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Nos vignerons sont aujourd’hui confrontés à une pénurie d’approvisionnement en verre d’emballage d’une ampleur inédite. De nombreuses exploitations ont déjà des difficultés à expédier leurs commandes. Bien sûr, la flambée des prix de l’énergie et des matières premières, suite à la guerre en Ukraine, explique en grande partie ces difficultés. Toutefois, les dommages d’une telle tension sur le marché du verre auraient pu être anticipés et amortis avec un renforcement de notre production nationale.


Or, l’industrie verrière française a, au contraire, choisi d’investir dans des pays à bas coût, au détriment de la fabrication locale. A Cognac, Verallia, dont l’Etat est actionnaire à travers la Banque publique d’investissement, a ainsi fermé un four en 2021, alors qu’il aurait pu continuer à livrer beaucoup de clients en France. Une décision prise au nom d’impératifs financiers, pour réduire l’offre de verre et mettre ainsi la pression sur des clients assujettis à une hausse inévitable des tarifs.

Résultat, cette « stratégie » a non seulement détruit des emplois en France, mais aussi accentué notre dépendance vis à vis des pays étrangers, en particulier l’Ukraine.

Une chance pour l’emploi, un atout pour l’environnement.

Dès l’été 2020, je m’étais rendu, à deux reprises, à Cognac pour soutenir les salariés de Verallia, qui présentent un plan de développement cohérent et respectueux de l’emploi, baptisé Jeroboam. A l’époque, lors d’une réunion à Bercy, les représentants du ministère de l’Economie avaient considéré qu’il n’y avait pas de problème particulier dans le groupe. La situation s’est depuis considérablement aggravée.

Tout doit désormais être mis en oeuvre pour retrouver la mainmise sur notre capacité de production verrière. C’est pourquoi j’appelle le gouvernement actuel à organiser au plus vite une table ronde avec les groupes verriers, les producteurs viticoles et les organisations syndicales. Ensemble, ils doivent se fixer l’objectif de réduire notre dépendance aux importations, de sécuriser la production en limitant l’empreinte carbone et de protéger les droits de salariés soumis à une pression devenue insupportable.

Riche d’un passé illustre, symbolisé par la glorieuse épopée du groupe Saint-Gobin, notre industrie verrière a tous les atouts pour contribuer à répondre à la demande actuelle massive de verre. C’est une chance pour l’emploi et un atout pour l’environnement.

 

Fabien Roussel,

secrétaire national du PCF,

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