Agnès Massei (La Marseillaise, le 22 septembre 2015)
Temps fort de la Fête de « La Marseillaise », organisée ce week-end par le PCF varois, le débat sur les élections régionales a rassemblé de nombreux progressistes.
« Les politiques régionales dans le contexte actuel. » Telle est la thématique que la fédération varoise du PCF a choisi de mettre en débat lors de la Fête de La Marseillaise dimanche à La Seyne-sur-Mer. Et pour ce faire, avec la volonté, comme l’a souligné notre confrère Léo Purguette, animateur des échanges, de « partir des aspirations du mouvement social ».
Ainsi, face aux participants, syndicalistes(*) et responsables politiques ont tour à tour pris la parole afin d’évoquer « l’enjeu que constitue l’échéance » des 6 et 13 décembre. Éducation, vie étudiante, transports, luttes sociales, environnement… autant de sujets qui ont donc fait l’objet d’interventions et sont venus nourrir le débat. Avec un dénominateur commun qui réside dans le souhait de bâtir une alternative véritablement à gauche.
Si, dans l’assemblée réunie ce dimanche après-midi, l’aspiration semble faire consensus, reste à trouver la voie à emprunter pour atteindre l’objectif affiché. Avec, parfois, ici ou là, une voix discordante. Comme celle de Renée Defrance (Lutte ouvrière) qui explique que sa formation « ne va pas se joindre au grand concert unitaire » du jour car, même si LO présentera bel et bien des listes dans l’ensemble des régions, « nous ne pensons pas que les élections puissent changer la vie », déclare-t-elle. Ce à quoi ne manquera pas de répondre Jean-Marc Coppola, porte-parole du PCF en Paca pour ces Régionales et Vice-Président sortant. Insistant sur la nécessité de conjuguer luttes sociales et élections, celui-ci a estimé que ces « échéances ne visent pas uniquement à désigner des conseillers régionaux ». « Elles sont aussi l’occasion de mesurer un rapport de forces. Car on ne mène pas les mêmes politiques selon les élus » qui composent les majorités.
Et à cet égard, le responsable communiste met en garde contre « une droite et une extrême droite qui entendent réaliser le grand chelem ». Un danger, certes, mais pas une fatalité à son sens. Cette hypothèse, indique-t-il, « nous comptons la démentir par une dynamique de rassemblement ».
« Aider la majorité passive »
Pas question pour autant de céder aux sirènes de ceux qui, agitant la menace Front national -jugée réelle au demeurant, et notamment en Paca-, prônent une union artificielle qui ferait fi des questions de fond.
En écho aux récentes déclarations de Jean-Christophe Cambadélis, Jean-Marc Coppola balaie l’idée d’un « référendum par défaut » et interroge : « Pourquoi pas un référendum sur la politique gouvernementale qui nourrit le FN ? »
Une autre erreur serait selon lui de s’en remettre à un homme ou une femme providentiel(le). La démarche envisagée ici ne consiste pas non plus, souligne- t-il, en « une addition d’organisations qui sont contre l’austérité ». Mais plutôt en une « invitation aux citoyens à se mêler de leurs affaires ».
Jean-Marc Coppola évoque en outre les enseignements à tirer d’une histoire pas si éloignée. « Lorsque l’on donne la parole aux anciens déportés, ceux-ci racontent que le nazisme et l’extrême droite se sont installés à cause d’une minorité active et d’une majorité passive. L’un des enjeux essentiels est d’aider les hommes et les femmes qui ont une piètre opinion de la politique à sortir de cette passivité. » Aussi appelle-t-il à faire de Paca, « souvent considérée comme une Région laboratoire, celui d’une belle recomposition qui donne de l’espoir ».
(*) La CGT, qui avait prévu de participer au débat, a finalement été excusée.