Raffarinade, par Serge Guérin.

Photo Humanité

 La virtuosité de M. Raffarin dans le registre de l’humour involontaire nous est bien connue. Nous ne bouderons cependant pas notre plaisir quand il se surpasse. Dégustons donc lentement son interview par Europe 1, que l’Huma a reprise. Il est question de l’occupation, par les salariés de Goodyear (bonne année), de leur usine d’Amiens . Vas-y, Jean-Pierre :

   « Quand une église est attaquée et profanée, le gouvernement doit faire respecter l’état de droit. Mais c’est vrai aussi dans une entreprise. »

   Notons au passage que seule est concernée l’église. Le temple, la synagogue, la mosquée, l’état de droit s’en bat l’œil. Certes, cela semble curieux dans un état laïc, mais puisque l’idée a un parfum médiéval, elle est forcément poétique. Je n’avais jamais discerné cette dimension gothique de M. Raffarin.

   Venons-en à l’essentiel. Il importe de préciser, pour les impies (il en est, hélas), qui nous lisent, qu’une église n’est sacrée, et donc ne peut être profanée que si le Christ y est réellement présent, sous la forme d’une hostie consacrée.

   Quel christ était donc présent, quand fut « profanée » l’usine d’Amiens ? La réponse vient toute seule : c’est l’Entité suprême, pour M. Raffarin et ses pareils : le Fric, le Capital, en somme, ce qui leur tient lieu de religion et de morale. Quel aveu !

   Reconnaissons le, M. Raffarin prend des risques. Tout cela fleure bon l’hérésie. On imagine la maison Satan commandant de l’anthracite (en Chine, délocalisation oblige), et les diablotins préparant le méchoui.

   Enfin, il serait intéressant de connaître l’opinion, à ce sujet, du François de gauche (celui qui siège au Vatican, et pas celui qui glandouille à l’Elysée). 

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 Samedi 18 janvier

 Journée nationale de boycott 

des marques Unilever

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