Éducation nationale, le désamour du métier. Par Roland Zanganelli

Notre camarade Roland Zanganelli a été instituteur puis directeur d'école, il est aujourd'hui à la retraite. Militant syndical tactif il a assumé  des responsabilités importantes dans son syndicat des Bouches-du-Rhône.

Très attaché à son métier et à l'éducation de la jeunesse, il constate avec horreur aujourd'hui que la dégradation de l'Éducation nationale et de la condition faite aux enseignants conduit à une situation critique tant pour la jeunesse populaire que pour le pays tout entier.

Dans un premier article, que Rouge Cerise publie ci-dessous, il montre la casse méthodique par le patronat et ses commis du gouvernements du service publique de l'Éducation nationale.

Par la suite il parlera des solutions à mettre en oeuvre et des luttes nécessaires pour y arriver.

RC

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C’est l’histoire du déclassement d’un métier, fondement de la république. De personnages connus et reconnus dans le village ou dans les villes, l’Instituteur ou le Professeur ne sont devenus  que de simples quidams victimes du néolibéralisme comme de nombreux salariés.

Adieu le hussard de la république ! Vive l’enseignant flexible !
Comment se fait-il, qu’il y a 30 ans de cela que pour 400 postes de professeurs des écoles il y avait 4000 candidats selon les départements et qu’aujourd’hui il en manque. 
En ces temps difficiles, la rémunération joue un rôle important, or depuis 1983 le point d’indice, fondement de la rémunération des fonctionnaires, n’est plus indexé sur l’inflation. De plus, pendant une dizaine d’années le point d’indice a été bloqué, le tout se soldant par une énorme perte de pouvoir d’achat.
Le passage du recrutement de la licence au master, compte tenu du coût des études, a diminué 30% le nombre de candidatures, écartant ainsi du métier les étudiants issus des classes populaires, selon la Cour des Comptes.
Si le salaire est une question importante, il faut aussi parler du cœur du métier qui est l’instruction, la transmission des savoirs et l’émancipation comme le disait si bien Condorcet : «  Il faut enseigner ce qu’il suffit à ne point dépendre. ».
 

Aujourd’hui l’enseignant est multicarte : psy, éducateur, assistante sociale etc…..
Pour comprendre le malaise de la profession, il faut bien savoir qu’entre 1995 et 2020 les programmes ont changé 5 fois et que ce qui était enseigné la fois d’avant n’avait plus sa place, comme si cela était une incongruité.
Le rapport enseignant parent s’est complètement dégradé avec l’individualisme grandissant de la société et l’image que les médias ont donné des profs au service de l’idéologie de droite.
Vient ensuite le rôle de la hiérarchie qui est devenue caporalisante et s’est désolidarisée des enseignants de terrain.

Je vais mettre fin à mon discours car il faudrait encore de nombreuse pages pour que tout un chacun puisse comprendre que certains, au nom de l’idéologie néolibérale se sont évertués à détruire le socle de la nation, comme ils ont détruit la santé et le reste.

Roland Zanganelli

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