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 Les cérémonies au Beaucet, à Sarrians, à Cabrières et dans tout le Vaucluse ont résonné de nouveau de l’hymne de la France, La Marseillaise.

C’est l’occasion pour Rouge Cerise, avec ce texte que nous offre l’écrivain Didier Daeninckx, de rappeler la véritable signification d’un vers qui, interprété à contresens, a prêté, et prête encore, à une interprétation erronée.

 

Rouge Cerise

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 Le départ des volontaires de 1792   (François Rude)

 

Commandée en 1833 par Adolphe Thiers, ministre de  l’Intérieur de la Monarchie de Juillet, et terminé trois ans plus tard pour l’inauguration de l’Arc de Triomphe de l’Étoile, la sculpture réalisée par François Rude qui orne le pilier droit du monument s’appelait tout d’abord Le départ des Volontaires de 1792. Après les bouleversements de la Révolution, de l’Empire, de la Restauration, Louis Philippe qui se proclame Roi des Français et aime à se faire appeler Roi citoyen, fait flotter le drapeau tricolore sur son palais. Filleul de Louis XVI, il a adhéré au Club des Jacobins, et son propre père Philippe Égalité a voté la mort du roi avant de finir décapité à son tour. Au début de son règne, Louis Philippe tente de pacifier une nation meurtrie, désorientée, de lui faire retrouver son unité. Attentif à ce message, François Rude met en scène un peuple habité par l’Histoire, depuis la Gaule représentée par un guerrier à moustaches, et se portant au secours de la Patrie en danger. L’artiste puise son inspiration dans l’élan de l’été 1792 quand la levée en masse des régiments de volontaires, cette armée de va nus pieds, inversa le cours des choses, permit la victoire de Valmy contre les Prussiens, celle de Jemmapes contre les Autrichiens, préludes essentiels au rétablissement de la France dans ses frontières.

Depuis le 11 novembre 1920, la dépouille d’un combattant de la Grande Guerre, le Soldat Inconnu, repose là sous une plaque de granite, et les accents martiaux de La Marseillaise qui rythment les cérémonies ne cessent de saluer son sacrifice. Une Marseillaise qui fut conçue par Rouget de Lisle en avril 1792, à Strasbourg, sous le nom de Chant de guerre pour l’Armée du Rhin. Cette marche était destinée à exalter le dévouement des « enfants de la Patrie », ces volontaires alsaciens de 1792 qui se rassemblaient sous les yeux du compositeur, sur la place de l’Homme de Fer. On sait que cet air fut repris par les combattants venus des rives de la Méditerranée, et que c’est dans leur sillage qu’il se transforma en chant des Marseillais. Il faut attendre 1879 (à part un bref intermède en 1793-94) pour que La Marseillaise soit élevée au rang d’hymne national. D’autres pays lui firent ce même hommage, en modifiant les paroles, comme le gouvernement provisoire russe de 1917 :

Debout, debout, travailleurs !

Debout contre les ennemis, frère affamé !

En avant ! En avant ! 

Ton peuple crie vengeance

Au fil du temps, le tempo de la marche fut victime d’accélérations brutales, puis de ralentissements intempestifs pour la priver de son air martial. Les Beatles s’en emparèrent pour l’ouverture de All you need is love, Serge Gainsbourg la fit reggae… etc. Mais ce sont les paroles qui posèrent le plus de problème. Même Victor Hugo rêvait de les modifier. Jusqu’à ce qu’on la siffle au Stade de France, non parce qu’on y préférait le PSG à l’OM, mais plus certainement en raison de ce refrain : « Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons : marchons, marchons, qu’un sang impur abreuve nos sillons ». Nous y lisons un racisme fortifié par les guerres de 1870, 1914-18, 1939-45 contre l’Allemagne, alors que Rouget de Lisle faisait allusion à un tout autre contexte. En février 1792, quelques semaines avant qu’il ne compose son Chant de guerre, l’Assemblée nationale votait une loi qui donnait le droit aux soldats d’élire leurs officiers. Des hommes du rang, des roturiers, allaient être portés par centaines à la tête des régiments. Des hommes prêts à verser leur « sang impur » dans les sillons des plaines de Valmy, de Jemmapes, pour que lèvent les moissons futures. La phrase qui nous hérisse tant aujourd’hui dit l’exact contraire de ce que nous y lisons : elle illustre l’abolition d’un privilège en exaltant la vertu du vote, de la démocratie, face à l’autorité de droit divin.

 

Didier Daeninckx 

 

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1792:

L'ensemble de l'Europe centrale se coalise contre la France révolutionnaire. Les États allemands et la puissante Prusse se préparent à envahir le pays avec l'aide de nobles Français qui ont fui le pays et haïssent la Révolution,  "Les Émigrés".

En juillet, l'invasion prussienne commence et l'armée de Brunswick prend facilement les forteresses de Longwy, le 13 août, et de Verdun le 30 août. Quelques semaines plus tôt le manifeste de Brunswick — rédigé par un noble français de l'Émigration, le chevalier de Limon — avait  fait part de la volonté des envahisseurs de restaurer le roi à son poste, de lui rendre les pleins pouvoirs et de traiter toute personne ou ville qui s'y opposerait comme rebelles passibles de la peine de mort par la loi martiale.

Le gouvernement révolutionnaire lève d'importantes troupes fraîches et réorganise ses armées, qui étaient minées par les désertions et le travail de sape des agents de l’Émigration.

L'invasion continue, mais, dans un village de la Marne,  Valmy, le 20 septembre 1792, l'armée des sans-culottes écrase les troupes prussiennes .

" D'aujourd'hui et de ce lieu date une ère nouvelle dans l'histoire du monde ". Voilà ce qu'écrivit le poète Goethe, après avoir assisté à cette bataille .

Les Prussiens se retirent de France pour préserver leur armée. Le lendemain, la monarchie est officiellement abolie et remplacée par la Première République.

Notes de Rouge Cerise d'après l'Humanité et Wikipedia

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Tag(s) : #SE FORMER - COMPRENDRE
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