On pourrait croire que, manifestation après manifestation, tous les cortèges se ressemblent, ce n'est pas le cas.
Les 20 000 manifestants qui ont défilé, ce premier mai, de la préfecture au Palais des Papes, étaient toujours aussi fraternels et unis dans leur diversité que lors des dernières journées d'action. Cependant le déni démocratique que nous vivons a, à l'évidence, accru la détermination des manifestants . C'est sûr ,en Avignon, "On lâche rien! On n'est pas fatigué et on ira jusqu'au retrait!"
Cette belle démonstration d'optimisme contrastait avec le défaitisme qu'on rencontrait, ici ou là, ces derniers jours! Il ne saurait pourtant masquer l'absolue nécessité d'étendre le mouvement et de convaincre les travailleurs , encore bien trop nombreux, à croire qu'on conservera nos retraites en déléguant à d'autres le soin de se battre.
Au succès incontestable de la manifestation il faut ajouter celui, non moins incontestable du déjeuner et de l'après midi de détente qu'organisait la CGT dans le parc du CE de la SERP.
Un repas à 10€, une organisation parfaite, un cadre sympa et un soleil bien provençal ont rendu exceptionnel ce moment de camaraderie.
Il ne masquait cependant pas la solidarité, aussi naturelle qu'essentielle, avec les camarades victimes des pires injustices:
- les 25 grévistes de SONELOG que la mutimilliardaire, Madame Coisne-Roquette, propriétaire de l'entreprise, veut licencier parce que, après un mois de grève, ils lui ont arraché une prime de 800€
- les 2 camarades sénégalais sans papiers qui travaillent depuis 4 ans en CDI, à Mistral U et que Darmanin veut expulser dans les 30 jours pour plaire au RN
- Jeremy Caille, Secrétaire de l'UD et DS d'Eurenco, qu'un cadre de cette entreprise poursuit pour diffamation en justice, dans l'espoir de mettre fin à son activité syndicale
Ce défilé unitaire et cette grande fête de la CGT ont fait de ce premier mai un très beau premier mai et même un très très beau.
Cependant la réforme Macron et la répression frappent, avec une violence inouïe, l'ensemble du monde du travail c'est donc lui, dans son ensemble, qu'il faut convaincre de lutter.
Nous avons fait plus de chemin dans cette direction ces 100 derniers jours que dans les 50 années précédentes mais la route vers le succès est encore bien tourmentée. Gardons-nous de toute auto-satisfaction et retroussons nos manches!
R.C.
Merci à Cathy pour ses photos