Le dernier rapport d’évaluation du CICE confirme l’aspect médiocre en termes de résultats de cette mesure.
Depuis son lancement sous le quinquennat Hollande en 2013, l’efficacité du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) fait débat. Il a été pérennisé en 2019 par Emmanuel Macron lors de sa transformation en exonération de cotisations.
Entre 2013 et 2017, 88,90 milliards d’euros ont été versés au titre du CICE aux entreprises.
Le 17 septembre, un nouveau rapport d’évaluation qui repose sur deux piliers a été publié par France Stratégie.
Le premier est microéconomique et cherche à identifier comment les entreprises réagissent directement au CICE.
La Théorie et évaluation des politiques publiques (TEPP) du CNRS, confirme qu’environ 100 000 emplois ont été créés entre 2013 et 2016 pour 66,75 milliards d’euros d’argent public distribué. Cela revient à un coût de 166 875 euros par emploi et par an.
La deuxième méthode est macroéconomique, et a été réalisée par l’OFCE permettant de mesurer l’impact global sur l’économie. elle est basée sur les différents choix des entreprises bénéficiaires, sur les salaires, l’emploi, les prix ou l’investissement ont en effet des impacts sur d’autres entreprises.
L’institut évoque 400 000 emplois créés par le CICE entre 2013 et 2017, rappelant que sur ces cinq années ont été engagés 88,90 milliards d’euros. Cela revient donc à afficher une moyenne de création d’emplois de 80 000 emplois par an, soit un coût de 44 500 euros environ, par emploi et par an, ce qui représente plus de 3 700 euros par mois.
De même, les conclusions de l’OFCE confirment que le CICE est une méthode extrêmement médiocre de création d'emplois.
Le total est: 160 000 emplois face à une masse de 3 à 6 millions de demandeurs d’emploi donc, cela confirme que près de 89 milliards d’euros versés aux entreprises ont été payés principalement par les ménages et les services publics.
C’est donc là, un transfert gigantesque de moyens depuis le secteur public vers le secteur privé.
Concrètement, comme dans le cas Bridgestone ou d’autres, les entreprises qui ont bénéficié de ce CICE détruisent les emplois qu’elles ont créés et même en détruisent davantage, en cas de crise.
Fabien Roussel, Secrétaire National du Parti Communiste Français, a raison de dire que les travailleurs doivent être respectés et qu'il faut donner aux salariés plus de pouvoir de contrôle sur l’utilisation de l’argent public. Ce n'est pas aux actionnaires de décider de nos choix!
Un pays sans industrie et un pays sans avenir, c’est toute l’industrie et tous les emplois publics / privés que nous devons préserver.
À qui veut l’entendre !