Questions À Jean-luc Gibelin responsable Santé du PCF
1) Le PCF est favorable à la généralisation du tiers payant. Pourquoi critiquez-vous cet aspect de la loi santé de madame Touraine?
Le PCF est pour une sécurité sociale qui rembourse à 100% les soins prescris afin d’agir concrètement contre le renoncement aux soins qui touche actuellement près d’un tiers de la population et plus de la moitié des jeunes étudiantes et étudiants.
La généralisation du tiers payant est génératrice de frais de fonctionnement qui sont évalués à environ 3,50€ par consultation. C’est pour cela que le mouvement des centres de santé demande une prise en charge de ces frais.
Pourquoi le gouvernement renonce-t-il à répondre à cette demande? Le tiers payant est une mesure très utile pour favoriser l’accès aux soins. Mais, actuellement, pour que ce soit plus que le remboursement par la sécurité sociale, il faut qu’il y ait une assurance complémentaire. La généralisation actuelle du tiers payant, c’est une invitation à prendre une complémentaire, c’est une aide indirecte aux complémentaires plutôt que de promouvoir la sécurité sociale. De plus, cela ne remet ni en cause les dépassements d’honoraires, ni les forfaits et les franchises.
2) Vous opposez un « non de gauche » à la loi santé notamment au regard de la situation de l’hôpital public. Qu’entendez-vous par là?
Il n’est pas question, pour nous, d’exonérer la droite de ses lourdes responsabilités dans la « casse » de la santé publique. Nos critiques contre la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » sont plus que jamais légitimes et fondées surtout au regard de la poursuite de sa mise en œuvre.
Notre opposition au projet actuel s’appuie sur la volonté d’une nouvelle loi qui remplace la loi « Bachelot ». Il n’est donc pas question de laisser penser que notre opposition au projet actuel aurait des points communs avec la volonté de la droite de remettre en cause encore plus le service public
3) Quels seraient les jalons d'une grande loi de santé d'inspiration communiste?
- Nous proposons de reconquérir le remboursement par la sécurité sociale des soins prescris, avec le retour au 80% tout de suite, de viser le 100% pour les jeunes de moins de 25 ans et les étudiant-e-s, dans la perspective d’aller rapidement au remboursement à 100% des soins prescris par la sécurité sociale et pour tout le monde. Bien entendu, dans les soins prescris, nous englobons la consultation du médecin généraliste et l’ensemble des prescriptions comme par exemple la lunetterie, le dentaire, etc.
Il y a des mesures urgentes à prendre dans l’immédiat :
- Suppression des franchises et forfaits notamment imposés par la loi « Bachelot ». Ce sont des prélèvements supportés par toute la population de manière injuste.
- Réelle suppression des dépassements d’honoraires avec une revalorisation de la rémunération des médecins.
- Attribution des moyens pour soutenir les centres de santé qui appliquent le tiers payant sans aide de la sécurité sociale ni de l’état.
- Pôle public du médicament qui permette de gagner une maîtrise publique du médicament, de la recher che à la distribution. Il faut en finir avec les profits des multinationales du médicament.
- Arrêt immédiat des suppressions d’activité et des fermetures de services de santé…
Nous considérons indispensable de répondre aux besoins de la population plutôt qu’aux injonctions du patronat de l’industrie pharmaceutique ou du monde assurantiel.
Le développement des services publics, la démocratie dans le fonctionnement de ces services, sa répartition sur l’ensemble du territoire pour répondre aux besoins de la population sont des marqueurs concrets des choix de gauche que nous portons.
Le projet voté par une majorité des député-e-s socialiste n’est qu’un texte de type « diverses mesures d’ordre social », ce n’est pas la loi cadre de santé publique dont le pays a besoin.
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