Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le 6 mai 2032 s'est tenu la première réunion du Conseil National du PCF élu au 39ème congrès. Une direction nationale renouvelée et rajeunie a planché sur l'analyse de la situation politique et sociale et a élu le nouveau Comité Exécutif National.

Parmi les nombreuses interventions Rouge Cerise a choisi de publier celle de Patricia Tejas, secrétaire à l'organisation de la fédération du Vaucluse et élue  au Comité Exécutif National (où elle coordonnera les  travaux du CN et des commissions) et celle de Nicolas Cossange, de la fédération de l'Hérault et élu d'opposition au conseil municipal de Béziers.

RC

--------------------------------

CN du PCF du 6 mai, intervention de Patricia Tejas
 

Mon intervention portera sur 4 points :

  1. Continuer à convaincre que notre projet est crédible comme rappelé dans notre document de congrès page 36 « le projet communiste passe par une révolution des rapports sociaux de production, de consommation et de répartition ».

Au moment où Macron, Borne et son gouvernement veulent :

  • Conditionner le RSA et promouvoir le travail gratuit

  • Réformer la formation professionnelle et l’apprentissage au service du capital

  • Donner quelques euros aux élèves en stage dans les entreprises sur le compte du budget de l’État sans rien demander aux employeurs

  • Mettre en place France travail et non un service public de l’emploi et de la formation

  • « Partager la valeur » sans rien soumettre aux prélèvements des cotisations

Notre proposition de Sécurité Emploi Formation (SEF) est plus que jamais d’actualité, mais elle est mal connue voire pas connue des militants et militantes encore moins des adhérents et adhérentes. Il faut donc engager une formation très rapidement.

2. Comme l’a expliqué Evelyne Ternant, oui il y a eu et il y a encore un phénomène de grèves délégataires dans la bataille toujours d’actualité contre la réforme des retraites. Par exemple dans les trois versants de la fonction publique (5 millions de salariés), les taux de grève sont très bas et les reconductions minoritaires. La tentation a été grande et avérée de déléguer par exemples aux camarades énergéticiens et cheminots les actions dans la durée.

3. J’attire votre attention sur la criminalisation de l’action militante, qu’elle soit politique ou syndicale. Les gardes à vue se multiplient, les convocations devant la justice aussi. Le parti doit être extrêmement vigilant, réactif et ne pas laisser intimider les camarades.

4. Enfin j’attire votre attention, parce ce que formulée par un camarade sur une radio de grande écoute, sur la tentation de repousser à 2027 une hypothèse de victoire pour lutter contre toutes les réformes régressives et porter notre projet. Pour le parti communiste nous ne pouvons attendre et réaffirmer que le changement est possible tout de suite et maintenant….

 

CN du PCF du 6 mai, intervention de Nicolas Cossange

Le 1er mai a démontré deux choses :

  1. Que le mouvement social contre la réforme des retraites n’était pas terminé.
  2. Qu’il rentre dans une phase décisive., comme seront décisives les formes qu’il peut prendre, maintenant le RIP rejeté et en attente du débat sur le projet de retrait déposé par le groupe LIOT. 

Nous sommes très clairement dans un moment d’accélération de l’Histoire. Soit du mouvement social nait une dynamique populaire capable de poser les jalons d’une reconquête idéologique, politique et démocratique sur le pouvoir du capital, soit il est battu sur ces trois points par les forces de la réaction, trop contente en ce moment de se poser en défenseuses de l’Ordre face à la violence instaurée par certains groupes bien organisés comme nous l’avons vu le 1er mai. Nous avons eu raison de les dénoncer et le parallèle avec la situation de Mai 68, qui a fait tant jaser, me semble juste.

Juste mais à une nuance près : si nous ne sommes pas plus dans une situation prérévolutionnaire qu’à l’époque, si nous sommes dans ce carcan de la Vème République dont le monarchisme républicain favorise les tenant de l’Ordre et engendre les tentations césaristes, la France et le monde dans lequel nous vivons n’ont rien de comparables.

Inflation, pouvoir de vie des françaises et des français en berne, politique guerrière en Europe alimentée par les capitalismes de tous bords et l’impérialisme américain, rôle de l’UE depuis Maastricht, affaiblissement politique et idéologique des forces de gauche : le terreau est fertile à la confusion, au renoncement populaire et donc à une extrême-droite qui prospère, attend le moment qu’elle jugera opportun pour sortir du bois et ramasser les colères. Le capital et le patronat jubilent.

Si nous sommes à n’en pas douter dans le clair-obscur de Gramsci, le rôle du PCF est déterminant. Les conclusions du 39ème Congrès, qui renforcent celles du précédent, doivent maintenant être à la fois appliquées et affinées par la direction nationale que nous sommes.

- Faisons vivre, renforçons le PCF comme les camarades l’ont décidé à Marseille dans ce grand exercice démocratique et la proposition d’exécutif me parait aller dans ce sens.

- Continuons les débats amorcés dans le Congrès, non seulement ici mais dans tout le Parti, sur le projet politique comme sur les échéances à venir.

- Lançons le débat sur l’UE de Maastricht, de Lisbonne et des crédits de guerre, ne laissons pas ce terrain à l’extrême-droite et lançons le dans le cadre de la campagne à venir. Ne regardons pas passer les trains (que nous sommes d’ailleurs les seuls à défendre), le PCF a une voix originale à faire entendre qui fait le lien entre les traités que nous avons toujours dénoncés et le refus de voir l’UE devenir un outil diplomatique au service de l’OTAN. Et pour porter cette vois nous avons besoin d’un ou d’une cheffe de file, rapidement ! Sinon le débat sur le rassemblement de la gauche sera celui sur le plus petit dénominateur commun et non sur l’objectif d’une victoire commune, dans une NUPES dont la moitié des partis présents (EELV et PS) sont des va-t-en-guerre et dans laquelle la FI est tout sauf claire sur la dénonciation des traités et plus dans le populisme que dans la cohérence.

- Enfin continuons le débat amorcé au congrès sur le socialisme et la nécessaire rupture et transition révolutionnaire avec le capitalisme. Et là aussi le parallèle avec 68 s’arrête. Si en effet nous brandissions peut-être avec facilité le socialisme réel, comme un modèle et un exemple de société alternative, nous voyons les difficultés et faiblesses de tous mouvements sociaux depuis que n’est plus opposé de modèle de société. 

Sans négliger la nécessité et l’urgence démocratique de briser le carcan de la Vème République, l’espoir dont le mouvement social à besoin pour se développer, permettre une entrée plus massive dans la lutte, cet espoir ne peux pas se construire uniquement sur un projet institutionnel. La VIème République telle que la pose Jean-Luc Mélenchon ne répond pas à la question de la rupture avec le capitalisme. Et encore moins de celle de l’après, sauf à considérer que le communisme est déjà là ce qui n’est pas mon cas.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :