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Comme chaque année il  y avait beaucoup de monde à la cérémonie commémorant l'assassinat de nos camarades Antoine Diouf et Albin Durand le 1er août 1944 à Sarrians.

Avant l'intervention de Madame Anne-Marie Bardet, Maire de la commune, Olivier Safon, membre du bureau de la Section Oswald Calvetti et Conseiller municipal de Venasque, prit la parole au nom du Parti Communiste Français. Rouge Cerise reproduit ci-dessous son discours.R.C.

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 Discours d'Olivier SAFON au nom du PCF

Mme le Maire de Sarrians, Mme la secrétaire départementale du Parti Communiste Français du Vaucluse, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil municipal de Sarrians, les élus, Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires, des associations patriotiques, Résistance et Déportation, de l’association des Amis d’ Albin Durand et Antoine Diouf, Mesdames et Messieurs les sapeurs-pompiers, Mesdames et Messieurs les porte-drapeaux, Mesdames et Messieurs,  Chères et chers Camarades,

 

Nous voici rassemblés sur cette place, devant le monument aux morts de la commune de Sarrians, pour commémorer, se rappeler les événements du 1°Août 1944, voilà 74 ans.

1° Août 1944, en début de soirée, un groupe d’hommes armés, du Parti Populaire Français, investissent rapidement le centre du village, accompagnés par des soldats de troupes de l’armée d’occupation nazie.

Semant rapidement la terreur, cette horde exécute froidement des villageois : Paul Roux, chrétien humaniste, mort d’avoir porté secours au jeune Marcel Chassillan, et Lucien Faraud , résistant, qui passaient aux abords du Café du Casino.

Cet établissement, repéré comme un possible lieu de rendez-vous de la résistance locale, devient rapidement le lieu d’interrogatoires musclés, voire d’internement de personnes soupçonnées par ces assassins, ces  collaborateurs!

Bien vite, les personnes au contact de ce commando, comprennent que l’objectif final est l’anéantissement de la Résistance  dans la commune.

Si les interrogatoires ne donnent pas de renseignements nouveaux, le nom de la tête de réseau est déjà connu par ces civils armés : celui d’Albin Durand. Ce nom a été dénoncé par des collaborateurs connus de tous, dans le village.

Albin Durand, comme Antoine Diouf, étaient communistes avec Marius Bastidon  qui  lui était socialiste ils dirigeaient un grand réseau de résistance qui arrosait depuis la plaine jusqu’au Ventoux.

Oui, les réunions à la maison, les ordres des Francs-Tireurs et Partisans Français à diffuser, à exécuter…

Oui, il s’impliquait beaucoup dans la vie de son village. Agriculteur reconnu pour la qualité de son travail, il était un élu, un militant, un sportif affirmé.

Avec ses camarades, avec sa famille et son camarade Antoine Diouf, il rejetait les idées vichystes, il refusait l’injustice.

Albin Durand et Antoine Diouf ont été arrêtés, interrogés, brutalisés, torturés. Jusqu’au coup de grâce, ces deux combattants n’ont rien lâché, n’ont rien donné à leurs bourreaux… de même nationalité !

Malgré la présence de collaborateurs, de vichystes sarriannais notoires, l’histoire du 1° Août 1944 à Sarrians, c’est aussi celle de la population du village. Ici, sur  cette commune, comme sur tout le territoire national envahi par les forces nazies, il faut saluer la cohésion, l’empathie, le soutien de la majeure partie des villageois pour les  forces de la Résistance.

Cette grande partie de la population, quelles qu’aient été sa condition, ses idées républicaines, sa profession, sa religion, a su tourner la tête, elle a su fermer les yeux  sur les agissements de tous ces combattants de l’ombre.

Uni pour protèger la Résistance, ces sarriannais et sarriannaises ont su préserver les réseaux clandestins qui continuèrent la lutte contre le nazisme jusqu’à la fin du conflit.

 

Le sacrifice d’Antoine Diouf et d’Albin Durand n’a pas été vain, leurs  idéaux sociaux se concrétisèrent quand, à l’heure de la débâcle nazie, lors de la Libération de la France, les communistes,  les gaullistes et les autres composants de la Résistance, ont su, mettre en place le programme du Conseil National de la Résistance « Les Jours heureux ».

Alors que la France était détruite, en ruines et que la relance tant sociale qu’économique de notre pays était INDISPENSABLE, c’est  bien sous l’impulsion du Conseil National de la Résistance que la France s’est remise, tant bien que mal, de ces années d’occupation nazie.

L ‘amélioration du droit du travail et la création de la Sécurité Sociale restent parmi les plus beaux fleurons du programme du C.N.R.

C’est bien grâce aux Résistants, aux communistes et donc à tous les réseaux  comme celui d’Albin Durand et d’Antoine Diouf,  que la population a pu être protégée dans sa vie quotidienne, personnelle et professionnelle par cette belle œuvre, qu’est le C.N.R.

Aujourd’hui, 1° Août 2018 ici à Sarrians, que pouvons-nous constater sur le droit du travail et la protection sociale du salarié ?

Voilà des décennies que de réformettes en ordonnances, de réformes globales en passage en force de l’article 49.3, les différents gouvernements que l’on a connus se sont bien employés à rogner, ronger doucement mais sûrement les différents droits et avantages du salarié, les multiples acquis sociaux issus du programme du C.N.R.

Aujourd’hui que pouvons-nous faire ?

Laisser tomber, laisser faire, rester fatalistes, dubitatifs… ou nous rappeler le combat d’Albin et d’Antoine et de leurs camarades communistes, des gaullistes, de tous les autres courants de la Résistance qui ont su relancer notre pays, alors qu’à leur époque aussi, la France n’était pas en bon état économique, social ?

Ne serons-nous pas capables de tous nous unir,  de réunir nos forces pour une relance des conquêtes sociales  plus que nécessaire et très attendue par toute la population !

Pour perpétuer la mémoire de nos martyrs sarriannais, il existe bien sûr des stèles, des plaques, des noms de place et des noms de rues qui interdisent l’oubli. Il suffit de  parler, d’ évoquer ces faits et on constatera vite la notoriété d’Albin, d’Antoine, de Marius et de la résistance Sarriannaise… et on recueillera   quantité d’anecdotes qui renforcent le souvenir de l’un des plus violents épisodes de la Seconde Guerre mondiale, dans notre département du Vaucluse.

Mais il ne faut surtout pas oublier qu’ici, à Sarrians comme ailleurs en France, des hommes et des femmes sont tombés, ont été massacrés, parce qu’ils préféraient aux fascismes de toutes nationalités, toujours à l’affût, la Liberté de chacun, l’Egalité entre tous et par-dessus tout… la Fraternité !

Je vous remercie.

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 Rouge Cerise remercie notre camarade EITAN Meir ALTMAN pour les vidéos ci-dessous

      74 ème anniversaire de l'assassinat  de nos camarades Antoine Diouf et Albin Durand
      74 ème anniversaire de l'assassinat  de nos camarades Antoine Diouf et Albin Durand
      74 ème anniversaire de l'assassinat  de nos camarades Antoine Diouf et Albin Durand
      74 ème anniversaire de l'assassinat  de nos camarades Antoine Diouf et Albin Durand
      74 ème anniversaire de l'assassinat  de nos camarades Antoine Diouf et Albin Durand
      74 ème anniversaire de l'assassinat  de nos camarades Antoine Diouf et Albin Durand
      74 ème anniversaire de l'assassinat  de nos camarades Antoine Diouf et Albin Durand
      74 ème anniversaire de l'assassinat  de nos camarades Antoine Diouf et Albin Durand
Tag(s) : #AGIR AVEC LE PCF
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