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Publié le 7 juillet 2016 sur http://iberenexil.org

 

Cendrillon ? Vous connaissez ? Oui, évidemment ! Vous pensiez que ce n’était qu’un conte. Et bien laissez-moi vous raconter l’histoire de 8 cendrillons modernes.

Ben oui, le nombre de salariéEs exploitéEs est proportionnel au profit des actionnaires… il explose !. Mais revenons à notre histoire…

Il était une fois, il y a 19 jours pour être exact, 8 femmes de chambres qui décidèrent de ne plus supporter l’insupportable et de le faire savoir à leur patron.

Elles décidèrent alors de se mettre en grève et de faire la liste de leurs revendications. Ne croyez pas qu’elles demandaient la lune, non, juste que soit respecté le code du travail et ne plus être considéréEs comme des esclaves des temps modernes.

Ici, contrairement au conte, aucun prince charmant ne se berce sur elles pour les sortir de leur conditions de travail, non, au contraire, les 8 cendrillons des temps modernes s’organisent toutes seules et vont chercher les syndicats pour qu’ils viennent leur prêter main forte et mettent à leur disposition leurs expériences.

Notre histoire, contrairement au conte dure 17 jours. 17 jours de piquet de grève sous un soleil de plomb, 17 jours de courage, de persévérance et de combat. Et à la fin, elles ont gagné !

La morale de cette histoire pourrait se résumer à peu de chose : Si tu relèves la tête, si tu t’organises, tu peux améliorer tes conditions de travail QUEL QUE SOIT TON BOULOT.

Prologue : Les syndicats ont apporté leur expérience et leurs soutiens logistiques. Ils ne se sont à aucun moment substitués aux salariéEs en grève.

    Les revendications :

  •         Paiement à l’heure et non plus à la tâche, installation d’une pointeuse,
  •         Diminution de la cadence de travail,
  •         Deux jours de repos consécutifs avec roulement pour le week-end,
  •         Prime d’habillage et de déshabillage,
  •         Prime de panier,
  •         Respect des temps de pause légaux et mise à disposition d’un local pour les personnels,
  •         Valorisation des contrats temps partiels à 130 heures,
  •         Amélioration des tenues de travail et indemnités d’entretien,
  •         Obtention du 13ème mois

    Ce qu’elles ont gagné :

  •         Fin du paiement à la chambre avec le décompte du temps de travail effectif incluant le temps d’habillage et de déshabillage avec remise d’un relevé de pointage mensuel aux salarié-e-s,
  •         Abandon de l’annualisation du temps de travail, sauf demande individuelle, pour tous les salarié-e-s actuels du site,
  •         Augmentation de la qualification dans la grille de la propreté,
  •         Augmentation des mensualisations de contrats à temps partiel,
  •         Obtention d’une prime de panier quotidienne au prorata du temps de travail (de 3,52 à 07,04€),
  •         Prise en charge de l’entretien des tenues et amélioration du « paquetage »,
  •         Amélioration de l’organisation du travail et des horaires de service,
  •         Possibilité de la prise de pauses dans la cafétéria de l’hôtel,
  •         Deux jours de repos avec roulement le week-end sauf « nécessité du service »
  •         Règlements de divers problèmes individuels.
 

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#Marseille : Grève payante pour les femmes de chambre du B&B
  La Marseillaise,   Myriam Guillaume mercredi 6 juillet
Les femmes de chambre employées par Propeo sur le site de la chaîne hôtelière B&B de la Joliette ont obtenu satisfaction au terme d’une ultime négociation de plus de 4 heures le 4 juillet.
Elles sont soulagées et heureuses, fières de retrouver la dignité qu’on leur volait. Un protocole de fin de conflit actant la satisfaction des revendications principales des salariées a été signé entre l’employeur, d’une part et les femmes de chambre et les syndicats CNT Solidarité et CGT d’autre part. Le travail a donc repris dans la matinée du 5 juillet sur le site où les grévistes remercient l’ensemble des nombreux soutiens : SUD Solidaires, Nuit debout et autres venus les rejoindre sur leur piquet de grève devant l’hôtel.
Julien, pour la CNT, liste les avancées obtenues : « Sur le temps de travail, un cahier de pointage pour un compte juste des heures travaillées sera mis en place, le temps de déshabillage et d’habillage est également compris dans les heures travaillées et l’annualisation qui était prévue est abandonnée. Les deux jours de repos consécutifs sont accordés avec un roulement. Elles auront par ailleurs le droit d’utiliser la cafétéria de l’hôtel comme lieu de pause, ne disposant pas de locaux adaptés sur le site. Et côté salaire, la qualification et la mensualisation du temps de travail ont été améliorées. Enfin, si le 13e mois a été refusé, une prime de panier sera versée. »
Simple respect du droit
Enfin, ajoute Jules pour la CGT, « il a été convenu que 10 jours sur les 17 de grève seront payés, trois autres récupérés et pour les 4 restant, la caisse de solidarité fonctionnera ». Une belle victoire puisqu’au départ Propeo restait ferme sur tous les points de revendication, pourtant simplement liés au respect du droit. Reste à savoir si les intérimaires et salariés envoyés sur le site de la Joliette durant le conflit étaient bel et bien prévus au service avant le mouvement de grève ou s’il s’agit d’une tentative de l’employeur de briser les effets de ce mouvement sur son activité.
M.G.
 
Tag(s) : #JE LUTTE DES CLASSES
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