Rencontre Honoré David alias « Alfred Durand »
Avec Pierre Orinier alias «Coquinette »
Vieux Pointet, Velorgues, Vaucluse, Novembre 2021.
Novembre, mi-novembre même pour ce rendez-vous, cette rencontre programmée, envisagée de longue date, mais reportée maintes fois: pas évident de réussir à rassembler tous les protagonistes autour de cette belle table…
Une rencontre que l’on doit à la passion, à l’abnégation dans les valeurs de la Résistance, d’un jeune et très impliqué militant communiste de Saint Pantaléon : Jonathan Juillard, le « Cordon Bickford » de ce moment inoubliable !
En allant chercher Coquinette, je lui répète bien le nom de famille qui était compris, enregistré. Aucun problème : ravi, Pierrot, le « minot », d’annoncer : « Comme tu ne connais pas, je pourrai te mener directement à la ferme familiale de Velorgues. Ce n’est pas loin, tu verras ! »
Et là, je relance sur le prénom : Honoré, nous allons rencontrer Honoré, Honoré David…
Un instant d’arrêt, de réflexion : Pierrot se fige et réalise que ce n’est plus « le fils », David, mais bien Honoré, « le père », son camarade de Maquis qu’il va revoir après des décennies d’absence, d’interruption…
« Mais alors, Honoré a plus de quatre-vingt-dix ans ? ». Pour tout éclaircir, je lui confirme que le Maquisard que nous allons voir a 98 ans !
Premier arrêt sur le bord de la route, pour rejoindre Jonathan Juillard et son papa, qui nous mèneront, vers leurs proches, le « Tonton, Tonton Honoré » et un de ses fils, qui vit à côté de la maison familiale.
La voiture des Juillard ouvre la route à Coquinette, qui lui se souvient parfaitement de l’itinéraire. « C’est là, tu peux t’arrêter ! » confirme devant la ferme le boulanger du Maquis Jean Robert.
« Pour les porte-drapeaux, drapeaux levés ! »
Nous sommes reçus par un grand monsieur, souriant, jovial, ravi lui aussi de ce bon moment en perspective…
Le fiston voisin d’Honoré accueille la famille Juillard, membre de sa grande famille David, et les deux autres visiteurs, dont Coquinette, bien sûr.
« Il dort, il fait la sieste, il est bien sûr au courant. Je vais le chercher ! »
La grande salle à manger dans laquelle nous attendons sera le lieu où se fera la rencontre : Jonathan pose une bouteille de Blanquette « pour fêter tout cela, Camarades ! ».
« Ouvrez, ouvrez le ban ! »
Sous les acclamations du papa Juillard, qui reconnait la silhouette de son oncle se dessiner dans le couloir, Pierrot s’avance dans la double porte vitrée ouverte.
Honoré n’est pas encore dans la pièce, et déjà, les deux Anciens Combattants de la Résistance, les deux Maquisards posent leurs deux mains sur les épaules de l’autre, s’étreignent longuement et la voix éraillée de Coquinette, bouffé par l’émotion, s’élève :
« Je suis très content de te revoir, cela me fait très plaisir ! »
Un instant, de longues secondes, le monde en suspension, la planète vient de s’arrêtait de tourner !
La scène est dévorante. Un mélange bouleversant de très grand respect, d’affection, de fascination pour ces deux hommes. Ils avaient vingt ans, moins de vingt ans, lors de la Libération, en 1944 !
1944, la Libération, il y a… 77 ans, et ils sont là !
Pour ceux et celles, comme toi, comme nous, passionnés d’Histoire et de Résistance, c’est une décharge électrique, une grosse claque, un moment inoubliable : en quelques secondes, ces deux frères d’armes se rejoignent et c’est pour eux, une explosion de souvenirs, qui vient de péter et pour une fois, ils ne sont plus du tout maîtres de la déflagration !
Nous nous asseyons doucement autour de la table et nous entrons dans une phase où les deux « minots » échangent sur leur âge, leur santé, leur situation familiale…
Bien vite, des questions fusent vers Honoré, sur son parcours, ses faits de guerre, bref « son Maquis », dans notre jargon d’admiration !
« Agent de liaison entre le Maquis Jean Robert et le Maquis de l’Ariven en Luberon ! ».
La voix est sûre, les mots choisis, la mémoire de cette époque est intacte et la première rafale vient de passer. Attention l’armurerie est bien pleine, le feu sera bien nourri et nous ne sommes pas prês de décrocher !
De cette longue et très émouvante rencontre d’un peu plus d’une heure, on se souviendra qu’Honoré avait pour nom de maquis, nom de guerre : « Alfred, Lieutenant Alfred Durand ! ». Un tel nom dirige tout de suite vers un autre camarade, un martyr, Albin Durand de Sarrians, massacré avec son camarade Antoine Diouf par le P.P.F. et ses sbires, le 1er Août 1944 dans sa commune de Sarrians, Vaucluse. 1er Août 1944, la veille du massacre des cinq jeunes de Barbarenque.
Sa fonction d’agent de liaison implique le parcours d’un long trajet avec deux terminus entre, au Nord, la ferme de Corneirette, 600 mètres d’altitude, Venasque, versant nord des Monts de Vaucluse (très important pour les parachutages…) et la combe de Lourmarin. Corneirette, Murs, Saint Pantaléon, Goult, Lourmarin…
L’ordinateur d’aujourd’hui nous indique 40 kilomètres… de route pour un tel itinéraire en 2021. En 1943, Honoré insiste sur le fait que la combe de Lourmarin était une chaussée stabilisée, goudronnée…
Pour définir sa fonction, il indique précisément qu’il transportait des armes, des munitions, des messages, des denrées alimentaires…
Le cheval, la mule, comme seul compagnon de mission, et toujours cette ruse de cacher les marchandises dangereuses, compromettantes, sous des chargements sales, peu ragoutants, afin d’éviter une fouille éventuelle et redoutée, fouille qui mettrait fin à la partie.
Des armes ou des munitions cachées sous un chargement de fumier…
De plus, l’agent de liaison, entre humilité et une certaine moquerie, nous indique « qu’il n’y avait pas trop de Boches dans le secteur » sur cet itinéraire reculé, escarpé.
Et quand bien même une patrouille ou une estafette boche se trouvait sur le sentier, les nazis accompagnaient l’équidé et son maître sur une partie du chemin, et il fallait rester maître de soi, comme si de rien n’était… « S’ils avaient su… ».
Et puis, et puis pour nous, camarades imprégnés par l’Histoire de la Résistance locale, du Maquis Jean Robert, tu ne peux t’empêcher de faire des rapprochements qui te bouffent, qui te remettent à la surface d’excellents chapitres de vie…
Premièrement, pas sorcier de mettre en relation « Alfred Durand » et le « Commandant Gervais », lui aussi agent de liaison.
« Commandant Gervais » ou, bien sûr, Sylvain Meyer de Velleron. Sylvain qui « faisait du vélo » avec des messages, des ordres F.T.P.F., sur la ligne, sur l’itinéraire compris entre les deux terminus : Velleron et… Corneirette, nous y voilà !
Alors, bien sûr, Sylvain « montait des jeunes au Maquis », en les laissant entre de bonnes mains, à la ferme de Corneirette.
« Velleron – Corneirette – Lourmarin » pourrait-on presque écrire, comme sur les plaques des vieux autocars, des vieux wagons des cheminots, résistants du Rail…
Deux jeunes hommes pour une aussi longue distance, avec les infrastructures et les moyens de locomotion de l’époque !
« Commandant Gervais » qui transporte des messages ou des réfractaires au S.T.O. sur le guidon de son vieux vélo, depuis Velleron, en direction de Corneirette et « Alfred Durand » qui transporte des armes et du matériel, avec ses bêtes, entre Corneirette et Lourmarin…
Ça y est, tu l’as dans la tête, le manège quasi quotidien de ces deux funiculaires humains et détonants contre les boches, eh bien...
Eh bien, cet après-midi, les deux itinérants étaient rassemblés, sous nos yeux, et réunis, ils parlaient… Maquis, tu t’imagines bien !
Ensuite, un second rapprochement : sorti direct des camarades, des Francs-Tireurs Partisans Français, les fameux F.T.P.F., de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance et Amis de la Résistance, comité départemental du Vaucluse, comme du comité local du canton de Pernes et ses environs, l’A.N.A.C.R…
Honoré annonce la couleur : Il nous parle de la liaison entre le Maquis de l’Ariven, dans ce secteur des Combes de Lourmarin, de ce Luberon, du Sud du département et de l’autre côté de la liaison, le Maquis Jean Robert !
Dans notre association, dans notre comité local A.N.A.C.R. de Pernes, quel maquisard, ancien combattant de la Résistance, a vécu tout son « Maquis » en Sud Luberon, pour rejoindre, la Libération passée, les rangs de notre association locale ?
Depuis le Sud, le Sud Luberon, Maquis de l’Ariven ou un autre, et qui a vécu ensuite des décennies avec « Ceux et Celles » du Maquis Jean Robert…
Un grand homme, un grand squelette, une carcasse de gladiateur, un porteur de F.M., malgré son jeune âge… Oui, un gladiateur avec une force… d’Hercule !
Hercule, Hercule, nom de guerre, nom de Maquisard claque dans la mémoire de tous…
Oui, lorsqu’on pense, lorsqu’on évoque l’Histoire d’Honoré, on pense à Hercule, Aimé Rey, de son vrai nom.
Hercule, le porteur de F.M. qui verra son groupe détruit, lors des « Combats de Coustellet », le 19 Août 1944… Six jours seulement avant la Libération de tout le secteur !
Aimé Rey, avec sa compagne Andrée, qui se sont investis sans compter dans notre association départementale comme locale, jusqu’en 2006, date de décès d’Hercule.
Un autre rapprochement entre les deux Maquis de L’Ariven et de Jean Robert sort de la bouche d’Honoré lorsque Coquinette évoque la mémoire de Robert Arnaud, « Raton » au Maquis Jean Robert.
Raton ou un jeune Maquisard, un combattant de moins de vingt ans, comme Coquinette, qui sera une des figures du Maquis, comme dans notre association d’anciens combattants de la Résistance, l’A.N.A.C.R., dans laquelle il s’investira à fond, depuis la Libération, jusqu’à son décès, en 2006.
Honoré se souvient bien de Raton et de leurs entrevues sur l’itinéraire d’Honoré. Rendez-vous réguliers du côté de Cabrières d’Avignon, les fours à Chaux…
Par les sentiers forestiers traversant les Monts de Vaucluse, Cabrières d’Avignon n’est pas très loin de Corneirette, de la Pouraque…
Enfin, un dernier rapprochement qui claque aussitôt quand on pense au parcours d’Honoré : Toujours cette liaison entre « L’Ariven » et « Jean Robert », une liaison avec pour centre la ferme de Corneirette.
Corneirette, à deux pas du principal camp du Maquis Jean Robert, lieu-dit Basse Pouraque, 600 mètres d’altitude, Venasque…
Le plateau de Corneirette, sa profonde clairière et son four banal incorporé dans la bâtisse!
Nous y sommes, de nouveau : Le four à pain de Coquinette !
Coquinette a passé son Maquis, là-haut, à Corneirette, avec, comme principale mission, de pétrir du pain pour nourrir le Maquis Jean Robert et les nombreux réfractaires qui affluaient. Et bien sûr, quand des Maquisards, comme ceux de l’Ariven, passaient dans le secteur, ils savaient que Coquinette les nourrirait !
Coquinette, jeune maquisard-boulanger du Maquis Jean Robert. Témoin de la journée du 2 Août 1944, où 5 jeunes maquisards et réfractaires furent massacrés par les Boches.
La boulange, le pain, de la farine et de l’eau…
Et Coquinette de répéter à l’occasion que l’eau qui servait à la fournée provenait du puits de Corneirette, une eau systématiquement filtrée, désinfectée avec application.
Quant à la farine, elle était soigneusement stockée, cachée dans un abri troglodyte, dans une combe, juste en contrebas de la Basse Pouraque, où les Maquisards avaient un camp important.
La farine provenait de « coups » contre l’occupant, dont le plus évoqué était l’attaque, le détournement d’un camion-plateau de marque « Rochet Schneider ».
Honoré dans son récit captivant de sa vie de Résistant nous indique qu’il était à la tête du détournement du dit-camion et de son précieux chargement. Nous étions en Mai 1944. Il précise que le camion a été braqué à « La Grangette » à l’Isle sur la Sorgue. Le camion appartenait à la minoterie Borel de l’Isle. Cette minoterie se trouvait à l’emplacement actuel du supermarché U!
Le gardien de cette minoterie était le père de Gilbert Gay, que les deux hommes ont bien connu.
Gilbert Gay, qui porte le même nom, le même prénom qu’un résistant F.T.P.F., qui a eu un très beau parcours dans la Résistance dans la région de Pertuis. De la même trempe qu’Honoré ou que Coquinette, nous rendons régulièrement visite à Gilbert, à la Tour d’Aigues, où nous enregistrons avec grande émotion, cet autre nonagénaire qui représente l’A.N.A.C.R.
Revenons à notre chargement très précieux de ces gros sacs de farine que l’on imagine bien alignés, sacs très lourds à l’époque, sur ce vieux camion de constructeur français.
Détourné, le camion rejoint la Pouraque, la Basse Pouraque, Venasque, 600 mètres d’altitude. Les sacs vite déchargés par les Maquisards et les nombreux réfractaires, jusque dans cette petite grotte troglodyte emmurée.
Quant au camion, une fois débarrassé des sacs, il fut lancé dans le même vallon, afin d’être caché par l’épais feuillage des chênes. Il faut en effet se rappeler que de petits avions nazis, des « mouchards », survolait le secteur à basse altitude, pour repérer, signaler toute fumée, présence suspecte… Le camion caché par les arbres, le « coup », la mission prenait fin.
C’est au début de la rencontre qu’Honoré et Pierrot ont pris le temps d’évoquer, avec soin, le fait de guerre, l’épisode, qui les lie, personnellement, tous les deux…
Nous voilà projetés le 2 Août 1944, au-dessus de la Grange Neuve et au-dessous de Barbarenque…
Il fait très chaud, nous sommes avec Coquinette et d’autres Maquisards. Ils marchent sur ce petit sentier muletier, étroit…
Ils viennent d’entendre, quelques minutes auparavant, les rafales d’armes automatiques : Ils ont compris que le groupe de Maquisards, avec à leur tête Jean-Pierre Flandrin, alias Simplet, qui marchait devant eux, vient sans aucun doute d’être accroché par l’ennemi.
Coquinette et d’autres marchent à l’arrière du même groupe, s’échappent en courant à travers la forêt, vers le couchant, et se regroupent sur un autre sentier menant aussi à Barbarenque.
À peine remis de cette fuite, ils ne savent pas encore ce qui vient de se passer aux abords et dans Barbarenque…
Par contre, ils entendent le bruit d’un groupe qui remonte le même sentier.
Ce groupe suspect remonte en leur direction et se rapproche dangereusement…
Sans savoir l’identité, l’appartenance du groupe inconnu, ils ne les voient pas toujours pas, serait-ce de nouveau une attaque ?
C’est alors que le petit groupe de Coquinette monte en toute hâte, une tactique, afin de détruire l’éventuel groupe ennemi, en programmant même le sacrifice de son groupe de Maquisards !
Quand quatre Maquisards, dont Coquinette, seront allongés sur le chemin, les armes pointées dans la direction du groupe suspect, un dernier Maquisard se tiendra à proximité d’eux sans être vu par les intrus éventuels.
Si et seulement si le groupe suspect était identifié comme boche, par les propres yeux des quatre maquisards, ces quatre combattants devaient tirer toutes leurs munitions et si, par malheur, les Boches tiraient encore alors que les 4 Maquisards n’avaient plus de munitions, le dernier devrait jeter une grenade en direction de ses quatre camarades pour éviter qu’ils ne tombent sous la torture ennemie. Une fois la grenade du sacrifice lancée, le cinquième Maquisard devait fuir à travers la végétation dense et ses collines bien connues du Maquis.
Le groupe suspect avance, l’angoisse est à son comble…
Ce n’est que durant les fractions de secondes, où les suspects sont enfin à découvert, que les Maquisards allongés, dont Coquinette, constatent vite que les suspects sont aussi un groupe maquisard ! Ouf !
Bien vite, Coquinette reconnaîtra « David », le papa d’Honoré. Cet homme mûr saura vite, avec son groupe, s’occuper de ces combattants, qui venaient d’entendre siffler les balles nazies de Barbarenque.
Coquinette aime raconter ce premier événement, qui suivait le martyr des cinq jeunes fusillés de Barbarenque.
C’est donc le « Père David », le papa d’Honoré, qui sut les guider, les mener vers les hauteurs du Maquis, en évitant Barbarenque, pour se rassembler, en « sécurité » pourrait-on dire, vers Pouraque.
Nous quittons les Monts de Vaucluse et nous redescendons à l’Isle où le Lieutenant Alfred Durand souhaite honorer la mémoire de Louis Lopez, alias Jules comme nom de guerre.
Évoquer Louis, Louis Lopez dans nos rangs du Parti, c’est immédiatement faire référence à Enver, un autre militant communiste très impliqué dans toutes les actions de notre de notre section. Un jeune retraité épris, lui aussi, de Résistance et de Déportation.
Ce camarade, voilà quelques années, à la suite de longues et fructueuses recherches aux archives, en toute abnégation, avait relancé la tenue d’une cérémonie.
Une cérémonie commémorative bien organisée, annoncée en présence de camarades, de drapeaux, de sympathisants, mais surtout, pour nous autres passionnés d’Histoire, de la famille, des descendants du Martyr de la Résistance, et son neveu nous fait depuis, chaque année, le plaisir de représenter la famille.
Louis Lopez, 28 ans en 1944, faisait partie des Brigades Spéciales des Francs-Tireurs Partisans Français. Les brigades spéciales ou l’existence de nombreux F.T.P.F. formés pour « faire des coups » sur l’ensemble du territoire. Ces combattants-là étaient itinérants et se déplaçaient en permanence, au gré des besoins du « National » et aux ordres des chefs de régions F.T.P.F.
Nous sommes dans la nuit du 16 Mars 1944 et Louis se fait contrôler, par surprise, devant la gare de l’Isle. Louis s’enfuit du parvis de la gare et court, s’écarte du lieu de barrage, en empruntant la route qui mène vers le Thor…
C’est à quelques hectomètres du point de contrôle, que les Boches l’exécuteront, sur ce long boulevard. Louis portait sur lui des grenades, munitions nécessaires pour une mission imminente dans la région.
C’est donc grâce à Honoré que nous savons les détails de l’arrestation de Louis. Nous croyions jusqu’alors que le lieu d’exécution était celui du contrôle. C’est sur ce lieu d’exécution que nous nous rassemblons, chaque année, devant une modeste plaque qui évoque la mémoire de ce combattant des Force Françaises de l’Intérieur, les fameux F.F.I.
Comme nous évoquions la mémoire de Louis Lopez, Honoré poursuit son récit avec l’exécution d’Abel Sarnette par les Boches. Une exécution qui s’est déroulée de nuit, route de Caumont, toujours dans les environs de l’Isle, à deux pas de la ferme Sarnette.
Cette ferme qu’Honoré a bien connue : La famille, les occupants, les visiteurs, la disposition des extérieurs, des champs. Honoré rebondit en citant Abel Sarnette, sur une autre famille résistante : La famille Charmasson de l’Isle. Ces gens-là étaient très liés à la famille d’Abel…
Nous commémorons, chaque année, la mémoire d’Abel lors d’une cérémonie qui se tient à la suite de celle de Louis Lopez, mi-Mars…
« Fermez le ban ! »
Voilà, voilà tout ce que l’on pouvait dire suite à cette rencontre d’une heure entre Honoré et Pierrot. Une heure de discussion où chaque mot résonne et te renvoie vers une foule de faits, de portraits, d’évocations.
Un moment marquant, à l’encre rouge d’un tampon F.T.P.F, région R2, de l’époque.
« Pour les porte-drapeaux, drapeaux aux pieds ! »
Merci à ces deux combattants de la Résistance pour leurs mots, leurs émotions et surtout leurs gestes.
Merci à la famille Juillard d’être à la fois le Bickford du rendez-vous et la lettre morse de ce parachutage si bien accompli !
Plein d’émotion, fin de rédaction à Venasque, ce 2 Décembre 2021.
Olivier Safon