Affaire Mediapart: deux éclairages sur une boule puante

Les accusions portées par Mediapart contre Fabien Roussel font "Pschitt" au fur et à mesure que les témoignages s'accumulent. Celui de François Asensi, qui fut pendant 36 ans député en Seine-Saint-Denis et peut, à ce titre,  parler  en connaissance de cause du travail des assistants parlementaires est particulièrement édifiant. 

Bien des aspects de ce (mauvais) coup médiatique restent dans l'ombre mais  une chose est sûre: la campagne des communistes, et de leur candidat Fabien Roussel, gêne  sinon personne ne se serait donné la peine  cette mise en scène. De cela, on ne peut que se réjouir.

Par contre , comme l'explique  ci-dessous Laurent Brun,  il est très important de ne pas laisser cette diversion masquer la question sociale que Fabien Roussel impose  progressivement comme le vrai enjeu de la campagne. Il est  aussi essentiel d'éviter que  de telles manoeuvres   conduisent les militants progressistes à  se déchirer plutôt que d'affronter ensemble leur vrai ennemi: le capitalisme.

R.C.

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FABIEN ROUSSEL ÉTAIT UN BON ASSISTANT PARLEMENTAIRE
(Par François Asensi, sur sa page Fb)

Les journalistes de Mediapart ont produit un travail sur le passé d’assistant parlementaire de Fabien Roussel. Dont acte. Mais soit ils ignorent tout du travail concret d’un assistant parlementaire, ce qui est largement partagé, soit c’est une cabale pour déstabiliser un candidat à l’élection présidentielle en dynamique à moins de deux mois du 1er tour. N’étant pas né de la dernière pluie, j’ai mon opinion sur la question…
Il n’y a pas de norme, pas de cahier des charges préétabli pour définir le « bon » assistant: cela dépend de la personnalité du parlementaire et des caractéristiques de la circonscription. Car c’est bien au parlementaire de fixer les missions de ses collaborateurs, pas aux journalistes. Le parlementaire est élu pour exercer son mandat pleinement, cela inclut bien-sûr son organisation de travail. C’était donc bien à Jean-Jacques Candelier de fixer le travail de Fabien Roussel sur le terrain et d’en juger la réalité, la pertinence, l’utilité. Il se trouve que c’est bien le cas.
Un assistant parlementaire se doit d’être loyal et partager les opinions politiques de son député. Il était donc logique de recruter un militant communiste de son département.
Pour ma part, j’ai été député de Seine-Saint-Denis pendant 36 ans. Être député communiste dans un département populaire, ou député de droite dans les beaux quartiers de Paris, ce n’est pas le même engagement, pas la même manière d’exercer son mandat ! Il faut tisser un lien fort avec sa circonscription. En général, un assistant est dédié à cette tâche et il fréquente de fait peu voire pas du tout l’Assemblée ou le Sénat. C’était le cas d’un de mes assistants. Il faut rencontrer les habitants, organiser les permanences, être réactif dans le relai des luttes sociales locales, rencontrer régulièrement les forces vives de territoire, les syndicats, les multiples associations… C’est un travail à temps plein, H24 ! Et c’est une fonction difficile, qui nécessite des qualités humaines doublées d’un grand sens politique. Un parlementaire communiste, absorbé aussi par son travail de législateur, ne peut pas faire ce travail seul. Alors ce que j’ai vécu en Seine-Saint-Denis est d’autant plus vrai pour un député du Nord, l’éloignement de Paris rendant encore plus ardue la tâche. Ce que je lis du travail de Fabien Roussel comme assistant parlementaire me semble parfaitement réaliste et tout-à-fait conforme aux missions d’un assistant parlementaire. Et on n’évalue pas ce travail par un nombre de notes de synthèse ou de documents quelconque. On évalue ce travail lors de l’élection ! Jean-Jacques Candelier a été brillamment réélu en 2012.
Je veux réaffirmer tout mon soutien à Fabien Roussel et je reste convaincu que, malgré ce croc-en-jambe, la campagne des Jours Heureux va se poursuivre et s’amplifier.

R.C.

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LAURENT BRUN
21 février, 20:26  · (page Fb de Laurent Brun)

 
En tout cas, merci EDWY PLENEL pour stopper les débats autour des salaires, des retraites, de la protection sociale, de l’accès à la nourriture, des moyens de l’hôpital, de la formation des jeunes ou des services publics. Ça aurait été con de passer à côté d’un bon vieux débat « tous pourris » lors d’une élection présidentielle. Surtout quand l’extrême droite fait déjà 30%. CNEWS s’en lèche les babines. Et les autres media aussi parce que ROUSSEL n’aura plus de questions sur sa proposition de nationaliser Axa ou d’augmenter le SMIC, il aura à répondre à Mediapart et votre pub sera faite sur le dos de nos questions sociales. Finalement, Mediapart ça n’est que ça : une entreprise de presse qui cherche à faire parler d’elle pour développer sa marque et ses rentrées financières. Le meilleur moyen étant des titres bien putaclic. Une simple stratégie marketing.

Heureusement que Fabien Roussel 2022 reste sur ses thèmes de campagne, sans attaquer les journalistes, en revenant sur ses propositions pour améliorer la vie des gens. Une élection c’est un moment de débat : à quoi doit servir le stylo qui écrit la loi ? A écrire des réformes qui appauvrissent la majorité pour enrichir une minorité de grands propriétaires ? Ou à écrire des lois qui donnent un droit de veto aux salariés sur les restructurations de leurs outils de travail, qui taxe les jets privés pour réduire le coût des transports et garantir à tous le droit de voir la neige et la mer #droitauxvacances ?

Pour moi la réponse est claire : je préfère réfléchir à comment construire des jours heureux ! Pour une génération comme la mienne qui n’a connu presque que les reculs sociaux, construire l’optimisme de victoires à venir, c’est important !
Quant au débat à gauche, je préfère nettement qu’il se fasse sur l’opportunité ou non du nucléaire ou sur le financement de la sécu, même si c’est rugueux, plutôt que ce qui se développe depuis quelques jours sur les insultes, le travestissement des propos, les extraits de phrases disséquées ou les menaces.
Et ça vaut aussi pour les camarades de mon parti.