Publié le 22 juillet 2015 par Syndicat CGT Le Meux
Les salariés des Autoroutes du Sud de la France (ASF), soutenus par la CGT, seront en grève les 31 juillet, 1er et 2 août 2015 pour défendre l’emploi en général, leurs postes de travail, leur avenir professionnel, le service dû aux usagers et la sécurité sur leurs réseaux. En cause : le manque d’honnêteté de la part du groupe Vinci quant aux méthodes de gestion et d’embauche qu’il emploie contre ses salariés.
« Pas de licenciement ni de mutation forcée » : à en croire les dirigeants de ASF, le « pacte social » en place protège les salariés et leur garantit des conditions de travail décentes. La réalité est cependant bien différente. En tout, plus de 1200 emplois en CDI ont été détruits depuis 2006 dans cette entreprise du groupe Vinci. Les 377 licenciements disciplinaires, 242 démissions, 231 ruptures conventionnelles et 839 départs en retraite ou décès n’ont pas donné lieu à de nouvelles embauches extérieures. En tout, on compte seulement 484 embauches ou mutations internes pour remplacer ces départs. Sur 9 ans, ce sont 25% des effectifs du groupe qui ont été éradiqués. Ajoutons à cela une volonté de réforme des pratiques de maintenances, de surveillance et d’intentions sur les matériels et les infrastructures de l’entreprise, qui entrainent une pression managériale sans précédent sur les salariés. C’est un véritable plan social qui ne dit pas son nom qui est à l’œuvre au sein d’ASF ! Une incohérence dont sont victimes les salariés, mais pas les patrons ni les actionnaires… En effet, ASF revendique des résultats annuels plus que florissants. Son chiffre d’affaires a crû de 23% en 7 ans, et le cumul des bénéfices nets se hisse à plus de 6 milliards d’euros depuis 2006 - dont 785 millions pour l’année 2014. La quasi-totalité ayant été reversée à son principal actionnaire, qui n’est autre que le groupe Vinci. Etrangement, ASF bénéficie malgré tout depuis l’année dernière de nouvelles subventions d’Etat : un Crédit d’Impôts pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE) d’une valeur de 11 millions d’euros. Et pour couronner le tout, Pierre Coppey, Directeur général délégué de Vinci, a vu sa rémunération augmenter de 54% en quatre ans, passant de 545 000 euros en 2010 à 839 000 euros en 2014.
Les conséquences de cette hypocrisie sont désastreuses pour les salariés de l’entreprise ASF. Conditions de travail et de sécurité dégradées, réduction drastique des congés estivaux – puisque les embauches en CDD ou contrat saisonniers en cas de surcroît d’activité se sont arrêtées, diversification des activités et polyvalence accrue des travailleurs… Une perte de repères professionnels et un stress permanent a gagné les équipes.
C’est pourquoi les salariés ASF, soutenus par la CGT, dénoncent cette manipulation qui a lieu alors que le groupe ne subit pas de réelle concurrence dans son secteur. Ils revendiquent une attitude citoyenne de la part leurs dirigeants qui doit passer par la création d’emplois. Cela soulagerait les salariés et restituerait un service exemplaire aux usagers, qui sont eux aussi pénalisés par la gestion de l’entreprise.
Refusant d’être complices du système pervers instauré par les dirigeants, ils dénoncent la multiplication des sanctions disciplinaires, l’abus des ruptures conventionnelles (qui sont au final financées par la collectivité), les licenciements abusifs, le tout sans remplacement des salariés. Aussi, ils préconisent une meilleure utilisation du CICE accordé à ASF.
Les salariés du groupe Vinci en font sa richesse. Il est indispensable de respecter leurs droits dans le travail, leurs conditions de travail, leur santé. Et plus que tout, il est indispensable de garantir aux usagers un service de qualité.
Des journées de grève sont prévues les 31 juillet, 1er et 2 août prochains.