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Entretien de Gérard Cazola avec La Marseillaise


Gérard Cazorla, Président du Conseil d’administration de Scop-TI évoque le film « 1336, mais toujours debout ».
Dans le cadre du 120e anniversaire de la CGT, l’Union locale d’Aubagne des syndicats CGT a organisé hier une projection-débat du film documentaire de Claude Hirsch « 1336 jours, des hauts, débats, mais debout ». Un film qui retrace les 3 ans et 8 mois, soit 1.336 jours de lutte et de résistance, que les salariés de l’usine Fralib de Gémenos ont livré héroïquement pour faire plier un des géants de l’agro-alimentaire, le groupe Unilever. Une lutte qui a débouché sur la réalisation d’une société coopérative et participative, autogérée par ses salariés, Scop-TI et sa boîte de thé « 1336 » comme 1.336 jours de lutte. Les explications de Gérard Cazorla, le Président du Conseil d’administration de Scop-TI et acteur incontournable de cette lutte.

 

La Marseillaise. « 1336, mais debout » est un film dont vous, ex-salariés de Fralib, êtes les héros un peu forcés. Un film où l’on loue l’exemplarité et la justesse de votre lutte.
Gérard Cazorla. Oui, c’est un film qui reprend la suite de notre lutte, c’est-à-dire à partir du 1er août 2011 et l’occupation de l’usine jusqu’au dénouement final en juillet 2014. La continuité, pour Claude Hirsch, du film Pot de thé, pot de fer qui aborde, lui, la première étape de notre combat contre Unilever et la chaîne de solidarité qui s’est mise en place pour nous soutenir.
La Marseillaise. Tout a commencé en septembre 2010 avec l’annonce d’Unilever de délocaliser, en Pologne, son usine de conditionnement de thés et infusions de Gémenos.
Gérard Cazorla. En effet, cette décision, pour nous salariés, n’était pas justifiée économiquement, parce que l’usine était rentable et profitable. Unilever réalisait un chiffre d’affaires de 54 milliards d’euros et engrangeait 5 milliards d’euros de bénéfices par an. Une décision qui n’était pas, non plus, justifiée socialement parce que Unilever mettait à la rue, injustement, 182 familles. On n’avait pas d’autres choix, pour faire valoir nos droits, que de nous lancer dans une lutte qui a duré près de 4 ans. Le film aborde les différents aspects de cette longue lutte à travers la bataille juridique, les menées provocatrices d’Unilever, l’organisation de la lutte et l’occupation de l’usine, la solidarité qui s’organise…
La Marseillaise. Comment passe-t-on alors de simples salariés d’un géant comme Unilever à coopérateurs d’une Scop ouvrière qui s’est appropriée la maîtrise de l’outil industriel et économique ?
Gérard Cazorla. On s’est battu contre cette fermeture parce qu’on avait fait la démonstration économique que l’usine était rentable. Nos experts comptables qui avaient analysé à la fois les comptes de Fralib et ceux d’Unilever, avaient démontré que, dans une année, on travaillait pendant 4 mois pour amortir tous les coûts (structure, salaires, cotisations sociales, énergie…). Les 8 autres mois de l’année, on trimait pour payer grassement les actionnaires. Dans un premier temps, on pensait faire revenir Unilever sur sa décision. Mais on avait vite déchanté car on s’était aperçu que lorsqu’une multinationale prenait une décision c’était très compliqué de la faire revenir en arrière. C’est ce qui nous a poussés à réfléchir à un projet alternatif à cette fermeture en faisant le pari de garder l’outil de travail (parce qu’il nous appartient) et qu’avec nos compétences, entre 15 et 35 ans de boite pour la plupart d’entre nous, on pouvait mettre en œuvre ce projet… Mais sans notre engagement au sein de la CGT, l’organisation syndicale qui nous a soutenus et permis de nous inscrire dans une perspective de classes et de lutte, on aurait pas pu arriver à concrétiser ce projet et à démarrer notre activité.

 

Propos recueillis par Mustapha Chtioui

(La Marseillaise, le 18 décembre 2015)

 

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vendredi 22 janvier à 20H

Salle de la Strada, 25 Boulevard Paul Pons, L'Isle-sur-la-Sorgue

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Entrée Gratuite dans la limite des places disponibles

Réservation obligatoire: rougecerise84@hotmail.fr

 

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Tag(s) : #JE LUTTE DES CLASSES
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