Blog des communistes de Pierre Bénite
20h dans un train. On a du mal à croire cela possible, et pourtant ça vient d’arriver. 20h coincés dans un TGV, voilà ce que viennent de vivre usagers et cheminots. Déjà la machine médiatique se met en marche pour montrer du doigt les cheminots et la SNCF sans faire la part des choses et mettre en lumière les choix politiques faits depuis des années. Des choix dont on mesure hier les conséquences dramatiques.
Hier, le trafic a été interrompu suite au passage d’un train ayant endommagé une installation électrique entre Dax et Morcenx. Depuis des années, les cheminots exigent des moyens humains et financiers pour entretenir un réseau vieillissant et parfois à bout de souffle. Canicule, froid, pluie, vent … Au moindre changement, les pannes s’accumulent, comme nous l’avons vu cet été avec les incendies le long des voies, et les usagers et les cheminots en subissent les conséquences.
Il faut dire les choses. Un incident de ce niveau illustre de manière XXL les ravages des réformes successives que nous avons combattues. Quand on alertait sur les risques pour le service rendu aux usagers, on nous disait « arrêtez d’exagérer ». La réalité nous donne malheureusement raison une fois de plus, une fois de trop !
De son côté le gouvernement communique autour d’un seul axe, c’est d’ailleurs toujours le même, à savoir le remboursement des billets de trains. Cette fois-ci le Ministre délégué aux Transports ; Monsieur Djebbari pousse la surenchère un peu plus loin que d’habitude en annonçant un remboursement à hauteur de 300 % du prix des billets.
Mais ce n’est pas cela que les usagers souhaitent. Ce qu’il faut c’est les faire voyager dans des conditions décentes, et à minima dans ce type de situation trouver des solutions d’hébergements en proximité. Simplement, pour cela faudrait-il encore avoir le personnel suffisant. Or depuis des années les cheminots sont de moins en moins nombreux, voilà aussi la réalité !
D’un point de vue purement financier la dernière réforme crée un véritable appel d’air dans la mesure où elle oblige SNCF mobilité à verser 60% de son chiffre d’affaires à SNCF réseau sous forme de dividendes pour financer l’entretien du réseau, de telle sorte que l’état ne verse plus d’argent car il considère que les sommes qui sont versées dans ce cadre-là par SNCF Mobilités viennent de lui !
Il est important de porter à la connaissance du plus grand nombre l’ensemble de ces éléments pour bien comprendre ce qui se passe, et non simplement analyser cet incident sous le prisme du système néolibéral.
Cela apporte aussi une réponse concrète à Monsieur Bruno Le Maire qui s’interrogeait il y a quelques jours sur les motifs de la grève à la SNCF le 17 septembre prochain.
THOMAS PORTES
Responsable national du PCF en charge du collectif des cheminots,
Porte-parole de la CGT-cheminots 82