Hommage a Louis Lopez et Abel Sarnette le 16 mars 2024

Allocution de notre camarade Georgette lors de l'hommage à Louis LOPEZ le 16 mars

Mesdames, Messieurs, Chers amis, Camarades
    C’est avec une certaine émotion que je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à un homme et à travers lui à toutes celles et à tous ceux qui ont combattu la barbarie parfois au péril de leurs vies. Il n’est pas de mots assez forts pour saluer leur courage.
Merci à toutes celles et à tous ceux qui sont tombés au combat, sous la tortue, en déportation et merci à ceux qui ont survécu à la barbarie, qui sont encore présents parmi nous et qui sont essentiels à notre devoir de mémoire.
Voilà 80 ans, dans la nuit du 16 mars 1944, qu’ici même était assassiné LOUIS LOPEZ, alias JULES, son nom de guerre au sein de l’armée de l’ombre des Francs-Tireurs Partisans Français les FTPF qu’il avait rejoint à partir de Juin 1943

    Fils de travailleurs immigrés installés à L’ISLE SUR LA SORGUE, il était né en Espagne et était ouvrier agricole. Très jeune, il adhère au parti communiste et quand celui-ci est interdit, il choisit, comme des milliers de camarades, de continuer la lutte dans la clandestinité avec beaucoup de courage, ne reculant pas devant les missions même les plus périlleuses.
    
Voilà ce que dira, à propos de Louis LOPEZ, le grand résistant Vincent PELLEGRINI dit « lieutenant JEANNOT ». « Louis LOPEZ fut un de nos meilleurs combattants contre l’ennemi. Il en donna d’ailleurs la preuve quand il fut chargé d’une action de récupération d’armes, de transporter cet armement dans un lieu à l’ISLE SUR LA SORGUE où nous devions mener une action le 17 mars 1944 Il se distingua par son courage et sa bravoure dans toutes les tâches qui lui furent confiées ».

C’est au cours d’un contrôle allemand, alors qu’il transportait des munitions pour le maquis, qu’il est arrêté et immédiatement abattu par la police allemande sur cette avenue et devant cette plaque où nous sommes rassemblés aujourd’hui pour rendre hommage à ce jeune homme de 28 ans. Lui qui comme tant d’autres d’ici et d’ailleurs ont donné leurs vies pour libérer la France du joug monstrueux du nazisme.

A seulement 28 ans, son dernier cri fut pour la France, ce pays qui ne l’avait pourtant pas vu naitre. Car oui il était d’ailleurs, de cet ailleurs que des voix aujourd’hui encore et plus fort que jamais stigmatisent avec des paroles outrancières et nauséabondes. Car oui aujourd’hui encore « le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde »

En ce jour de triste commémoration et de recueillement, nous rendons hommage à toutes celles et à tous ceux « étrangers et nos frères pourtant » qui comme Louis LOPEZ ont contribué à la victoire contre le nazisme et à la libération de la France.

Comme l’a si bien dit Missak MANOUCHIAN à ses bourreaux : « Vous avez hérité de la nationalité française, nous nous l’avons méritée »

    Il est  « MORT POUR LA FRANCE ». Ces terribles mots résonnent au présent avec la force, la conviction, la détermination du combat de Louis LOPEZ pour qu’ici et ailleurs émerge enfin un monde de justice et de fraternité entre les peuples.

    Oui, le combat pour le « plus jamais ça » doit être aujourd’hui plus que jamais le notre quelque soit nos origines, nos religions, notre couleur de peau, nos convictions philosophiques. Les actualités internationales, européennes et françaises nous démontrent chaque jour combien la lutte pour la paix et la liberté est non seulement légitime mais vitale.

    Mesdames, Messieurs, chers amis, camarades, je vous remercie de votre attention