Blog de Stéphane Peu le 21 mai 2019
J’ai interpellé aujourd’hui dans l’hémicycle le gouvernement sur les annonces du groupe Auchan de vente de 21 magasins dont l’hypermarché de Villetaneuse.
Retrouvez ici ma question et la réponse ahurissante de la Secrétaire d’État Agnès Panier-Runacher.
M. le Président, ma question s’adresse à M. le Ministre de l’économie et des finances.
Je veux vous parler d’un groupe qui entre 2013 et 2018, a réalisé 2,7 milliards de bénéfices, obtenu 522 millions d’argent public au titre du CICE, et dans le même temps supprimé 10.000 emplois.
Ce groupe vient d’annoncer la mise en vente de 21 supermarchés, et d’un hyper, celui de Villetaneuse. C’est sans discussion, ni avec les collectivités concernées, ni avec les personnels, ni avec les syndicats, qu’il va jeter des milliers de familles dans la précarité.
Ce groupe, c’est Auchan, propriété de la famille Mulliez, ces premiers de cordée dont la fortune personnelle atteint un Himalaya de 38 milliards d’euros.
Dans la grande distribution, c’est la précarité, le temps partiel imposé et les licenciements qui alimentent les dividendes. Chez ces gens-là, les profits sont premiums et les emplois sont low cost.
Et pour que l’indécence soit tout à fait complète, les Mulliez, si prompts à tendre la main pour toucher l’argent des contribuables français, choisissent la désertion en s’exilant fiscalement en Belgique.
M. le Ministre, cette obscénité sape la cohésion de notre société. Elle est devenu insupportable pour la majorité des français. Alors vous nous rejoindrez peut-être pour condamner moralement de tels agissements. Mais malheureusement, il ne s’agit pas un écart de conduite, mais d’un système ! Car on pourrait aussi parler de Carrefour et ses 3.000 emplois menacés, et de beaucoup d’autre.
Condamner ne suffit plus, il faut des actes !
M. le Ministre, allez-vous arrêter de faire des chèques en blanc ? Allez-vous exiger des contreparties aux milliards d’argent public que vous versez à ces groupes ? Et allez-vous enfin les obliger à prendre leurs responsabilités, à investir pour anticiper les évolutions, à sauvegarder l’emploi, et rêvons un peu, à payer enfin leurs impôts ?