Nous aurons toute la mort pour dormir
Olivier Safon (ANACR) et Pierre Orinier, Coquinette au maquis,
survivant du massacre de Babarenque
Dans la nombreuse assistance à cette cérémonie en mémoire des fusillés du 2 août 1944, on reconnaissait 2 Résistants: Claudius Vard, FTPF de Valréas et Pierre Orinier du maquis Jean Robert, dernier survivant du massacre de Barbarenque. Il y avait aussi des représentants des familles des fusillés.
Après le discours de François Ille, Maire du Beaucet qui a parlé "avec son coeur", suivant ses propres mots, Philippe Laborie est intervenu sur la question que se posent les historiens aujourd'hui "Peut-on parler de guerre civile en France en 1944?".
La jeune Juliette, arrière petite-fille, de Danton Millet, fondateur du maquis Jean Robert a ensuite joué à la clarinette le Chant des partisans.
Une l'intense émotion qui s'est emparée de chacun quand, malgré la canicule, Pierre Orinier a pris le micro pour évoquer les événements auxquels il a participé :
"C'était il y a soixante dix-huit ans, c'était hier. Les années se sont écoulées depuis le massacre des 5 fusillés de Babarenque et pourtant tout est encore là dans ma mémoire et dans mon coeur. Ce jour là il faisait très chaud comme aujourd'hui....et aujourd'hui 78 ans après j'ai encore en mémoire les rafales de l'embuscade de notre groupe." Embuscade où sont tombés " Laurent (30 ans), Marcel (21 ans), Jean-Pierre (23 ans), René (24 ans), Paul (23 ans)"
C'est au nom du combat mené ensemble dans le maquis, que Pierre Orinier a lancé une mise en garde sur ce qui se passe aujourd'hui et dont le Vaucluse est tristement témoin : l'oubli de la justice, l'abandon du respect des différences et de l'humanité à l'égard des autres. Autant de valeurs pour lesquelles les Résistants ont combattu hier et qui sont aujourd'hui remises en cause.
Ce sont ces valeurs, qu'aujourd'hui comme hier, il a appelé à défendre. Et cela concerne chacun de nous.....
R.C.
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