Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rouge Cerise publie ci-dessous le rapport de Bruce Royer, notre secrétaire, qui a introduit la discussion lors de la dernière réunion de la section Oswald Calvetti  vendredi 4 février.

R.C.

-------------------------

Chez Faraud, les feux de la victoire

 

J'ai hésité à appeler ce rapport: « L'émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » ou, dit autrement et plus prosaïquement,  «  Dis, tonton Fabien, c’est  encore loin  les jours heureux ? »

Fort de ses  relais médiatiques, la bourgeoisie place ses pions et participe activement à l’extrême droitisation du discours politique, elle cherche à préserver ses intérêts en jouant la division pour éluder tout débat.  On reconnaît bien là les méthodes de ceux qui, bien avant l’avènement des jours heureux, soutenaient sans aucun scrupule, « Plutôt  Hitler que le Front populaire».

Qui aurait cru au sortir de la guerre, au moment où se mettait en place le programme du CNR, qu' un jour,  au marché de Pernes-les-Fontaines, nous nous retrouverions,  face à des représentants d’une  jeunesse  admiratrice   de la Vierge Marie, de Maurras et Pétain, de jeunes gens et jeunes filles bien propres sur eux, tout joyeusement occupés  à distribuer les tracts d’un réactionnaire fascisant , falsificateur  d’histoire?  Qui aurait cru que la  gauche sauce sociale-démocrate serait réduite à une  portion plus que congrue, à force de  trahisons  et de reniements?  Qui aurait cru qu'elle   serait dans une telle incapacité à se renouveler, qu’en guise d’alternative aux politiques néolibérales de Macron,  elle ne pourrait  qu'avancer un nom,  pioché parmi d’autres, accompagné de quelques  intentions  et d'aucun programme  sérieusement élaboré?

Recomposition politique à gauche comme à droite,  avec son mercato  d’arrivistes de tous poils, ses trahisons et  ses pseudo subtilités stratégiques où le court  terme le dispute à l’ opportunisme . Crise sanitaire, crise économique, tout s’emmêle, s’entremêle, dans un joyeux foutraque où l’incompétence, l’amateurisme et le manque d’analyses sérieuses semblent régner.

En France,  depuis les années 80 les forces ultra libérales, suivant en cela le chemin tracé sous d’autres cieux par  Tatcher et  Reagan, mènent une  offensive constante  visant  à mettre en cause nos grands conquis sociaux et à poursuivre le démantèlement de notre République sociale et solidaire.  36 et le CNR leur sont restés en travers de la gorge et ils nous les font  chèrement payer en livrant le pays à la cupidité des prédateurs capitalistes.

« Marx est définitivement mort et enterré » ironisait la bourgeoisie,  quelque temps après la  chute de l’Union soviétique. Mais quoi qu’ils en disent et quoi qu’ils en pensent, tout dans  la course  au profit dont nous voyons chaque jour des exemples, tout  dans  les  concentrations monopolistiques et  l’ accaparement indécents des richesses par quelques-uns, tout t nous  prouve que ce mort bouge encore et que les analyses sociologiques,  économiques et politiques des compères Marx et Engels,  trop tôt enterrés,  sont encore largement pertinentes. Eh oui,  la lutte des classes n’est pas un concept dépassé!

Notre 38ème  congrès  a marqué un tournant dans la longue histoire de notre parti,  celui de la volonté affichée des communistes de renouer avec ce qui fait leur  spécificité: leur attache profonde au monde du travail, aux travailleurs et travailleuses.

La candidature de Fabien Roussel dans la course présidentielle  est une étape importante dans ce long processus qu’est la reconstruction d’un véritable parti de classe.

Bien sûr on trouvera toujours à redire aux interventions  médiatiques de notre camarade candidat, mais reconnaissons que la tâche  est très difficile, et qu’à force d’apprentissage  et de travail, il ne s’en sort pas si mal.

Tenir tête  à ces permanents des plateaux télé,  jonglant entre leurs multiples casquettes  d’ éditorialistes, de journalistes, d' animateurs, d'amuseurs publics ou de chroniqueurs,  n’est pas chose facile.  On en connaît de plus sanguins qui seraient sortis de leurs gonds;  en apprenant   que des "interviewers" , comme   Charles Consigny   (remarquable exemplaire d’anticommuniste primaire)  ou la girouette  boboïsante  Aymeric Caron , sont porte-paroles et  soutiens officiels  d’ un  autre candidat!

 La  mauvaise foi de nos  "adversaires"  est parfois confondante.  Face à ces professionnels, déroulant la doxa libérale de leur employeur, focalisant sur des questions anecdotiques et secondaires et  bien  résolus à empêcher notre candidat de  s’exprimer sur les enjeux et la complexité du monde qui nous entoure, Fabien parvient tant bien que mal à faire entendre une voix différente et à maintenir un cap: celui des classes populaires et du monde de tous les jours.

Bien sûr,  ce n’est pas encore l’analyse de classe  poussée des réalités nationales et internationales que certains souhaiteraient, mais  c’est un premier pas , un point d’appui indispensable pour nous militants qui avons la lourde tâche, sur le terrain, d’inciter les travailleurs , les abstentionnistes et les déçus d’une gauche électoraliste qui les a abandonnés,   à s’organiser et  à se saisir des d’outils théoriques permettant d’envisager une perspective véritablement révolutionnaire .

« Là où il y a des prolétaires, il y a des communistes » résumaient Marx et Engels dans   le Manifeste.  Mais  conscience politique et conscience de classe ne naissent pas spontanément. La lutte des travailleurs et travailleuses de l’entreprise de Faraud à Monteux est en ce sens exemplaire. Même si le travail de fond est bien évidement celui d’un syndicat bien connu, si bien évidement la victoire  est à mettre au compte  de l’ engagement personnel sans faille des grévistes, nous osons espérer  que la présence de la section aux portes de l’établissement et les tracts distribués régulièrement  n’y sont pas pour rien et qu'ils  ont modestement contribué à appuyer à la  réflexion  et à la  construction des revendications des grévistes.

C’est de l’intérieur des entreprises, par  l’action avec le syndicat, par les luttes  et par le rapport de force  que les salariés font plier le patronat  mais  c’est avec  un parti communiste fort, à l’écoute du prolétariat et  en phase avec ses besoins,  s'appuyant sur des cellules d’entreprise comme celle toutes  récente de ".." (1) que se construisent les perspectives et que se forgent l’esprit révolutionnaire et les capacités à enrayer les dérives du capitalisme .  

On entend par-ci, par-là, qu’il y aurait parmi  les électrices et électeurs, les travailleurs et travailleuses  de gauche une volonté de rassemblement à tout prix, pour créer les conditions  d’un changement bien modeste se résumant à se débarrasser de  Macron. Pour certains cadors de la politique, cette recherche d'une solution "technique" au marasme à gauche est surtout un moyen d’éviter de traiter les problèmes profonds auxquels la gauche est confrontée. C’est aussi  se bercer d’ illusions sur les capacités des milieux populaires  à oublier les trahisons .

Avec la candidature de Fabien Roussel notre combat ne se berce pas d’illusions,  c’est un combat pour que se forge une vraie gauche populaire , laïque, républicaine, progressiste, c’est un combat permanent pour   remettre la gauche sur les rails de ses fondamentaux sociaux et de classe sans  pour autant  abandonner la lutte contre toutes les dominations,  mais au contraire pour donner à ces luttes la cohérence qui souvent leur manque. Nous savons que pour que « les cigares ne changent de bouche », comme le souhaitait récemment le camarade Roussel, le combat là ne s’arrêtera pas à l' élection  présidentielle...

 

Bruce Royer
 

(1) Pour limiter la répression patronale le  nom de l'entreprise n'est pas mentionné

Tag(s) : #AGIR AVEC LE PCF, #SE FORMER - COMPRENDRE
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :