Un article du journal du syndicat CGT des retraités de Chaumont
Confiture mi-figues mi-raisins
Qui n’a pas apprécié à sa juste valeur sa première sortie depuis le 17 Mars sans s’auto-autoriser ? S’évalue ainsi le besoin, la nécessité de sortir de son chez-soi sans attester d’un quelconque respect de règles quelles qu’elles soient. D’autant que, décidées et imposées sans débats, ces règles étaient souvent discutables dans le détail. Comme, par exemple, l’interdiction de certains lieux de promenades ou de recueillement présentés comme plus dangereux que le croisement des personnes dans les rayons des supermarchés.
C’est que cette liberté est si fondamentale que reste en suspend la question de la réelle nécessité, de sa restriction et de son placement sous contrôle policier. « Personne d’autre que le citoyen libre n’a qualité pour juger de l’emploi qu’il fait de sa liberté, sauf à voir celle-ci disparaître ».
Or le confinement nous a fait basculer dans une société aux allures disciplinaires. Il ne pouvait guère en être autrement si l’on garde en mémoire l’attitude du gouvernement dans le mois qui a précédé : Conseil coronavirus qui accouche du 49-3, sortie présidentielle au théâtre pour « rassurer » et maintien des élections avec invitation à y participer, la veille de l’annonce du confinement.
Ce mois de mars n’était que la triste suite de près de trois années de gestion au seul profit des plus riches et des grandes entreprises. A l’incapacité de répondre de manière positive au mouvement des gilets jaunes autrement que par un prétendu grand débat et un « lâchez vous» octroyé à la part la plus violente des forces de l’ordre, a suivi un redoublement des attaques contre le système social : réforme des retraites, du chômage et des aides au logement.
Dans les faits, le « nous sommes en guerre » présidentiel était, d’origine, une guerre déclarée à tout mouvement social contestant les choix d’un pouvoir qui est l’expression d’une minorité.
Aussi, le déconfinement tel qu’il nous est présenté, s’apparente plus à une poursuite de contraintes et de rappels à la discipline qu’à un retour à une normalité. Normalité qu’ il convient de revisiter à l’aune des domaines sociaux, démocratiques et environnementaux.
Le déconfinement ne doit surtout pas être au confinement ce que la déconfiture est à la confiture, même la plus amère. Il dépend de chacun d’y oeuvrer.
G. TARDENOIS,
Syndicat CGT des retraités de Chaumont
---------------------------------------------------------------------------------------------
Vente directe à la ferme - les adresses de RC
---------------------------------------------------------------------------------------------