Sur le site des communistes de Pierre Bénite
Aujourd’hui, en pleine période de vacances scolaires, 3000 cheminots CGT de toute la France se sont réunis à Marseille contre la privatisation du service public ferroviaire.
Une délégation régionale Unsa ferroviaire était présente. Des délégations interprofessionnelles CGT de toute les Unions Départementales de la Région étaient présentes. Et les camarades CGT de la centrale de Gardanne, en lutte contre un plan social, nous ont rejoins pour traduire les convergences d’intérêts entre les salariés.
Cette action a été une belle réussite, menée par une belle CGT, unie et combative !
Nous avions choisi la date symbolique du 29 octobre parce que le Conseil Régional PACA devait voter ce jour là le transfert des 2 lots TER qu’il avait ouvert à appel d’offre : le lot de la ligne Marseille Nice à Transdev et celui de l’étoile de Nice à une filiale SNCF.
La majorité LR du Conseil Régional PACA a décidé d’anticiper le vote qui a finalement eu lieu la veille. Est ce un problème pour notre démarche revendicative ? Non.
C’est juste l’illustration du manque de courage politique du Président du CR qui ne veut pas affronter la contestation. Une délégation a néanmoins été reçue par l’exécutif régional.
L’objectif de l’action n’était pas de convaincre les élus. Ils sont de droite, ils ont leurs lignes politiques et ils ne changeront pas de convictions. Nous ne sommes pas des lobbyistes. Chercher à convaincre, c’est en définitive dépendre uniquement du bon vouloir des élus, et donc continuer à être impuissants face à leurs décisions.
Par notre action, et celles qui suivront, nous voulons établir un rapport de force pour les CONTRAINDRE à prendre d’autres décisions. Donc le fait qu’ils changent la date du vote n’a strictement aucune importance. Cela donne même encore plus de force a notre message : vous avez voté et nous sommes encore là car nous ne vous lâcherons pas, ce n’est que le début.
Le caractère national du rassemblement est destiné à montrer que toute l’organisation sera sur le sujet. Son caractère massif est destiné à montrer qu’il ne s’agit pas de lubies de quelques dirigeants mais bien d’une colère de masse. La manifestation du Conseil Régional à la Direction Régionale SNCF permet de montrer que nous mettons la filiale SNCF au même niveau que Transdev : les deux entreprises vont tenter de supprimer les droits sociaux des cheminots transférés.
Et donc il ne s’agit pas de défendre la SNCF contre Transdev, mais bien de défendre le service public avec un modèle social de haut niveau, contre un service privatisé.
Pourquoi malgré le vote de la loi de 2018, et malgré l’attribution des lots par le vote du CR, nous considérons que nous pouvons toujours gagner ?
Parce que nous avons une analyses de ce que produit la mise en concurrence sur le système ferroviaire, de la force que cela donne aux employeurs mais aussi des failles que cela crée pour eux. Nous allons donc tenter de jouer sur les contradictions de ce système, notre objectif étant à minima de garantir le meilleur niveau social aux cheminots transférés, et au mieux de faire exploser le processus de privatisation.
Je n’exposerais pas le détail cette analyse et notre stratégie car les employeurs regardent aussi attentivement les réseaux sociaux.
Mais j’invite tous les cheminots qui se posent des questions et qui ne veulent pas perdre leurs droits, à se rapprocher des syndicats CGT pour en discuter en direct. La bataille ne fait que commencer !
Laurent Brun
Secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots