Un article du journal du syndicat CGT des Retraités de Chaumont
Mensonges, mépris, enfumage... Depuis deux mois, nous vivons une situation où chaque parole officielle mériterait, si nous n’étions confinés, de battre le pavé pour dire leur fait à ceux qui gèrent cette crise sanitaire comme leurs placements en Bourse. Et, originalité française en Europe, Macron et son gouvernement, aidés par les ARS, traficotent les chiffres pour cacher leur incurie. Et on comprend pourquoi.
Ces chiffres montrent que les personnes âgées payent le plus lourd tribut à cette pandémie. Salomon, croque-mort officiel, a annoncé hier (5 mai 2020) près de 16 000 morts à l’hôpital et plus de 9 000 dans les Ehpad. Mais, car il y a un mais, MG France, un syndicat de médecins, estime à près de 10 000 les décès dits «à domicile» liés au virus. Un chiffre qui, additionné aux précédents, porterai les décès à 34 000, plaçant l’Hexagone au-dessus de l’Italie ou de l’Espagne. Disons le mot : c’est une hécatombe, en France et dans cette “vieille” Europe.
Au Royaume-Uni, le bilan s’est alourdi à 26 000 décès depuis que le pays comptabilise les morts en maisons de retraite. Et la situation en Espagne fait frémir. Comme le rapporte Médiapart (29 avril), 70 % des morts de l’épidémie sont des résidents des maisons de retraite. Rappelant qu’en Espagne 75 % des maisons de retraite sont privées, Médiapart précise que trois des quatre plus grands acteurs de ce secteur appartiennent totalement ou en partie à des fonds d’investissement français.
Cocorico ? Oui, la situation dans les Ehpad est une honte pour la France et pour l’Europe. Et la «petite» Haute-Marne ne dépare pas dans ce tableau digne du Triomphe de la Mort de Brueghel. Elle semble détenir un triste record : le nombre de décès dans les Ehpad est supérieur à celui des décès à l’hôpital. Cela conduit naturellement à se poser des questions qui font froid dans le dos : les résidents des Ehpad sont-ils tués si subitement par le Covid-19 qu’on n’a pas le temps de les hospitaliser? Ou bien juge-t-on qu’il n’y a pas lieu d’encombrer les services d’urgence et de réanimation avec des vieux ?
« Dis-moi comment tu traites tes vieux et je te dirai dans quelle société tu vis »*, déclarions- nous dans un récent communiqué. Citons également le vice-gouverneur du Texas :"Les personnes âgées devraient être prêtes à mourir afin de sauver l'économie pour leurs petits-enfants".
Nous ne sommes pas le Texas ? C’est à voir. Il n’y a pas si longtemps, un politicien rognait sur nos pensions « pour aider ceux qui travaillent ». Ce politicien s’appelle Macron et la situation qu’il a créée dans les Ehpad en dit plus long que de beaux discours sur la société qu’il nous souhaite pour le JOUR D’APRÈS...
RICHARD VAILLANT
(*) Formule et dessin empruntés à la Revue des Droits de l’Homme