Nous vivons un moment de luttes et d'espoir comme il en existe peu dans une vie militante. Et pourtant nous en avons connu des milliers de luttes dont nous partageons l'expérience entre générations de communistes à l'approche de nos cent ans. Cette mémoire vivante est une des plus belles richesses de notre parti.
En quoi la situation est-elle si singulière ? Le capital financier a décidé, dans le prolongement de l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, d'engager toutes ses forces pour imposer une immense régression. Non seulement le projet gouvernemental de réforme des retraites conduira à « fabriquer des pauvres » dans le prolongement de la réforme de l'Assurance chômage, selon le mot du député André Chassaigne. Mais au-delà, c'est le principe même de solidarité, sur lequel repose la Sécurité sociale, qui est mis à mal.
Que le pouvoir entende clairement ce message : le peuple, les travailleurs·euses, ne laisseront pas faire ! Il suffit de voir la puissance des journées d'action interprofessionnelles comme vient encore de le montrer celle du 17 décembre, la détermination des travailleurs et travailleuses en grève, celle des militant·e·s syndicaux, des gilets jaunes, les solidarités qui se nouent, les convergences qui se dessinent. Cette mobilisation exceptionnelle dépasse le seul cadre de la réforme des retraites. Elle s'ancre dans le refus des inégalités, de cette insécurité universelle qui se renforce réforme après réforme, dans le dégoût de l'arrogance de ces banquiers, patrons de multinationales et de ceux qui les servent aux côtés du Président, et aussi dans la conviction que d'autres choix sont possibles.
Les communistes jouent déjà un rôle décisif dans ce mouvement. Notre intervention doit encore s'amplifier aux portes des entreprises et lieux de travail. Faisons partager notre décryptage de cette réforme en montrant le caractère factice des prétendues avancées sociales énoncées par le Premier ministre, faisons connaître nos propositions, en particulier la nécessité de mettre à contribution les revenus financiers, multiplions les initiatives de soutien humain et financier aux travailleurs·euses en grève, déployons le débat politique dans les départements, travaillons à la mise en mouvement de la jeunesse qui paiera le prix fort de la réforme.
Ce qui se joue dans notre pays à l'aube de notre centenaire résonne avec l'histoire de l'ensemble du mouvement ouvrier. Abordons l'année 2020 le mot d'Ambroise Croizat en tête : « Ne parlez pas d'acquis sociaux, parlez de conquis sociaux, parce que le patronat de désarme jamais ». Nous y sommes. Une nouvelle fois. Le poing levé. Debout et unis pour gagner.
Bonnes fêtes à toutes et tous !
Igor Zamichiei,
directeur de CommunisteS