
27 mai 1943, dans Paris occupée, se tient la 1ère réunion du Conseil National de la Résistance sous la présidence de Jean Moulin, étaient présents les 8 grands mouvements de la Résistance, la CGT, la CFTC, des représentants des partis politiques (PCF, SFIO, Radicaux, démocrates-chrétiens, alliance démocratique, Fédération républicaine), les forces opposées en résistance à l’occupant nazi et aux collaborateurs du gouvernement de Vichy.
Ses objectifs :
1/ Coordonner la résistance, oeuvrer à la libération du pays occupé,
2/ Construire un programme social, économique et politique pour redresser la France et répondre aux attentes et besoins des Français.
Le 3 novembre 1943, Charles de Gaulle a déclaré : « La France est résolue à des profondes transformations, elle veut faire en sorte que demain, la souveraineté nationale puisse s’exercer entièrement sans les pressions corruptrices d’aucune coalition d’intérêt privé ».
Dès 1945, ce programme novateur a permis la mise en place de la Sécurité Sociale, de larges nationalisations de l’industrie (comme Renault), du secteur bancaire, des transports (SNCF), des ressources énergétiques (EDF-GDF), donné des droits nouveaux aux salariés par la création des comités d’entreprise. Le statut de la Fonction publique, les régimes spéciaux de retraite, la Sécurité Sociale…
Ces femmes et ces hommes réussirent l’exploit dans une France ruinée de construire en quelques mois un modèle social unique au monde le Programme du Conseil National de la Résistance.
Ironie de l’Histoire, c’est au moment où l’on fête le 75ème anniversaire que le gouvernement tente de mettre à bas toutes ces avancées démocratiques, sociales et économiques qui ont fait de notre pays un des premiers de la planète.
Rappelons-nous en 2007, Denis Kessler (vice-président du Medef) déclarait : « il est grand temps de réformer… la liste des réformes (à faire) ? C’est simple, prenez 1944 et 1952 sans exception. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ».
Il y a donc nécessité de se mobiliser devant la casse de notre économie, de nos services publics pour leur redonner la force nécessaire pour répondre aux besoins de notre pays aujourd’hui.
Nous vous invitons à prendre, comme nous l’avons fait le 8 Mai, les initiatives nécessaires pour assurer dans les conditions d’aujourd’hui les commémorations du 27 mai. Bouquet de fleurs, drapeaux, délégations autant d’initiatives qui marqueront notre détermination, à ne pas laisser réécrire l’histoire et notre volonté de rassembler pour construire l’avenir des générations futures.
Aujourd’hui, comme hier, assurer la souveraineté des peuples est le moyen pour eux de décider et de construire leur avenir social, démocratique, économique.
L’ARAC fera ce qui est en son pouvoir pour rassembler et perpétrer dans les conditions d’aujourd’hui l’esprit du CNR.
Villejuif, le 19 mai 2020