Si tu veux la guerre, prépare la guerre"
Le succès du dernier film de Tom Cruise, dont les recettes dépassent déjà 1,2 milliard de dollars, sa vedette s’octroyant la coquette somme de 100 millions, masque en réalité une nouvelle entreprise gigantesque de propagande militariste et belliciste, orchestrée par le ministère de la Défense des États-Unis et Hollywood.
Pareille collaboration n’est naturellement pas une nouveauté. On se rappelle qu’Il faut sauver le soldat Ryan, un film qui n’était pas sans qualités, avait servi à redorer le blason des États-Unis, à un moment où ils étaient en train de semer la mort dans diverses guerres néocoloniales, en sublimant le souvenir d’un engagement dans une guerre juste contre le nazisme. Plus tôt, en 1968, le nullissime Les Bérets verts, réalisé et interprété par John Wayne, cet acteur qui sut échapper aux obligations militaires et ne pratiqua l’héroïsme qu’à l’écran, entendait déjà rendre populaire l’escalade états-unienne contre le peuple vietnamien.
Rouge Cerise a choisi de faire connaître l’article de fond qu’Alan MacLeod, journaliste d’investigation, a publié dans MintPress News, qui fait l’implacable démonstration de la volonté qui a présidé à la création de toutes pièces de ce film de pure propagande où s’illustre Tom Cruise, bon acteur certes, mais aussi représentant officiel de la secte Église de Scientologie, reçu en grande pompe il y a quelques années par Nicolas Sarkozy.
Rouge Cerise
Note: vous pouvez cliqueter sur les mots soulignés et écrits en gris (ex Tom Secker) Chacun correspond à un lien vers le document original
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Top Gun : Maverick est un succès éclatant, écrasant même, salué et par la critique et par le public. Marine et Aviation ont d’ailleurs mis en place des bureaux de recrutement dans les halls de cinéma de tout le pays, espérant faire signer des contrats d’engagement à des jeunes gens enthousiasmés par ce spectacle au rythme effréné. Mais des documents obtenus dans la cadre du Décret sur la liberté de l’information révèlent que ce film n’a pu être réalisé qu’après qu’un accord a été signé entre Hollywood et le Pentagone, dans lequel la Marine exige d’être impliquée dans tous les domaines essentiels du film en échange d’un large accès de la Paramount au matériel militaire.
Le journaliste d’investigation Tom Secker, auteur de « National Security Cinema: The Shocking New Evidence of Government Control in Hollywood » (1) a eu accès à ces documents. Il explique dans MintPress que le film a été tourné avec un objectif sans ambiguïté:
« Le but recherché est la restauration de l’image de l’armée après une vague de guerres perdues. Le film montre aussi des pilotes humains dans des missions réelles, une rareté à une époque de frappes aériennes en haute altitude et de guerres de drones. On espère ainsi faire oublier les confessions de pilotes de drones qui ont révélé l’horreur et la nausée engendrées par leur travail. »
Suite du succès international Top Gun (1980), le nouveau film remet en scène Pete « Maverick » Mitchell, le pilote rebelle qui refuse de jouer le jeu et qu’on rappelle pour entraîner les meilleurs jeunes pilotes de la Marine en vue d’une mission secrète qui consiste à réduire à néant une usine d’enrichissement d’uranium (implicitement située en Iran). Maverick fait alors la démonstration qu’il est toujours le meilleur et c’est lui qu’on charge de cette mission.
L’accord signé entre le ministère de la Défense et Paramount est évidemment du donnant-donnant. En contrepartie d’une aide technique complète et de l’accès au matériel et au personnel militaires, le Pentagone était autorisé à « y nommer un officier supérieur, pour examiner, assisté par le service des relations publiques de l'armée, les différents thèmes du scénario et y inclure des questions préoccupant l'Armée de l'air ».
Secker n’a aucun mal à montrer ce que sont ces "préoccupations". Tout au long du film, on serine la phrase : « Ce n’est pas l’avion qui compte, c’est le pilote ». Un rappel qui vient à point nommé puisque l’Armée manque cruellement de pilotes. Une bizarrerie si l’on porte crédit à l’image donnée de pilotes aventuriers casse-cou, gros buveurs et cavaleurs impénitents à la vie trépidante.
Globalement, le film fonctionne comme une annonce de recrutement pour l’armée d’une durée de 2h11. Comme l’a confié un des recruteurs à Fox News :
« Nous voulons nous saisir de cette occasion pour montrer que nous ne nous contentons pas de lier le film à la nécessité d’un service militaire mais aussi que nous avons des emplois à proposer et des recrues pour les remplir ».
Roger Stahl, professeur en communication à l’université de Géorgie, a déclaré à MintPress que le cinéma joue un rôle-clef dans les campagnes pour redorer le blason de l’Armée nationalement et internationalement :
« Les spécialistes de politique étrangère avaient baptisé Syndrome vietnamien l’hostilité populaire aux interventions militaires dans les années 80. Le premier Top Gun était arrivé pile pour dissiper une image dégradée des forces armées, préparer le terrain à une vision "high tech" plus acceptable de l’impérialisme et enfin faire accepter la Guerre du Golfe. Top Gun: Maverick sort dans un contexte similaire à l’ombre des guerres d’Irak et d ’Afghanistan. Et nous allons à coup sûr assister à une relance similaire de la machine militaire états-unienne».
Stahl et Secker ont coproduit un nouveau documentaire « Théâtres de guerre : comment le Pentagone et la CIA se sont emparés d’Hollywood».
Une montagne de matériel militaire
Le Pentagone s'appuie sur Hollywood pour vendre la guerre en Afghanistan. Dans des centaines de films et d'émissions télévisées, chaque image a été soigneusement examinée et approuvée par des militaires de haut rang pour convaincre le spectateur de soutenir les campagnes mortifères et immorales menées dans le monde entier
Dans un contrat de plus de 100 pages, les autorités militaires ont accepté de donner accès à Paramount à une montagne de leur matériel et équipements les plus coûteux en échange de ce qui correspond à un contrôle significatif du contenu et du ton du film, accord devenu banal aujourd’hui.
Top Gun: Maverick a été tourné dans de nombreuses bases des États-Unis. Y compris certaines abritant les avions de combat dernier modèle. À bord aussi de deux porte-avions nucléaires, l’USS Theodore Roosevelt et l’USS Abraham Lincoln. On a mis à disposition de la compagnie cinématographique un F-14 Tomcat jet et des hélicoptères. Le F/A-18 E/F Super Hornet est la vedette du film, et les acteurs incarnant les pilotes ont été soumis à un programme d’entraînement complet et rigoureux. La compagnie cinématographique a obtenu l’autorisation d’attacher des caméras intérieures et extérieures tout au long de l’appareil. La Marine a accepté de fournir des appareils et des pilotes pour les scènes de vol et autorisé des personnels, pilotes, matelots, techniciens, à figurer dans le film. Cerise sur le gâteau, la compagnie a même eu droit à une démonstration spéciale des Anges bleus, la patrouille acrobatique de la Marine.
On a accordé également à Paramount la possibilité d’acheter des uniformes. Néanmoins, le ministère de la Guerre avait stipulé ses conditions:
« La compagnie Paramount embauchera acteurs, figurants, doublures et cascadeurs en accord avec les critères et les règles en vigueur (âge, taille, poids, uniforme, hygiène, apparence et conduite). Le ministère se réserve le droit de suspendre son aide en cas de désaccords concernant les questions militaires non résolus dans les 72 heures entre lui et la production. Le responsable des projets au ministère de la Défense fournira une présentation détaillée de chaque unité militaire représentée ».
Il ne s’agit pas là de simples formalités. Le ministère est particulièrement vigilant sur son image dans les médias et, en 2018, il avait menacé de faire arrêter le tournage du film 12 Strong (titre français, sic, Horse Soldiers) parce que la production avait montré des soldats avec barbes et/ou tatouages.
On est cependant loin de la condition la plus drastique révélée par le contrat entre les deux parties. La Clause 8 du document note en effet que le ministère a approuvé un projet de scénario et que, désormais, « …la compagnie cinématographique doit obtenir à l’avance le feu vert du ministère pour toute modification substantielle de la mise en scène de scènes militaires ou des dialogues avant la présentation aux spectateurs ».
En outre, la Paramount doit « impliquer le responsable des projets du ministère dans ces changements, y compris ceux qui pourraient être faits au cours de la post-production ».
Enfin, la clause 19 stipule que la compagnie doit fournir au ministère une copie définitive du film pour « confirmer que le ton des séquences militaires est conforme au scénario accepté » et que « si le ministère estime que le résultat contrevient aux engagements, il en avisera la production qui devra retrancher le matériel incriminé ». En d’autres termes, le ministère de la Défense est à la fois co-auteur et coproducteur du film.
Paramount violant l’accord signé, les choses étaient claires: les autorités militaires interdiraient l’utilisation de toute image montrant ses équipements et son personnel, entraînant la mort du film, et refuseraient toute requête d’aide future. Pour parler franc, tout producteur qui voudrait produire un film dont chaque image de chaque scène n’aurait pas été conforme aux exigences des militaires serait sur liste noire.
En dépit de cette double participation, le contrat stipulait que l’implication des forces armées reste discrète, se résumant au générique par une simple phrase : « Remerciements spéciaux au ministère de la Défense des États-Unis ». Nul doute que le Pentagone était pleinement conscient que le retentissement médiatique de Top Gun : Maverick et sa valeur de propagande se seraient vus singulièrement affaiblis si les spectateurs avaient été conscients qu’il s’agissait d’un film de propagande de deux heures produit par le ministère lui-même.
« Remerciements spéciaux » est une formule toute faite qui permet au ministère de la Défense masquer son rôle à Hollywood. Phil Strub, l’agent de liaison du Pentagone à Hollywood de 1988 à 2018, est certainement l’homme le plus influent de l’industrie du divertissement. De séries comme Iron Man, James Bond, Jurassic Park et Transformers à des succès formidables comme Apollo 13, Godzilla, La Chute du faucon noir et Je suis une légende, le CV de Strub est résolument spielberguien. Pourtant, son nom recueille rarement plus que ces « Remerciements spéciaux » bien que des documents attestent qu’il a écrit et réécrit des scénarios pour les rendre conformes à la ligne du Pentagone.
Une sinistre réalité
Une "marine" de l'US Navy posant avec des spectateurs à la sortie d'une projection de Top Gun: Marevick Photo | DVIDS
Questionné sur son implication à Hollywood, le Pentagone prétend qu’il n’est motivé que par la volonté de voir l’armée représentée aussi réalistement que possible. Comme il faut s’y attendre, l’accord signé avec Paramount stipule que l’armée n’est là que pour assurer le réalisme et l’authenticité des dialogues et des scènes d’action. Tom Cruise est cité sur la même page pour affirmer qu’il a demandé que le film soit « aussi réaliste que possible ».
Cependant, toutes les prémisses du film, qui montre l’Iran construisant une arme nucléaire et les États-Unis mettant au point un plan pour bombarder ce pays le plus rapidement possible, sont absurdes. Maverick ne respecte pas les règlements de la Marine, désobéit aux ordres de ses supérieurs, vole un avion, un acte qui n’aurait jamais pu être toléré. Il en est de même pour une bonne partie des voltiges aériennes censées faire partie de son entraînement, y compris une où il vole entre deux de ses élèves, perpendiculairement, à quelques centimètres d’eux, au risque de détruire les trois appareils et de mettre fin à leur vie. C'est une scène est trop périlleuse même pour les Anges bleus habitués aux chorégraphies aériennes. Secker est affirmatif:
« Top Gun: Maverick n’est pour l’essentiel pas crédible. Comme dans le film précédent, son postulat est erroné. Et prétendre que les représentants de l’Armée sont là pour aider Hollywood à présenter les choses avec authenticité et réalisme est comme assurer que des personnalités louent les services d’entreprises spécialisées dans les relations publiques de crise parce qu’elles veulent sincèrement informer les gens ».
Quelque temps avant sa mort, Tony Scott, réalisateur du premier Top Gun s’avouait coupable d’avoir fait un film qui glorifiait la vie militaire :
« Tous ces gosses doivent me haïr, parce qu’ils ont tous signé un engagement en pensant qu’ils allaient soulever des filles dans le monde entier et ils ont tous fini onze étages plus bas dans un vieux porte-avion merdique perdu dans l’Océan Indien ».
La réalité, c’est que la profession de pilote n’est pas simplement l’ennui permanent mais l’angoisse. Le Syndrome de stress post traumatique et le suicide n’ont rien d’exceptionnel, tant les pilotes doivent se battre pour assumer la quantité colossale de destruction qui leur est assignée.
Les témoignages d’un certain nombre de lanceurs d’alerte présentent la guerre aérienne de façon moins glorieuse et sous un jour plus réaliste. Daniel Hale, un aviateur des Forces aériennes des États-Unis, a divulgué des dossiers montrant que le gouvernement Obama avait établi des listes détaillées de victimes et que plus de 90% de celles du programme Drone, selon ses propres statistiques, étaient des civils. Le Bureau des journalistes d’investigation pour sa part estime que les pilotes de drones ont tué entre 4 126 et 10 076 personnes pour le seul Afghanistan :
« Quand j’ai ouvert le feu pour la première fois et tué des gens, mon cœur s’est brisé parce que je n’avais jamais imaginé que je me retrouverais un jour dans une situation de tuer quelqu’un » a raconté Brandon Bryant, opérateur de capteurs. « J’ai eu l’impression de perdre mon âme… Cela m’a coupé du monde. J’ai perdu le sommeil parce que je rêvais sans cesse de mon travail et ne pouvais plus échapper à ces pensées. »
La révélation la plus épouvantable des réalités d’une vie de pilote, est celle de la vidéo du Collateral Murder. On y voit des pilotes d’hélicoptères Apache ouvrir le feu à Bagdad sur une foule, tuant au moins 12 personnes, dont deux journalistes de l’agence Reuters. Pendant que l’attaque se poursuit, le pilote rit et tire sur des personnels médicaux secourant des victimes. Alors que celui qui avait fait fuiter ces images a été mis en prison, ceux qui présentent une version édulcorée de la vie militaire sont tout désignés pour recevoir les Oscars.
Aussi, de même qu’on ne trouve pas dans Top Gun : Maverick de scènes montrant des enfants iraniens errant au milieu des rescapés de leur famille en hurlant, un futur Top Gun 3 ne montrera vraisemblablement pas davantage un Tom Cruise en proie au Syndrome de stress post-traumatique causé par la violence inimaginable auxquelles il a participé.
Hollywood : partenaire et complice de l’Armée
Des gradés de l'US Navy posent pour une photo avec Tom Cruise à la base aéronavale de Whidbey Island. Photo | DVIDS
Top Gun : Maverick a été produit à un moment où les Etats-Unis tentent d’asphyxier l’Iran par des mesures mortelles et illégales. Début 2020, le gouvernement Trump a fait assassiner le général et homme d’état Kassem Soleimani et des personnalités influentes ont appelé à une attaque nucléaire contre ce pays, même en l'absence de provocation de sa part.
Pourtant aucune raison valable n’est avancée, la question de la légalité de l’attaque projetée n’étant jamais soulevée. Comme le rapporte Stahl dans MintPress, le postulat de base est que « les États-Unis ont le droit de violer les lois internationales et de frapper n’importe quel pays pour n’importe quelle raison ». Stahl ajoute : « Imaginons que pareil film soit produit en Iran et montre une attaque contre une installation nucléaire états-unienne ou israélienne. Nos dirigeants se répandraient en accusations de propagande jusqueboutistes ».
Top Gun : Maverick s’aligne sur ces positions en promouvant une société particulièrement militarisée; qui dépense, à elle seule, pour la guerre quasiment l’équivalent de toutes les nations du monde. On exalte le militarisme partout aux États-Unis, des événements sportifs jusqu'au cinéma, alimentant le culte irrésistible du soldat vénéré.
L’ Armée qui travaille d’arrache-pied à garder une bonne image, a trouvé dans l’industrie du spectacle un collaborateur complaisant. Stahl et Secker ont pu établir que le Pentagone et la CIA ont exercé un contrôle direct sur plus de 2 500 films et spectacles télévisés, pas seulement des grosses machines basées sur des hauts-faits militaires comme American Sniper, Pearl Harbor et Des hommes d’honneur, mais aussi une foule d’émissions de divertissement comme Le Juste prix, Teen Idol et le Show d’Ellen DeGeneres. La règle générale est que, si l’émission que vous regardez comprend des passages où sont présents les Services de sécurité ou l’Armée, ces institutions coproduisent le tout, ce qui implique qu’elles décident de la façon dont elles sont représentées.
Les autorités militaires ouvrent grand leurs portes aux producteurs et aux réalisateurs dans tout le pays, avec accès libre ou conditionné à tout un arsenal de matériel interdit au public, accès aux bases pour le tournage, utilisation de personnels d’active comme figurants ainsi qu’une foule d’autres services qui seraient trop coûteux autrement. Mais c’est celui qui paie l’addition qui choisit le menu et le Pentagone impose un prix politique d’importance, exigeant que le contenu et la vision proposée d’un film ou d’une émission télévisée soit aussi pro militariste que possible. Les films critiques ne méritent aucun soutien et c’est pourquoi la majorité des grandes compagnies les rejettent afin de ne pas perdre le soutien d’un allié si puissant.
On peut considérer que le cinéma et la télévision aux États-Unis ont peu à peu versé dans une civilisation du divertissement militariste avec lequel des centaines de millions de citoyens bénéficient d’un régime constant de propagande sponsorisée par le Pentagone et n’en sont même pas conscients.
Il fut un temps où Tom Cruise manifestait un certain remords pour être devenu un élément de la machine de guerre. Il déclarait ainsi dans Playboy :
« Il y a des gens qui sentaient bien que Top Gun était un film d’extrême droite promouvant la Marine. Et des tas de gosses l’adoraient. Mais il faut que ces mêmes gosses sachent que la guerre c’est autre chose, que Top Gun n’était qu’un spectacle de parc d’attraction, un film de divertissement interdit aux moins de 13 ans, qui ne prétendait pas refléter la réalité. C’est pourquoi je n’ai pas voulu continuer avec un Top Gun 2, et 3, et 4, et 5. Ç’aurait été irresponsable ».
Irresponsable, peut-être, mais sachant que Cruise va toucher une part conséquente des bénéfices, au moins il aura cette compensation. Dans la même interview pour Playboy, Cruise se reprochait de pouvoir être responsable d’une troisième Guerre mondiale. À en juger par la politique d’agression systématique contre l’Iran, l’avenir pourrait bien lui donner raison.
Alan MacLeod (MintPress News)
Traduction : Roger Martin
Source: "Top Gun: Marevick" is military propaganda. Official documents proved it
(1) La Sécurité Nationale au cinéma : nouvelles preuves choquantes du contrôle gouvernemental à Hollywood