
(Sur radio Arts-Mada le lundi à 19h)
Pour la première fois sur cette antenne depuis trois ans de chroniques hebdomadaires, je veux dire quelques mots sur le Parti communiste, sur les communistes.
Le congrès du PCF vient de se réunir à Ivry avec en conclusion un texte d’orientation voté à une très large majorité, une nouvelle direction et un candidat confirmé tête de liste communiste à la prochaine élection européenne.
Je ne vais pas ce soir entrer dans une analyse sur ces assises sinon vous dire que je suis très satisfait de ce résultat. Je veux plutôt remettre quelques pendules à l’heure après avoir entendu sur plusieurs médias des commentaires souvent stupides de méconnaissances et de hargne.
Le PCF a commis des fautes et des erreurs. Sans aucun doute. Il a parfois pris du retard à l’allumage. C’est certain. Mais il n’a jamais participé de près ou de loin à des crimes contrairement à la plupart des autres formations politiques de droite et socialiste qui ont le sang du colonialisme sur les mains.
Le PCF n’a jamais fait la guerre à d’autres peuples, les Vietnamiens et les Algériens peuvent en témoigner. Ce qui n’est pas le cas de la droite française et de son extrême, ce qui n’est pas le cas aussi de l’ancien parti socialiste, la SFIO. Le PCF n’a jamais eu dans ses rangs un ministre de la Justice, devenu par la suite président de la République, ayant fait guillotiner un patriote anti colonialiste. Le PCF n’a jamais eu dans ses rangs des gouvernants qui ont ordonné des massacres comme dans la grotte d’Ouvéa en Nouvelle Calédonie ; qui ont fait tirer dans le nord sur des mineurs en grève ; qui ont tué des manifestants algériens dans les rues de Paris avant de les balancer dans la Seine ; qui ont fait massacrer au métro Charonne des hommes, des femmes, presque tous communistes ; qui ont matraqué les jeunes communistes manifestants pour la libération de Mandela ; qui ont tabassé des lycéens et étudiants en lutte pour la défense de leurs droits ; des gouvernants qui aujourd’hui pourchassent les réfugiés et persécutent les héros de l’aide et de la solidarité humanitaires.
Les communistes français ont certainement des défauts. Sauf qu’ils n’ont jamais porté atteinte aux libertés et ont toujours œuvré pour la justice sociale, la paix et la démocratie.
Un peu d’histoire pour les analphabètes qui pullulent sur les antennes, particulièrement sur les chaînes d’information continue. Tous les progrès sociaux ont été obtenus lorsque les communistes participaient aux affaires de l’Etat. En 1936, avec le Front populaire, les augmentations de salaires, les congés payés ; en 1945, le vote des femmes et la Sécurité sociale, œuvre du ministre communiste Ambroise Croizat. Quand les communistes occupent des responsabilités, la justice sociale progresse. C’est un fait incontournable comme est exemplaire la gestion des villes dirigées par des communistes avec des politiques sociales, environnementales et culturelles de pointe. Alors ?
Il ne s’agit pas de sonner le clairon. Il s’agit de remettre les choses à l’endroit. Quand les communistes français ont les mains dans le cambouis, la vie des gens s’améliore : la vie des ouvriers, des salariés, des couches moyennes, des petits et moyens patrons. Quant aux grandes fortunes qui ne sont jamais sur la paille, elles en gardent simplement un peu moins. La justice sociale est à ce prix là.
Les communistes ont tenu leur congrès. Ils ont décidé une série d’actions d’urgence sur l’emploi, le pouvoir d’achat, l’Europe qu’il faut transformer, l’environnement avec notamment l’exigence de faire payer les vrais pollueurs et non les lampistes. Vous allez les rencontrer dans les rues, dans les entreprises, partout où il y a vie et échanges. Prenez un instant, lisez leurs propositions, contestez, critiquez mais débattez. Faites le pari de ne pas perdre votre temps.
José Fort