37 camarades ont participé à la dernière réunion de la section avant les vacances scolaires.
Elle s'est ouverte par la rapport introductif de notre secrétaire Bruce Royer (que Rouge Cerise publie ci-dessous), suivi d'un débat nourri où des points de vue parfois fraternellement divergents se sont exprimés.
Puis le traditionnel "point des luttes" permit à des camarades de faire partager la situation dans leur entreprise avec ses satisfactions, comme le résultat des élections au CSE d'Aromazone, ou avec ses inquiétudes, comme celles que provoquent les dysfonctionnements de FNAF-CGT (*).
Enfin la section s'est penchée sur des questions aussi diverses, que le lancement en son sein de 4 cellules, le bilan de la fête de La Marseillaise ou le nécessaire engagement pour le succès de la fête de l'Humanité.
La réunion s'est achevée par un repas tiré du sac, moment convivial et fraternel apprécié de tous! Merci à tous ceux, mais surtout à toutes celles, qui l'ont rendu possible.
Mais comme pendant l'été la lutte des classes ne connaît pas de trêve la section continuera son activité militante et a déjà retenu deux dates; le premier août à Sarrians pour la commémoration de l'assassinat de nos camarades Antoine Diouf et Albin Durand et le 2 août au Beaucet pour la commémoration du massacre de Barbarenque. Nous y reviendrons.
R.C.
(*) Fédération nationale agroalimentaire et forestière CGT
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Le gouvernement dans un ultime déni démocratique a empêché, une nouvelle fois, les parlementaires de voter et a ainsi imposé brutalement sa réforme des retraites .
Après 6 mois de grèves, d’une mobilisation historique par sa durée et par l’ampleur des manifestations, malgré le caractère massif, exceptionnel du soutien populaire, le mouvement social n’a pas gagné, .
Les nombreux passages en force, laisseront des traces profondes. Il y a quelques jours encore , le conseil de l’Europe s'interrogeait sur l’ingérence significative de l’exécutif suite à l’utilisation en France de l’article 49.3.
C’est grave et porteur d’interrogations quant à l’expression que pourrait prendre à l’avenir la colère sociale.
Le mouvement social face au verrouillage institutionnel et à l’inflexibilité du pouvoir, n’a pas su ou n’a pas pu aller au bout de ses moyens d’action pour mettre le pays à l’arrêt.
Si à l’échelle local la grève reste utilisée, souvent avec succès, pour les revendications au sein de l’entreprise, dès lors qu’il s’agit de revendications d’ordre plus général, plus politique dirons-nous , c’est le principe de la grève par délégation qui l’emporte....
Ces difficultés proviennent de la diversité des situations d’emploi et de protection dans l’emploi, du fractionnement du salariat, fractionnement organisé et construit par le patronat depuis des décennies mais aussi du poids de l’histoire du mouvement social et de ses échecs récents. C’est une réalité sociale avec laquelle nous devons composer.
Force est de constater, que le Président et son gouvernement au service du capital ont décidé de tenir bon, affichant un mépris de classe assumé à la limite de l’indécence. Cette détermination de la bourgeoisie en France comme en Europe, à vouloir maintenir sa ligne de classe jusqu’au-boutiste, conforte l’idée que le capital n’a plus besoin de démocratie pour s’accumuler.
Cette ultra-violence assumée, contre celles et ceux qui produisent les richesses, (la répression syndicale vécue entre-autre par les salariés de Sonelog en est un exemple frappant ) cette ultra-violence devient certes, insupportable mais n’entraîne pas pour autant un niveau de mobilisation suffisamment significatif pour inquiéter le patronat et faire reculer la bourgeoisie;
L’absence de perspectives, que certains mettent en lien avec l’effacement du Parti depuis des décennies, et l’absence d’une véritable analyse de classe capable d’ élever les consciences, la trahison de la gauche de Mitterrand à Hollande reste encore un frein à l’organisation des travailleurs, provoquant souvent fatalisme et désespoir.
L’exécutif tout satisfait qu’il soit de cette « victoire » sort malgré tout quelque peu affaibli de ce conflit, son mépris de la démocratie sociale est largement ressenti par les travailleurs et travailleuses et par la jeunesse.
« Cette réforme, elle a réveillé des enjeux catégoriels et cela a, du coup, réactivé la grogne à l'hôpital et ailleurs », constate un ministre qui s'attend, à chaque geste fait par l'exécutif sur un secteur, à ce qu'il encourage un autre à se rappeler à son bon souvenir.
Avec son plan de réduction des dépenses publiques, c'est le retour des vieilles recettes libérales, avec des coupes pour satisfaire la finance sans jamais imposer de conditions aux 200 milliards d'aides publiques versées aux entreprises .
Avec entre autre le projet conditionnant le versement du RSA à 15 h ou 20 h d’activité hebdomadaire. (Rappelons au passage que le versement du RSA n’ouvre aucun droit à la retraite ) ce que l’ont pointe du doigt c’est le fainéant qu’il faudrait remettre au travail .
Avec la chasse à la fraude sociale, ce que l’on désigne à la vindicte populaire c’est les quelques fraudes, à juste titre condamnables, en oubliant de préciser qu’une grande partie de ces fraudes ont pour origine un professionnel de santé ou un employeur;
Avec la réduction des remboursements par la sécu des frais dentaires, c’est l’effacement de la sécu au profit des mutuelles obligatoires mises en place par Sarkozy qui se poursuit insidieusement.
En intégrant dès l’année prochaine le SNU (service national universel) à la classe de seconde. le gouvernement opère un odieux chantage aux financements. Sarah El Haïry , Secrétaire d’État, annonce que les établissements qui seront volontaires pour cette intégration du SNU en seconde se verront doter de financements supplémentaires. À l’heure où l’ensemble des syndicats dénoncent le manque de moyens dans les établissements, conditionner des augmentations de budget à l’organisation du SNU est indigne. Le chantage s’adresse aussi aux lycéennes et lycéens, puisque la Secrétaire d’État indique vouloir valoriser davantage le SNU dans Parcoursup. Lorsque l’on sait que les lycéens issus des classes populaires sont sous-représentés dans le dispositif, il est évident qu’un tel chantage va venir renforcer la sélection sociale opérée par Parcoursup.
Le système actuel de l’enseignement professionnel est « mal fichu », estimait récemment Emmanuel Macron. « On doit continuer de créer plus de liens entre le monde éducatif et le monde de l’entreprise », ajoutait-il , en annonçant la mise en place d’un « bureau des entreprises » dans chaque établissement! Quant aux stages, ils « seront plus nombreux. Ils seront aussi rémunérés, parce que tout travail doit payer ». « La durée des stages sera augmentée de 50 % », a précisé M. Macron Les élèves seront indemnisés dès la seconde et la première année de CAP, de 50 euros par semaine en 2de, puis de 75 euros en 1re, enfin de 100 euros en terminale.... Prise en charge par l’Etat, cette indemnité qui n’existait pas auparavant « est à la fois une mesure de justice et de mérite », a dit le chef de l’Etat. « C’est reconnaître que c’est un travail qui est demandé aux élèves ».
Comme le faisait récemment remarquer le sénateur communiste Pierre Ozoulias « pendant très longtemps, l’éducation était au cœur de nos politiques publiques. Aujourd’hui, elle sort du giron de l’État, au profit du marché, à l’instar de ce qui se fait chez les anglo-saxons. »
Un dernier mot sur les pièges et les diversions mis en place pour occuper le terrain médiatique au détriment de véritables débats politiques:
du naufrage d’un bateau de migrants au large des côtes grecques, qui a fait plus d’une centaine de morts, on ne dit jamais que cette tragédie est directement liée aux politiques transformant l’Europe en forteresse sans jamais chercher à apporter des solutions humaines et durables aux migrations . C'est ce qu'illustre la dernière proposition de la Commission européenne sur le pacte asile-migrations préconisant une accélération des expulsions comme unique réponse à l’augmentation du nombre de migrants en méditerranée.
E.Macron annonce l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Maouchian. deux personnes symbolisant, par leur parcours, leurs idéaux et leur courage, une certaine idée de la nation française. Une nation politique composée de citoyens de toutes les origines, une nation ouverte et fraternelle. Une nation aux antipodes de celle des prêcheurs de haine, obsédés par l’origine, la couleur de la peau et la religion des femmes et des hommes qui la fondent.
En tant que communistes nous ne pouvons que nous réjouir de cet hommage rendu à travers eux à l’ensemble de combattants et résistants des FTP-MOI. Ce doit être pour nous l’occasion d’un immense travail d’information, d’éducation, de rappels historiques et de perspectives politiques mêlant les questions nationales aux questions internationales.
Bruce Royer