Les actionnaires se gavent, ceux de GRDF vont recevoir 518 millions de dividendes en 2022 .
Pour les salariés, par contre, il n'y a pas d'argent:
- "2,3 % d’augmentation en complément d’une hausse du salaire national de base obtenue au niveau de la branche, de l’ordre de 4 % pour 2022" dit la direction, oubliant l'inflation qui réduit chaque jour d'avantage le pouvoir d'achat de ses employés.
- "D'accord et merci, on signe " disent les syndicats minoritaires (CFDT, CFE-Energie, FO)
- Les gaziers avec leur syndicat CGT (majoritaire dans l’entreprise avec 48 % des voix), ne l'entendent pas de cette oreille. Ils veulent une augmentation de salaire supérieure à l'inflation et demandent 4,6 % (*) pour tous et des mesures complémentaires pour les bas salaires .
Comme la direction refuse, ils sont en grève, pour certains depuis 4 semaines! Le mouvement continue de s'étendre, 40 sites sont à ce jour occupés ou filtrés.
Pour briser le mouvement les grands moyens sont employés, les médias des oligarques français se déchaînent ainsi CNews nous "informe" "Île-De-France : 1.500 foyers privés d'électricité en raison d’'une grève de GRDF " , situation qui doit plus au sous-effectifs et à l'obstination de la direction qu'aux grévistes qui, au contraire, passent en mode gratuit des usagers dans les quartiers populaires: 5 000 à Marseille, 6 000 à Clermont-Ferrand, etc ...
À Avignon, les salariés de GRDF, en grève, depuis 4 semaines, organisent
un casse-croute de lutte
mardi 6 décembre de 11H à 14H
Sur le site de GRDF à Agroparc, route de Morières
Afin de les aider à continuer leur combat: versez à leur cagnotte de solidarité
(*) Cela correspond à 2 Niveaux de Rémunération (NR). Les grévistes parlent de "la bataille pour les 2NR"
-------------------------------
Les communistes soutiennent les travailleurs de GRDF en lutte et proposent:
UN GRAND SERVICE PUBLIC DE L'ÉNERGIE
Le PCF propose de créer un établissement public en charge de l’ensemble des énergies, dénommé France Énergie, rassemblant toutes les participations de l’État dans les entreprises du secteur et permettant à la Nation de reprendre progressivement le contrôle d’un secteur essentiel à son devenir et d’en organiser une maîtrise publique au service des usagers, particuliers comme acteurs économiques et industriels.
Les acteurs industriels, publics comme privés, seraient mobilisés pour la mise en oeuvre d’une politique énergétique visant le progrès social par des critères de gestion, allant dans le sens du service public et de l’intérêt général et répondant aux grands défis écologiques.
Ce pôle public devrait être doté de capacités de recherche, dans la promotion de nouvelles énergies et de nouvelles capacités de production, tout en maintenant un coût d’accès à l’énergie acceptable pour tous les usagers ainsi qu’une péréquation tarifaire, gage d’égalité de traitement sur le territoire. De ce point de vue, les tarifs réglementés de vente doivent être préservés. Ils restent un rempart protecteur pour les consommateurs face à la jungle de la concurrence et à une forte augmentation des prix. Ils restent, aujourd’hui encore, un instrument de politique sociale.
Dans le même temps, au regard des liens d’interdépendance européens et internationaux, nous proposons que la France, plutôt que de jouer une politique de retardement face à la déréglementation européenne, se positionne en faveur d’une révision des articles du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) sur l’énergie et soit actrice de la création d’une agence européenne de l’énergie. Plutôt que la concurrence stérile de tous contre tous, jouons la coopération, la mutualisation et la complémentarité en créant des groupements d’intérêts économiques de l’énergie (GIE) à l’échelle de l’Union.
Les politiques de sûreté industrielle sont essentielles en matière environnementale. L’organisation du travail et le sens donné à celui-ci le sont tout autant. Les réglementations doivent être respectées et améliorées, et de nouveaux pouvoirs et droits doivent être accordés aux salariés, dans les entreprises, en ce sens. Dans cet objectif, la garantie d’un statut de haut niveau pour tous les salariés est également
une nécessité. Nous proposons de créer un statut de l’énergéticien, élargissant le statut des industries électriques et gazières et englobant tous les personnels du secteur. Plus globalement, nous portons la proposition d’une sécurité d’emploi et de formation tout au long de la vie.
Le niveau de culture et de formation scientifique de tous les citoyens doit être élevé, afin d’associer le plus grand nombre aux choix énergétiques. En ce sens, la politique énergétique doit faire l’objet d’études d’impact social, environnemental, économique et être portée à la connaissance des populations.
L’énergie est un secteur stratégique à extraire des griffes du marché, des intérêts privés et des logiques de concurrence. . Nous avons besoin en France d’un grand service public, démocratisé et au service de l’intérêt général, pour de nouvelles coopérations en Europe et dans le monde.
-------------------------------