Le conseil national du PCF, après avoir adopté une résolution sur la situation politique, intitulée « Contre le coup de force de Macron et l’austérité » et participé à la manifestation parisienne de ce samedi, a décidé d’organiser une conférence nationale le 14 décembre.
LÉO PURGUETTE / PARIS / 11/09/2024 | 14H46
La colère exprimée dans les cortèges contre le « coup de force d’Emmanuel Macron » un peu partout dans le pays a aussi résonné samedi sous la coupole de la place du colonel Fabien où se réunissait le conseil national du PCF.
Dans son rapport, Fabien Roussel n’a pas mâché ses mots contre le chef de l’État : « Emmanuel Macron a fait le choix de la finance en chargeant Michel Barnier de construire la coalition des battus et d’assurer la stabilité des intérêts de la finance et du Capital avec la bienveillance complice du Rassemblement national, de ses amis et de leurs 142 députés. »
« Vétéran de la guerre sociale »
Il n’a pas plus épargné son nouveau Premier ministre : « Michel Barnier on ne le connaît que trop bien. C’est un vétéran de la guerre sociale que mène la classe des riches contre le peuple. Il a commencé ses classes sous Pompidou. C’est l’homme du Traité constitutionnel européen, C’est le co-auteur du traité de Lisbonne. C’est l’avocat de la retraite à 65 ans, C’est le député qui s’est opposé à la dépénalisation de l’homosexualité [...] un sarkozyste acquis à l’orthodoxie ultralibérale de Bruxelles et jamais avare de clins d’œil appuyés à l’extrême droite. »
Dans la résolution intitulée « Contre le coup de force de Macron et l’austérité » adoptée ensuite, les communistes annoncent qu’ils feront de la Fête de l’Humanité les 13, 14 et 15 septembre un temps fort de riposte. Dès le vendredi soir, un débat réunira Fabien Roussel, Lucie Castets, la candidate du Nouveau front populaire au poste de Premier ministre, et Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT.
Après la séquence européennes-législatives marquée par des résultats décevants pour les communistes, le conseil national a aussi décidé de convoquer une conférence nationale. L’objectif affiché est de travailler à « reconstruire une influence forte du PCF, donner un avenir à notre parti pour être utile au peuple implique de le hisser à la hauteur des défis de la période ». La direction communiste met à l’ordre du jour de la conférence nationale trois questions : d’abord « quelle analyse précise faisons-nous de la séquence électorale européenne et législative et des résultats du PCF, comment préparer les prochaines législatives et municipales en articulant action du PCF et politique unitaire ? », ensuite « comment lutter plus efficacement contre l’extrême droite et les politiques capitalistes qui nourrissent sa progression et gagner des transformations révolutionnaires ? » et enfin « quelles campagnes politiques et idéologiques prioritaires à mener pour reconquérir le monde du travail et les catégories populaires et quels changements sont nécessaires dans notre organisation pour y parvenir ? » Elle sera précédée en septembre et octobre d’assemblées générales de cellules et de sections, puis, en novembre, de conseils départementaux. À noter la présence dans le comité national d’animation du débat des communistes, la présence de deux responsables communistes issus de nos régions : Jérémy Bacchi (Bouches-du-Rhône) et Clara Gimenez (Hérault).