag(s) : #JE LUTTE DES CLASSES, #Féminisme
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