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Publié le 17 juillet 2015 par www.nvo.f

Jamais content

À l’occasion de sa conférence de presse mensuelle, Pierre Gattaz vient de réclamer des allègements de cotisations sociales patronales sur « la totalité du spectre des salaires ». La revendication n’est pas nouvelle, mais elle pourrait trouver une oreille attentive dans la perspective d’une loi Macron 2.0.
Pour Gattaz, l’avenir est au travail qualifié low cost

« Je pense que pour le futur du pays, il faut aussi avoir des salaires compétitifs sur les salaires à haute valeur ajoutée, que vous trouvez dans l’industrie, certes, mais que vous trouvez dans les banques, dans les assurances, dans beaucoup de professions d’engineering ou du Syntec. » Lors de sa conférence de presse mensuelle, le 7 juillet, le patron des patrons a réclamé des allègements de cotisations patronales « sur la totalité du spectre des salaires », prévenant que les entreprises iraient embaucher à l’étranger si le « coût » du travail ne baissait pas.

Après le Smic
La revendication pourrait surprendre tant le gouvernement a déjà beaucoup accordé au patronat avec le lancement du crédit impôt compétitivité emploi (CICE), en janvier 2013, puis du « Pacte de responsabilité » en janvier 2014 censé permettre la création promise par le Medef d’un million d’emplois. Ainsi, depuis le 1er janvier 2015, l’employeur d’un salarié au Smic ne paie plus aucune cotisation de sécurité sociale.

Pour les salaires allant jusqu’à 3 fois et demie le Smic (près de 4 000 euros nets par mois), les cotisations familiales sont abaissées de 5,25 % à 3,45 % (soit 1,8 point en moins) à partir de 2016. Le Pacte offre une économie annoncée par le gouvernement de 450 euros trimestriels par Smic. Toujours selon le site officiel gouvernemental, les entreprises bénéficient pour 80 % des salariés de quelque 220 euros d’économie mensuelle.


Mais rien ne trouve décidément grâce aux yeux de Pierre Gattaz pour qui « le coût du travail continue à être élevé ». Il n’est pas le seul patron à s’en plaindre, car, fin juin, « La Fabrique de l’industrie », un think tank coprésidé par le président du conseil de surveillance de PSA, Louis Gallois, et le président du conseil d’administration d’Airbus, Denis Ranque, plaidait pour des allègements sur les salaires « intermédiaires ». On est donc bien devant un faisceau d’indices d’une offensive contre le paiement de la qualification et des responsabilités.

Les ICT aussi
On aurait tort de penser que les ingénieurs, cadres, techniciens (ICT), agents de maîtrise et catégories intermédiaires ont été épargnés jusqu’à présent. La charge contre la rémunération du travail qualifié n’a rien de neuf. Elle se nourrit du tassement des grilles, de la non-reconnaissance des qualifications, de l’intensification du travail, de l’extension du forfait jour.

Ainsi, selon une étude du service des statistiques du ministère du Travail (Dares), près de la moitié des cadres (47 %) sont aujourd’hui astreints à un régime dérogatoire aux 35 heures, qui permet de rémunérer des salariés en fonction du nombre de jours travaillés par an et non d’horaires hebdomadaires. Ils travaillent en moyenne 44,6 heures de travail contre 39 heures pour une rémunération brute annuelle majorée de 5 % par rapport aux autres, « toutes choses égales par ailleurs ».

Ajoutons que ces catégories de salariés voient la frontière s’estomper entre vie au travail et vie hors travail avec l’extension du travail « informel et gratuit » lié à la connexion permanente. Un puissant levier pour faire baisser le « coût » du travail. Ajoutons que les politiques « d’emploi » des gouvernements successifs ont conduit à favoriser les trappes à bas salaires, en portant les exonérations de cotisations sociales patronales à 1,6 fois le Smic, encourageant les entreprises et les branches à contenir les salaires dans le bas du spectre.

Énoncées à quelques jours de l’interview présidentielle du 14 juillet, les revendications de Pierre Gattaz pourraient bien trouver une traduction dans la version 2.0 de la loi Macron annoncée dès le 5 février dernier. François Hollande, ce 14 juillet, a assuré vouloir poursuivre et amplifier les réformes dans le sens de la baisse du « coût du travail ».

 

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Publié le 13 juillet  par Syndicat CGT
 
Coût du capital
Le rapport du CNIS vient renforcer la campagne « coût du capital » de la CGT

Le groupe de travail créé au sein du Conseil national de l’information statistique (CNIS), suite à la demande de la CGT en novembre 2013, vient de rendre public son rapport sur le coût du capital. La CGT se félicite de la réalisation de ce rapport.

En effet, face aux campagnes répétées sur un prétendu excès du coût du travail, la CGT considère qu’il est indispensable d’ouvrir le débat sur les dégâts exercés par le coût du capital sur notre économie.
En effet, toutes les difficultés de l’économie française (la stagnation, la montée du chômage, le niveau élevé de la dette publique, la désindustrialisation, etc.) sont uniquement ramenées au seul manque de compétitivité des entreprises, prétendument engendré par des coûts salariaux trop élevés dans l’Hexagone.

Or, ce rapport du CNIS démontre, sans surprise pour la CGT, que les données statistiques concernant le coût du capital sont compliquées à trouver et qu’il n’existe que peu de normes en la matière.

Renforcée dans sa conviction que c’est bien le coût du capital et non le prétendu « Coût » du travail qui pénalise l’économie, la CGT continue sa bataille pour plus de transparence et de démocratie dans les entreprises.

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Tag(s) : #JE LUTTE DES CLASSES
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