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Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose

Francis Bacon

Vendredi 19 juin, gendarmerie de Pernes-les-Fontaines.
Il est 8h30, ce jour-là, lorsque Roger Martin est auditionné à la gendarmerie à la suite d’une plainte pour insultes et violences ayant entraîné une ITT de moins de 8 jours.
Rouge Cerise donne ici la parole à notre camarade, qui relate l’incroyable accusation qui lui a valu cette convocation
.

R.C.

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" Le lundi 15 juillet, j’ai la surprise de recevoir un coup de fil de la gendarmerie. On me demande si je suis bien le propriétaire d’une C1 immatriculée XXX XX XX. Ce qui est le cas. Je me vois demander alors s’il m’arrive de prêter mon véhicule. Je réponds par la négative et suis convoqué le vendredi suivant à la gendarmerie. On m’a quand même dit que je savais certainement pourquoi et précisé qu’il s’agissait de faits s’étant déroulés à Pernes, en face de l’école Marie Mauron.

Le vendredi, après les formalités d’usage, je suis interrogé, de façon fort courtoise, par un gendarme qui m’informe qu’une dame, dont je ne saurai jamais le nom (c’est la procédure), m’accuse de l’avoir insultée et brutalisée et qui a fourni, à l’appui de ses dires, un certificat médical précisant qu’elle porte à l’avant-bras gauche un hématome.

Je nie formellement et explique au fonctionnaire ce qui s’est réellement passé ce jour-là, en commençant par exposer le contexte des faits.
Depuis plus d’un mois, d’abord lors de la campagne des Européennes, ensuite lors de celle des législatives, le RN a déployé sur le territoire de l’ancien canton de Pernes, et plus spécialement celui des communes de Pernes, Saint-Didier et Velleron, une campagne d’affichage démesurée, sur des panneaux d’expression libre et sur les panneaux officiels. Il n’y aurait rien à redire, puisque les militants communistes ont fait de même, d’abord pour soutenir la candidature de Léon Deffontaines, ensuite celle de Muriel Duenas. Rien à redire si les panneaux officiels de nos candidats (mais aussi ceux de Lutte Ouvrière et de la candidate macroniste, n’avaient été, systématiquement, l’objet d’insultes au feutre ou à la bombe de peinture (y compris des croix gammées), de lacérations d’affiches officielles, de collages de feuilles blanches sur les visages et les sigles, voire, la dernière semaine, de bandes de papier hygiénique. Nous avons dû, chaque jour (et parfois deux fois la même journée) recoller. À certains endroits, Saint-Didier et Pernes en particulier (École Jean Moulin, École Marie Mauron, Entrée de Saint Didier, les colleurs RN se sont permis, outre ces dégradations, d’utiliser, on ne peut plus illégalement, les panneaux officiels restés inemployés. Des photos ont été prises, par des militants communistes et macronistes, qui témoignaient de ces violations répétées de la loi, passibles de condamnations et d’amendes.

Le 27 juin, après qu’une des équipes de militants communistes, dont je faisais partie avec notre camarade J.P., avait entrepris de « rafraichir » les panneaux là où ils avaient été souillés, à l’école Jean Moulin, puis à la mairie de Pernes, nous avons fait un crochet par l’école Marie Mauron, sur la route de Saint-Didier. Comme nous nous y attendions, le visage de notre candidate et le sigle Nouveau Front Populaire (comme l’affiche de la candidate macroniste) avaient été recouvert de papier, hygiénique cette fois.

R.C

Affiches officielles de la candidate Muriel Duenas ( Nouveau Front populaire)et Souad Zitouni (Macroniste) arrachées ou recouvertes de papier blanc, affiches RN des Européennes collées sur les emplacements d’autres candidats, dont une des Européennes collée pour les législatives, le FN parti de la Loi et l’Ordr
Affiches officielles de la candidate Muriel Duenas ( Nouveau Front populaire)et Souad Zitouni (Macroniste) arrachées ou recouvertes de papier blanc, affiches RN des Européennes collées sur les emplacements d’autres candidats, dont une des Européennes collée pour les législatives, le FN parti de la Loi et l’Ordr
Affiches officielles de la candidate Muriel Duenas ( Nouveau Front populaire)et Souad Zitouni (Macroniste) arrachées ou recouvertes de papier blanc, affiches RN des Européennes collées sur les emplacements d’autres candidats, dont une des Européennes collée pour les législatives, le FN parti de la Loi et l’Ordr
Affiches officielles de la candidate Muriel Duenas ( Nouveau Front populaire)et Souad Zitouni (Macroniste) arrachées ou recouvertes de papier blanc, affiches RN des Européennes collées sur les emplacements d’autres candidats, dont une des Européennes collée pour les législatives, le FN parti de la Loi et l’Ordr
Affiches officielles de la candidate Muriel Duenas ( Nouveau Front populaire)et Souad Zitouni (Macroniste) arrachées ou recouvertes de papier blanc, affiches RN des Européennes collées sur les emplacements d’autres candidats, dont une des Européennes collée pour les législatives, le FN parti de la Loi et l’Ordr

Affiches officielles de la candidate Muriel Duenas ( Nouveau Front populaire)et Souad Zitouni (Macroniste) arrachées ou recouvertes de papier blanc, affiches RN des Européennes collées sur les emplacements d’autres candidats, dont une des Européennes collée pour les législatives, le FN parti de la Loi et l’Ordr

Alors que nous recollions, une petite voiture est arrivée en trombe et s’est garée, moteur en marche, à environ cinq ou six mètres de la mienne. Nous nous sommes aperçus qu’au volant se trouvait une femme qui, penchée au-dessus du volant, nous prenait en photo. Nous avons protesté de notre place : « Et le droit à l’image ! Arrêtez ! ». Elle a crié quelque chose que nous n’avons pas compris et continué. Je me suis alors dirigé vers son véhicule, lentement (on comprendra plus loin pourquoi il ne pouvait en être autrement). Parvenu à environ un mètre cinquante de la voiture, j’ai dit à voix haute à cette femme : « On discute ? ». À aucun moment, nous n’avons cru qu’il s’agissait d’une RN. Nous pensions qu’il s’agissait d’une représentante macroniste ulcérée (nous en avions rencontré deux devant la mairie de Venasque) qui faisait une tournée pour découvrir qui souillait les affiches de sa candidate. La conductrice a alors accéléré et décroché de son stationnement. Au passage, tout en m’écartant pour ne pas être heurté, j’ai mis la main sur son rétroviseur en criant : « Arrêtez-vous, on va discuter ! ». Elle a accéléré et filé tout droit. Le parking de l’école Marie Mauron est partagé par un très long terre-plein et elle était obligée d’aller tourner plus loin. J’ai donc traversé le terre-plein à pied, très lentement, incapable de le faire autrement, me suis arrêté de l’autre côté et alors qu’elle roulait à environ cinquante à l’heure, j’ai très nettement crié : « Je suis à trois mètres, on discute ? » et je l’ai répété. Nous pensions encore qu’il s’agissait d’une macroniste et nous voulions lever un malentendu.


Elle a accéléré en marmonnant ce que j’ai supposé être des noms d’oiseau et a filé, et c’est alors que j’ai, à mon tour, crié.

L’incident semblait clos, nous sommes partis à Saint-Didier, dont tous les panneaux officiels étaient souillés, nous avons recollé et sommes rentrés à Pernes.

La suite, c’est la convocation, et la surprise d’apprendre qu’il s’agissait d’une RN.

Surprise, car nous venions de mener une campagne où ce parti avait, sans vergogne et systématiquement, bafoué la démocratie en s’en prenant illégalement aux panneaux officiels et en collant dans la nuit du vendredi au samedi après l’arrêt de la campagne officielle.
Surprise, lorsque j’ai appris que cette dame avait identifié ma voiture (comment ?), et peut-être moi-même, et qu’elle avait l’audace de proférer une accusation grave selon laquelle je l’avais saisie par le bras. Comme je n’ai pas eu accès à sa déposition, j’ai cru comprendre que ce geste (que je n’ai pas fait) aurait eu lieu lorsqu’elle filait le long du terre-plein et que je me trouvais alors à au moins trois mètres de son véhicule.
J’ai dit plus haut que je n’étais pas en mesure de courir ou de me précipiter sur elle ou sa voiture : J’ai, en ce qui me concerne, tout un dossier médical qui atteste que depuis quatre mois je suis soigné pour un épanchement de synovie, que j’ai déjà subi trois prélèvements de liquide synovial, le dernier le 24 juillet, et je dois subir une importante opération au genou. Et ce dossier n’a aucun caractère de complaisance.
J’ajouterai que les consignes données par le Parti communiste recommandent de ne pas coller seul, jamais la nuit, et d’éviter tout affrontement, tout incident, et s’agissant de la cellule communiste de Pernes, j’étais bien placé pour le savoir, puisque c’est moi qui les transmettais.
J’affirme solennellement et sur l’honneur qu’il s’agit là d’une déclaration entièrement mensongère.
Comme je ne lui ferai pas l’injure de croire qu’elle serait, contrairement à six des fondateurs du Front national, passés par la Milice, la Waffen SS ou la LVF, une admiratrice de Joseph Goebbels, qui aimait à répéter que « Plus le mensonge est gros, mieux il passe », je dirai simplement qu’elle a pris au pied de la lettre une citation attribuée à Voltaire : « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose », dont l’auteur, en réalité, est le philosophe anglais Francis Bacon. 
Simplement, qu’il s’agisse de Voltaire ou de Bacon, ils constataient amèrement une réalité, se gardant bien d’en faire un conseil ou une recommandation.
Qu’on me permette d’ajouter qu’il y a une dizaine d’années, j’avais dû me présenter à la gendarmerie de Mormoiron, suite à une plainte d’une suppléante du FN aux élections cantonales. J’étais accusé d’avoir distribué un tract au marché de Mazan, le dimanche matin de l’élection. Que j’aie milité à l’époque à Velleron, qui faisait alors partie de l’ancien canton de Pernes, ce qui n’était pas le cas de Mazan, et surtout que plus de vingt personnes aient été présentes avec moi à Aix-en-Provence ce dimanche-là, a rapidement permis de faire litière d’une accusation dont la fausseté était flagrante.
Qu’on me permette également de rappeler qu’il y a quelques années, j’ai été victime de menaces téléphoniques graves, constatées par la gendarmerie de Pernes, leur auteur ayant commis l’imprudence de laisser un enregistrement sur mon répondeur. Il est vrai que courageux mais pas téméraire, il avait pris soin d’utiliser un téléphone jetable.


Quelques remarques quand même : je n’étais pas seul, mon camarade a été, lui aussi, témoin du véritable déroulement de cette scène et pourrait, si nécessaire, la rapporter. En outre, si j’ai bien saisi l’argumentation de cette dame, qui ne fait absolument pas allusion à un acte illégal que nous aurions commis, j’ai envie qu’elle nous explique, alors que nous collions sur le panneau officiel de notre candidate et que celui du sien, le 5, était plus loin et resté totalement intouché, de quel droit elle pouvait se prévaloir pour nous prendre en photo ?


Roger Martin
De septembre 1992 à juin 2011, professeur au Collège de Pernes-les-Fontaines, écrivain, auteur de 40 ouvrages, dont plusieurs sur l’extrême droite, ex-titulaire des Palmes académiques (renvoyées, il est vrai, en signe de condamnation de la politique du Ministre d’alors de l’Éducation nationale).

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