Un régime spécial trop méconnu : la retraite-chapeau des grands patrons
- Une retraite-chapeau est une retraite qui s'ajoute à la retraite normale à laquelle nous cotisons tous. Elle est financée intégralement par l'entreprise qui est exonérée de cotisations sociales et de la CSG Il s'agit d'un système de pension réservé à certains patrons et à certains cadres très supérieurs.
- Jusqu’au 1er janvier 2020, la retraite chapeau était limitée à 45% de la rémunération en fin de carrière. Elle était débloquée lors du départ en retraite à condition d’être encore en fonction dans le groupe au moment du départ.
- Les retraites chapeaux étaient encadrées par un "code de bonne conduite du MEDEF" (qui n'engageait que ceux qui voulaient le suivre)
Des retraites sympathiques (pour les grands patrons) :
Quelques exemples parmi tant d'autres :
- Tom Enders (Airbus) 1,3 million d’euros/ ans
- Bruno Lafont (Lafarge) 2015 : 11 millions d’euros
- Patrick Sayer (Eurazeo) 2018 : 31,5 millions d’euros
- Georges Plassat (Carrefour) 2018 : 500 000 euros /ans
- etc, etc... Sans parler de Carlos Ghosn :770 000 euros /ans
Un réforme aux petits oignons (pour les grands patrons) (ordonnance n° 2019-697 du 4 juillet 2019)
L'indignation soulevée par ces retraites mirobolantes devenant trop forte, le gouvernement se devait d'agir, cet avantage des très riches ne pouvant être menacé!
Il a donc annoncé une réforme (vertueuse, de son point de vue !) qui officiellement devait limiter les excès de ce qu'il n'appelle jamais "un régime spécial de retraite". En fait il s'agissait, par un effet d'annonce, de sauver les privilèges des très riches.
Dans la communication gouvernementale la réforme tient en 2 points:
- Les droits acquis seront désormais plafonnés à 30 % du salaire annuel (au lieu de 45% précédemment)
- La retraite chapeau sera conditionnée à la "performance" de l’entreprise
Mais il ne dit pas que dans cette même réforme
- les retraites-chapeaux deviennent portables: les droits acquis se conservent toute la carrière même si le patron change de société alors qu'avant seuls ceux acquis dans la dernière société étaient pris en compte. Ce qui amène le commentaire site spécialisé Minoritaires.com:
« La réforme qui vient d’être adoptée va permettre aux dirigeants de conserver cet acquis même s’ils quittent leur entreprise, rétablissant ainsi une sorte de parachute doré, en contrepartie d’une réduction de la rente d’environ un tiers. La réforme adoptée par ordonnance, a été peu débattue. Le résultat sera globalement positif pour les hauts dirigeants. En cotisant à plein, pendant 10 ans, la moitié des dirigeants du CAC40 pourraient ainsi encore bénéficier d’une rente annuelle de plus de 750 000 € en retraite, sans risquer de perdre cet acquis. »
- la performance de l’entreprise sera appréciée par le conseil d’administration, formé pour l’essentiel de bénéficiaires de retraites-chapeaux. Gageons qu’il sera aussi sévère que le code de bonne conduite de MEDEF qui les encadrait jusque là!
Résultat: 750 000 € de retraite-chapeau annuelle en moyenne pour le CAC40
"La suppression de la retraite chapeau a donc été écartée, on est est loin de la fin des abus que certains croyaient pouvoir espérer. Le lobbying patronal a joué à plein, et le gouvernement a choisi son camp.
……..
Mais l’objectif de modération avancé est très loin d’être rempli ! L’an dernier, la moitié des dirigeants du CAC40 a perçu une rémunération fixe et variable annuelle supérieure à 2,5 millions € avec de grandes différences selon qu’il s’agit de Jean Paul Agon, DG de L’Oréal (4,25 millions €) ou de Patrice Caine, DG de Thalès (1,4 million €).
Sur cette base de 2,5 millions € qui sert au calcul à la retraite chapeau dans la plupart des groupes, si le dirigeant cotise à plein pendant 10 ans, il sera assuré d’une rente annuelle supérieure à 750 000 € un chiffre qui se compare à la retraite moyenne d’un salarié du privé, de l’ordre de 20 000 €, et qu’il est par conséquent difficile de qualifier de « modéré »" Minoritaire.com
Abolir les privilèges et le système qui les génère, un combat communiste.
Réfléchissant sur la retraite-chapeau de Philippe Varin, ex patron du groupe PSA Peugeot-Citroën, l'homme qui a fermé l’usine d’Aulnay-sous-Bois, Gérard Le Puill s'interroge dans l'Humanité:
"Enfin, dans quel pays de droit sommes nous quand on permet à des individus qui ont ruiné la carrière de milliers de salariés et amputé de ce fait leurs droits futurs à une bonne retraite de percevoir ,eux, une seconde pension (de 25.000€ par mois dans le cas qui nous occupe) pour laquelle ils n’ont pas cotisé et que l’entreprise qu’il ont malmenée doit pourtant provisionner pour leur servir cette retraite indue jusqu’à leur mort?"
Oui le scandal est terrible dans un pays où le minimum vieillesse est de 642,93€ par mois! Faut-il supprimer le régime spécial des grands patrons? Sans doute mais sans oublier de s'attaquer à son origine.
Les systèmes de rémunération dont bénéficient les grands patrons vont des salaires délirants, aux "stocks options", en passant par les "les parachutes dorés" et finissent en retraites-chapeaux. Ils n'ont d'autre origine que la concurrence féroce que se livrent les grandes sociétés pour s'attacher les services de serviteurs susceptibles d'augmenter au plus vite leurs profits.
Profits, concurrence, inégalités ce sont bien les bases d'un système économique: le capitalisme , c'est donc lui qu'il faut supprimer. L'exemple des SCOP l'illustre: à la SCOP-TI les anciens Fralib ne connaissent pas les retraites-chapeaux. La propriété sociale des grands moyens de production et d'échange que veulent les communistes en libérera tous les travailleurs. Avanti popolo!
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Militant de la section Oswald Calvetti du PCF
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46 ème jour de grève:
On lâche rien!
CAISSE DE SOLIDARITÉ
Chèques à l'ordre de UD CGT 84
au dos "Caisse de Solidarité"
à envoyer à:
Union Départementale CGT du Vaucluse
1 RUE LEDRU ROLLIN 84000 AVIGNON
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