
Dans la nuit du 29 au 30/12/1920 Le Congrès de Tours SFIO, décidait de la naissance de la Section française de l'Internationale communiste (SFIC, futur Parti communiste français — PCF)
A la lecture des quelques contributions reproduites ci-dessous nous ne pouvons qu'espérer que notre prochain Congrès prévu en novembre 2018 saura être à la hauteur de la guerre de classe à laquelle nous devons aujourd’hui comme hier faire face.
Congrès de Tours : Citations
sélectionnées par Pascal Brula https://lepcf.fr/Congres-de-Tours-citations janvier 2011
Chaque prolétaire comprend aujourd’hui que son ennemi est dans son propre pays, et que la seule, l’unique guerre légitime est celle des exploités contre leurs exploiteurs. Dans chaque prolétariat, une élite consciente s’est organisée en parti politique qui dirige la classe opprimée dans sa lutte contre la classe privilégiée."
Extrait de la résolution présentée par la fraction Cachin-Frossard et publiée le 3 novembre 1920 dans l’Humanité.
"Il n’est pas possible que la classe ouvrière révolutionnaire de France, avec ses splendides traditions révolutionnaires, sa haute culture, son esprit de sacrifice et son magnifique tempérament combatif, ne crée pas un puissant parti communiste à l’heure où commence l’agonie de la société bourgeoise."
Extrait de la lettre de Lénine « à tous les membres du parti socialiste français, à tous les prolétaires conscients de France » (juillet 1920).
"Lorsque viendront les temps qui sont peut-être prochains, où la bourgeoisie se servira de tous les moyens de répression qu’elle prépare, non seulement de ses prisons et de ses matraques, mais encore de ses petits tanks pour les combats de rues, de ses avions et de ses gaz asphyxiants, est-ce que vous pensez que ce sera à ce moment-là seulement qu’il faudra demander si véritablement nous devons résister par la force à la bourgeoisie ?"
Extrait d’intervention de Paul Vaillant-Couturier au congrès de Tours.
"Et nous avons assisté à un spectacle qui devait nous émouvoir jusque dans nos fibres les plus intimes de socialistes chevronnés. C’est celui d’un grand pays, le plus grand de l’Europe, radicalement débarrassé de toute bourgeoisie, de tout capitalisme, dirigé uniquement par les représentants de la classe ouvrière et de la classe paysanne. Ce fait-là, camarades, le premier dans l’histoire du monde, je vous demande à tous de faire effort pour le réaliser et pour en apercevoir toutes les conséquences."
"La République russe est définitivement, solidement établie ; une république socialiste est née, elle vous appelle à venir avec elle lutter sur le front nouveau de l’internationale qu’elle a créée."
"C’est légalement qu’a été inauguré aux Etats-Unis le mouvement abolitionniste. C’est violemment, à coups de canon, que l’esclavage noir a été aboli. Il n’en sera pas autrement en France et ailleurs pour la suppression de cet esclavage blanc qu’est le salariat."
"A la Chambre, le Bloc national est enivré d’idées guerrières. Notre presse excite sans merci à la violence et aux coups de force. En face de ces préparatifs permanents de conflits, est-ce que le Parti des travailleurs va déclarer, une fois de plus, qu’il s’inclinera sans protester et qu’il obéira comme en 1914 aux appels de la bourgeoisie ?"
"Notre devoir c’est de signifier à la bourgeoisie notre volonté d’aller là-bas nous mettre côte à côte avec la grande révolution russe, qui est présentement dans l’univers la forteresse essentielle contre l’impérialisme."
"Nous avons le devoir de modifier d’urgence les statuts de notre parti et d’imposer à nos élus comme à nos militants, à tous ceux qui prétendent servir utilement et totalement le parti, des devoirs précis, stricts, sévères."
Extraits d’intervention de Marcel Cachin au congrès de Tours.
"Les simples militants rallieront alors en foule le drapeau rouge communiste qui, au lieu du blason et du chiffre de quelque comité particulariste ou de quelque dynastie de profiteurs, portera simplement la faucille et le marteau couronnés d’épis d’or, symbole de l’union de tous les hommes sous le régime des peuples enfin maîtres de leurs destinées."
Extrait d’intervention de Georges Leroy au congrès de Tours.
"Il y a la guerre mondiale et ses conséquences ; il y a, ensuite, la faillite irrémédiable de la Deuxième Internationale, qu’on ne discute plus ; il y a, enfin, la révolution russe. Je veux vous démontrer comment ces trois évènements mondiaux ont fatalement, inévitablement, déterminé et doivent déterminer une nouvelle orientation du prolétariat international dans tous les pays."
Extrait d’intervention de Charles Rappoport au congrès de Tours.
"Nous sommes profondément convaincus, chers camarades, que la majorité des ouvriers conscients de France n’admettra pas un compromis aussi ruineux avec les réformistes et qu’elle créera enfin à Tours le vrai Parti communiste un et puissant, libéré des éléments réformistes et semi-réformistes. C’est en ce sens que nous saluons votre Congrès et que nous lui souhaitons le succès. Vive le Parti communiste de France ! Vive le prolétariat français !"
Extrait du télégramme du Comité exécutif de l’Internationale communiste dit « Télégramme Zinoviev ».
"Pour aller en avant, il faut construire l’unité solide d’un parti centralisé et fortement discipliné, en donnant son adhésion franche et nette à la Troisième Internationale, en formulant l’expression la plus nette de la volonté que vous avez de faire une politique révolutionnaire, au lieu d’une politique de compromission et de honte, une politique de renégats, de faiblesse et d’hésitation. Il faut donner votre adhésion pure et simple, nettement, à la Troisième Internationale, pas seulement à ses principes, à sa tactique, mais aussi à ses conditions."
Extrait du discours de Clara Zetkin arrivée clandestinement au congrès de Tours.
"Le Congrès de Tours marquera une date historique dans la vie longue déjà et glorieuse du socialisme en France. S’il restaure parmi nous les conceptions traditionnelles de Marx et d’Engels, les doctrines jadis consacrées et trop souvent désertées dans la pratique, il adapte en même temps aux nécessités des temps nouveaux, aux obligations impérieuses que nous assigne la crise révolutionnaire mondiale, les méthodes de préparation et d’action qui doivent désormais prévaloir."
"En face du régime capitaliste qui croule politiquement, économiquement, socialement, notre discipline devait se resserrer, la rupture s’affirmer avec tout ce qui représente les classes déclinantes, la lutte des classes être proclamée dans toute son ampleur."
"A la droite de notre parti, un petit nombre d’hommes, des élus plus que des militants dont certains comptaient des états de service, mais qui s’étaient laissé conquérir par la conception révisionniste et purement parlementaire, nous ont quittés délibérément. Leur position était prise d’avance ; ils avaient préparé leur schisme. Ils n’ont pas voulu comprendre la loi d’airain des temps nouveaux. Nous passons."
"Que l’adhésion à la IIIème Internationale retentisse à travers le monde comme l’annonce des grands changements prochains ! Vive le socialisme révolutionnaire français ! Vive l’Internationale communiste !"
Manifeste de Tours, 30 décembre 1920.
Bonus: les 21 conditions d'admission d'adhésion à la troisième internationale. (source wikipedia)
1. La propagande et l'agitation quotidiennes doivent avoir un caractère effectivement communiste et se conformer au programme et aux décisions de la IIIe Internationale. Tous les organes de la presse du Parti doivent être rédigés par des communistes sûrs, ayant prouvé leur dévouement à la cause du prolétariat. Il ne convient pas de parler de dictature prolétarienne comme d'une formule apprise et courante ; la propagande doit être faite de manière à ce que la nécessité en ressorte pour tout travailleur, pour toute ouvrière, pour tout soldat, pour tout paysan, des faits mêmes de la vie quotidienne, systématiquement notés par notre presse. La presse périodique ou autre et tous les services d'éditions doivent être entièrement soumis au Comité Central du Parti, que ce dernier soit légal ou illégal. Il est inadmissible que les organes de publicité mésusent de l'autonomie pour mener une politique non conforme à celle du Parti. Dans les colonnes de la presse, dans les réunions publiques, dans les syndicats, dans les coopératives, partout où les partisans de la IIIe Internationale auront accès, ils auront à flétrir systématiquement et impitoyablement non seulement la bourgeoisie, mais aussi ses complices, réformistes de toutes nuances.
2. Toute organisation désireuse d'adhérer à l'Internationale Communiste doit régulièrement et systématiquement écarter des postes impliquant tant soit peu de responsabilité dans le mouvement ouvrier (organisations de Parti, rédactions, syndicats, fractions parlementaires, coopératives, municipalités) les réformistes et les « centristes » et les remplacer par des communistes éprouvés, - sans craindre d'avoir à remplacer, surtout au début, des militants expérimentés, par des travailleurs sortis du rang.
3. Dans presque tous les pays de l'Europe et de l'Amérique la lutte de classes entre dans la période de guerre civile. Les communistes ne peuvent, dans ces conditions, se fier à la légalité bourgeoise. Il est de leur devoir de créer partout, parallèlement à l'organisation légale, un organisme clandestin, capable de remplir au moment décisif, son devoir envers la révolution. Dans tous les pays où, par suite de l'état de siège ou de lois d'exception, les communistes n'ont pas la possibilité de développer légalement toute leur action, la concomitance de l'action légale et de l'action illégale est indubitablement nécessaire.
4. Le devoir de propager les idées communistes implique la nécessité absolue de mener une propagande et une agitation systématique et persévérante parmi les troupes. Là, où la propagande ouverte est difficile par suite de lois d'exception, elle doit être menée illégalement ; s'y refuser serait une trahison à l'égard du devoir révolutionnaire et par conséquent incompatible avec l'affiliation à la IIIe Internationale.
5. Une agitation rationnelle et systématique dans les campagnes est nécessaire. La classe ouvrière ne peut vaincre si elle n'est pas soutenue tout au moins par une partie des travailleurs des campagnes (journaliers agricoles et paysans les plus pauvres) et si elle n'a pas neutralisé par sa politique tout au moins une partie de la campagne arriérée. L'action communiste dans les campagnes acquiert en ce moment une importance capitale. Elle doit être principalement le fait des ouvriers communistes en contact avec la campagne. Se refuser à l'accomplir ou la confier à des demi-réformistes douteux c'est renoncer à la révolution prolétarienne.
6. Tout Parti désireux d'appartenir à la IIIe Internationale, a pour devoir de dénoncer autant que le social-patriotisme avoué le social-pacifisme hypocrite et faux ; il s'agit de démontrer systématiquement aux travailleurs que, sans le renversement révolutionnaire du capitalisme, nul tribunal arbitral international, nul débat sur la réduction des armements, nulle réorganisation « démocratique » de la Ligue des Nations ne peuvent préserver l'humanité des guerres impérialistes.
7. Les Partis désireux d'appartenir à l'Internationale Communiste ont pour devoir de reconnaître la nécessité d'une rupture complète et définitive avec le réformisme et la politique du centre et de préconiser cette rupture parmi les membres des organisations. L'action communiste conséquente n'est possible qu'à ce prix. L'Internationale Communiste exige impérativement et sans discussion cette rupture qui doit être consommée dans le plus bref délai. L'Internationale Communiste ne peut admettre que des réformistes avérés, tels que Turati, Kautsky, Hilferding, Longuet, Mac Donald, Modigliani et autres, aient le droit de se considérer comme des membres de la IIIe Internationale, et qu'ils y soient représentés. Un pareil état de choses ferait ressembler par trop la IIIe Internationale à la IIème.
8. Dans la question des colonies et des nationalités opprimées, les Partis des pays dont la bourgeoisie possède des colonies ou opprime des nations, doivent avoir une ligne de conduite particulièrement claire et nette. Tout Parti appartenant à la IIIe Internationale a pour devoir de dévoiler impitoyablement les prouesses de « ses » impérialistes aux colonies, de soutenir, non en paroles mais en fait, tout mouvement d'émancipation dans les colonies, d'exiger l'expulsion des colonies des impérialistes de la métropole, de nourrir au cœur des travailleurs du pays des sentiments véritablement fraternels vis-à-vis de la population laborieuse des colonies et des nationalités opprimés et d'entretenir parmi les troupes de la métropole une agitation continue contre toute oppression des peuples coloniaux.
9. Tout Parti désireux d'appartenir à l'Internationale Communiste doit poursuivre une propagande persévérante et systématique au sein des syndicats, coopératives et autres organisations des masses ouvrières. Des noyaux communistes doivent être formés, dont le travail opiniâtre et constant conquerra les syndicats au communisme. Leur devoir sera de révéler à tout instant la trahison des social-patriotes et les hésitations du « centre ». Ces noyaux communistes doivent être complètement subordonnés à l'ensemble du Parti.
10. Tout Parti appartenant à l'Internationale Communiste a pour devoir de combattre avec énergie et ténacité l'« Internationale » des syndicats jaunes fondée à Amsterdam. Il doit répandre avec ténacité au sein des syndicats ouvriers l'idée de la nécessité de la rupture avec l'Internationale Jaune d'Amsterdam. Il doit par contre concourir de tout son pouvoir à l'union internationale des syndicats rouges adhérant à l'Internationale Communiste.
11. Les Partis désireux d'appartenir à l'Internationale Communiste ont pour devoir de réviser la composition de leurs fractions parlementaires, d'en écarter les éléments douteux, de les soumettre, non en paroles mais en fait, au Comité Central du Parti, d'exiger de tout député communiste la subordination de toute son activité aux intérêts véritables de la propagande révolutionnaire et de l'agitation.
12. Les Partis appartenant à l'Internationale Communiste doivent être édifiés sur le principe de la centralisation démocratique. À l'époque actuelle de guerre civile acharnée, le Parti Communiste ne pourra remplir son rôle que s'il est organisé de la façon la plus centralisée, si une discipline de fer confinant à la discipline militaire y est admise et si son organisme central est muni de larges pouvoirs, exerce une autorité incontestée, bénéficie de la confiance unanime des militants.
13. Les Partis Communistes des pays où les communistes militent légalement doivent procéder à des épurations périodiques de leurs organisations, afin d'en écarter les éléments intéressés et petit-bourgeois.
14. Les Partis désireux d'appartenir à l'Internationale Communiste doivent soutenir sans réserves toutes les républiques soviétiques dans leurs luttes avec la contre-révolution. Ils doivent préconiser inlassablement le refus des travailleurs de transporter les munitions et les équipements destinés aux ennemis des républiques soviétiques, et poursuivre, soit légalement soit illégalement, la propagande parmi les troupes envoyées contre les républiques soviétiques.
15. Les Partis qui conservent jusqu'à ce jour les anciens programmes social-démocrates ont pour devoir de les réviser sans retard et d'élaborer un nouveau programme communiste adapté aux conditions spéciales de leur pays et conçu dans l'esprit de l'Internationale Communiste. Il est de règle que les programmes des Partis affiliés à l'Internationale Communiste soient confirmés par le Congrès International ou par le Comité Exécutif. Au cas où ce dernier refuserait sa sanction à un Parti, celui-ci aurait le droit d'en appeler au Congrès de l'Internationale Communiste.
16. Toutes les décisions des Congrès de l'Internationale Communiste, de même que celles du Comité Exécutif, sont obligatoires pour tous les Partis affiliés à l'Internationale Communiste. Agissant en période de guerre civile acharnée, l'Internationale Communiste et son Comité Exécutif doivent tenir compte des conditions de lutte si variées dans les différents pays et n'adopter de résolutions générales et obligatoires que dans les questions où elles sont possibles.
17. Conformément à tout ce qui précède, tous les Partis adhérant à l'Internationale Communiste doivent modifier leur appellation. Tout Parti désireux d'adhérer à l'Internationale Communiste doit s'intituler Parti Communiste de... (section de la IIIe Internationale Communiste). Cette question d'appellation n'est pas une simple formalité ; elle a aussi une importance politique considérable. L'Internationale Communiste a déclaré une guerre sans merci au vieux monde bourgeois tout entier et à tous les vieux Partis social-démocrates jaunes. Il importe que la différence entre les Partis Communistes et les vieux Partis « social-démocrates » ou « socialistes » officiels qui ont vendu le drapeau de la classe ouvrière soit plus nette aux yeux de tout travailleur.
18. Tous les organes dirigeants de la presse des Partis de tous les pays sont obligés d'imprimer tous les documents officiels importants du Comité Exécutif de l'Internationale Communiste.
19. Tous les Partis appartenant à l'Internationale Communiste ou sollicitant leur adhésion sont obligés de convoquer (aussi vite que possible), dans un délai de 4 mois après le 2eCongrès de l'Internationale Communiste, au plus tard, un Congrès extraordinaire afin de se prononcer sur ces conditions. Les Comités Centraux doivent veiller à ce que les décisions du 2e Congrès de l'Internationale Communiste soient connues de toutes les organisations locales.
20. Les Partis qui voudraient maintenant adhérer à la IIIe Internationale, mais qui n'ont pas encore modifié radicalement leur ancienne tactique, doivent préalablement veiller à ce que les 2/3 des membres de leur Comité Central et des Institutions centrales les plus importantes soient composés de camarades, qui déjà avant le 2e Congrès s'étaient ouvertement prononcés pour l'adhésion du Parti à la IIIe Internationale. Des exceptions peuvent être faites avec l'approbation du Comité Exécutif de l'Internationale Communiste. Le Comité Exécutif se réserve le droit de faire des exceptions pour les représentants de la tendance centriste mentionnés dans le paragraphe 7.
21. Les adhérents au Parti qui rejettent les conditions et les thèses établies par l'Internationale Communiste doivent être exclus du Parti. Il en est de même des délégués au Congrès extraordinaire.