Après comme avant la crise sanitaire, la logique du capital reste la même: le profit d'abord. Aujourd'hui ce sont les salariés d' Alcatel-Lucent et d'Air France qui en font les frais. Demain à qui le tour?
Comment dans ces conditions ne pas avoir à l'esprit cette phrase d'Henri Krasucki: "la lutte de classes n'est pas une invention, c'est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu'elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l'exploitation et à l'écrasement"
Combattre dès maintenant ces licenciements et, dans le même temps, lutter pour arracher la racine du mal: le capitalisme, voilà pour les communistes sa traduction concrète aujourd'hui.
R.C.
Selon le journal la Croix du 22 juin 2020 , La filiale française du finlandais Nokia pourrait supprimer un millier d’emplois, soit près d’un quart de ses effectifs.
L’inquiétude est grande chez les salariés d’Alcatel-Lucent, devenue en 2016 la filiale française de Nokia, l’équipementier télécoms finlandais. La direction a convoqué une réunion extraordinaire du comité social et économique (CSE), qui doit se tenir ce lundi 22 juin, pour la présentation d’un nouveau plan social. Il s’agirait du quatrième en quatre ans, et du dixième depuis 2007, quand le français Alcatel avait fusionné avec l’américain Lucent.
L’entreprise compte encore 3 700 emplois dans l’Hexagone, répartis en deux sites : Nozay sur le plateau de Saclay et Lannion dans les Côtes-d’Armor.
Les syndicats craignent la suppression d’un millier de postes, notamment dans la recherche.
ALCATEL-LUCENT CONÇOIT DES ÉQUIPEMENTS POUR LES RÉSEAUX 4G ET 5G.
Tout le monde était en télétravail durant le confinement, et les commandes continuent d’arriver. À la fin avril, le chiffre d’affaires était même au-dessus des prévisions, selon la direction financière. La filiale de Nokia estime avoir rattrapé son retard technologique dans la 5G sur son concurrent européen, le suédois Ericsson, et profite comme lui de la forte demande des opérateurs pour faire évoluer leur réseau.
L’équipementier Nokia cherche à améliorer sa rentabilité et veut délocaliser de plus en plus d’activités en Inde, en Pologne et en Hongrie, comme cela s’est déjà fait ces dernières années pour les fonctions supports »,
En mars, le PDG du groupe, Rajeev Suri, a été débarqué en raison de résultats jugés insuffisants. En avril, des rumeurs d’OPA sur Nokia ont également circulé.
L’annonce de ce plan social pourrait vite prendre une tournure politique.
En 2016, Nokia avait promis au ministre de l’économie d’alors, Emmanuel Macron, de pas supprimer de postes de chercheurs jusqu’en… juin 2020. « Le groupe avait pris onze engagements. Quasiment aucun n’a été tenu et les salariés ont le sentiment d’avoir été abusés », affirme un délégué syndical des cadres. Selon lui, ce n’est pourtant pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme.
Depuis 2016, les syndicats avaient une réunion à Bercy pratiquement tous les trimestres pour faire le point.
Source: le blog des communistes d'Arras
Alors que le groupe reçoit le soutien de l'État actionnaire sous forme de prêts, pour un montant de 7 milliards d'euros, la compagnie va faire payer la crise post-Covid aux salariés: quelque 8 000 emplois seraient menacés.
« L’occasion fait le larron », dit le proverbe populaire. Sous couvert de crise provoqué par la mise sous cloche de leur activité pour cause de pandémie de coronavirus, les compagnies aériennes font marcher la lessiveuse et suppriment des milliers d’emplois.
La direction d'Air France, dont l’État français détient 143 % des actions, présentera aux organisations syndicales ses orientations stratégiques et ses conséquences sur l’emploi lors d’un Comité social et économique central extraordinaire le 3juillet. La direction présentera la version actualisée de la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (Gpec).
Une saignée sociale
Un Comité social et économique sur l’emploi chez Hop ! doit se tenir également le3juillet,a annoncé Joël Rondel. secrétaire du CSE de la compagnie régionale filiale d’Air France, appelée à être fortement affectée par la refonte du réseau court-courrier du groupe.
Selon les syndicats, plusieurs milliers de postes sont menacés. Ces suppressions doivent se faire sur la base du volontariat, assure la direction, sous la forme de ruptures conventionnelles collectives (RCC) encore en discussion pour le personnel navigant et d’un plan de départs volontaires d’une ampleur encore inconnue pour le personnel au sol. À ce stade, les discussions avec la direction portent pour les pilotes d’Air France sur « un dispositif de rupture conventionnelle collective » et «400 postes supprimés », a indiqué à mercredi un représentant du syndicat des pilotes SNPL.
En parallèle, « il y a aussi des discussions » sur l'avenir des 200 pilotes qui volaient sur l’A 380, modèle appelé à sortir de la flotte de la compagnie, a-t-il ajouté.
« Un sureffectif de 1800 postes a été identifié » (sic) chez les hôtesses et stewards, selon le syndicat SNGAF, et «environ 1 000 postes» seraient visés par la direction dans les fonctions supports, avait indiqué en mai Didier Dague, administrateur salarié (FO) d’Air France.
Enfin, chez Hop!, Joël Rondel, redoute la suppression de la moitié des 2700 postes actuels. Malgré ces postes menacés, Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a défendu le soutien de 7 milliards d’euros accordé à la compagnie par l’État, sans condition formelle sur l’emploi invoquant le «risque de faillite de la compagnie ».
Un argument en forme de feu vert à la direction.
La marseillaise F.V. avec AFP