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  • 124 Travailleurs à la casse

Article de l'Humanité. Neuf mois à peine après son rachat par le groupe R&R, le site producteur de glaces Pilpa, rentable, est menacé de fermeture. La lutte s’organise. 

En plein mois d’août, il fait chaud dans l’Aude. Mais pas assez pour faire fondre l’espoir des salariés de Pilpa de sauver leur boîte, qui multiplient les débrayages et les actions publiques. Dans la petite zone d’activité de Carcassonne, c’est la dernière industrie. Une production de produits glacés en tous genres qui fait vivre 124 salariés. Mais aussi des sociétés de service de nettoyage, de transport, des producteurs de lait, de sucre, de blé… Un choc pour tout le territoire, quand le groupe R&R a annoncé la fermeture du site le 5 juillet dernier. Même si le rachat de l’entreprise en septembre 2011 par le groupe R&R avait dès le départ éveillé la méfiance.

« On nous ment depuis le début »

«R&R est aux mains d’un fonds de pension américain qui lui prête à des taux usuriers. Des filous ! Qui nous promettaient des investissements, un développement européen. On nous ment depuis le début. Dès novembre, ils ont fermé le service de recherche et développement », relate Rachid Ait Ouakli, délégué CGT, fort des conclusions du cabinet d’expert Progexa, saisi dans le cadre d’une procédure du droit d’alerte lancée dès février 2012. Un rapport qui démontre « au niveau comptable une profitabilité positive pour l’activité de l’entreprise ». L’usine audoise dégage « une marge brute de 9,9 milliards d’euros, représentant un taux de marge brute de 27,4 % sur le chiffre d’affaires ».

..« Quand ils ont racheté, on se demandait pourquoi. Maintenant on sait. Ils voulaient les licences de nos marques et de nos distributeurs et se débarrasser du reste », murmure Luc Palausse, salarié de quarante-deux ans, travaillant depuis douze ans dans l’entreprise. Parmi les marques en question : Disney, Oasis, Fauchon, Carrefour-
Système U… En vrac, en cornets, en bûches… Un savoir-faire de plusieurs décennies qui s’est développé avec Boncolac, filiale de la coopérative agricole 3A.

«Nous avons des accords collectifs de 10 % plus avantageux que les deux autres sites de R&R France basés à Dangé-Saint-Romain, dans la Vienne, et à Vayres, en Gironde », poursuit Rachid, qui se souvient des quinze jours de lutte pour les salaires de 2008. « Nous étions en pourparlers avec les syndicats des autres sites pour créer un comité de groupe, pour harmoniser nos droits. » De quoi donner envie à la direction d’accélérer le processus de fermeture ?

Un premier jet du PSE a déjà été présenté par la direction. « Il prévoit une dizaine de reclassements en Pologne, en Bretagne et ose proposer un poste d’infirmière et un poste de pompier en Angleterre ! » s’insurgent les ouvriers. « Comme partout, les reclassements, on n’y croit pas. On atteint des taux de chômage de 16 à 17 % dans le département et 43 % de l’effectif a plus de cinquante ans. Quelquefois, plusieurs membres d’une même famille », souligne Rachid, qui songe aussi aux saisonniers, aux intérimaires… À tous ces jeunes qui travaillaient temporairement chez Pilpa pour financer leur logement étudiant à Toulouse, « et c’est pas donné » !

....<<Nous avons voté à gauche, avec des attentes>>

Les salariés ont pu prendre la parole devant la population et les touristes durant les concerts de Yannick Noah et Zebda, au cœur de la ville. De quoi les gonfler d’espoir. Les témoignages de soutien des élus de gauche affluent. Le maire, Jean-Claude Pérez, socialiste, a évoqué « une réappropriation du site »… Mais du côté du préfet et donc de l’État, il y a « promesse de mettre tout en œuvre pour maintenir l’activité ou d’aller vers une reprise d’activité sur le site. Comme s’ils envisageaient déjà que l’enseigne Pilpa puisse disparaître ! » s’agace Rachid. Le syndicaliste souligne que les Fralib « montrent le chemin d’une solution, alors qu’ils ont démarré la lutte sous le quinquennat de Sarkozy. Sous un gouvernement de gauche, les choses doivent être facilitées. Nous avons voté à gauche, avec des attentes de la part de ce gouvernement », poursuit le cégétiste. « Il faut une autre dimension d’intervention politique face à ces plans sociaux. Nous sommes ici devant un cas d’école. Une logique capitaliste implacable », qui, pour Gérard Francès, responsable de la fédération CGT de l’agroalimentaire, « doit se combattre par une loi interdisant les fermetures de sites rentables comme Pilpa ».

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  • Comme les Conti, comme les Fralib, avec la CGT: Résistance!
Article du Midi Libre 
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A une semaine d’un délibéré qui pourrait déboucher sur l’annulation du plan de sauvegarde de l’emploi, les “Pilpa” étaient hier en assemblée générale. Rituelle réunion qui a permis aux salariés de revenir sur la riche journée du jeudi 29 novembre, entre audience du tribunal, visite de Jean-Luc Mélenchon et rencontre avec les “Fralib”, des “camarades de lutte”.Une journée qui "m’a fait du bien", tenait à préciser Christophe Barbier, secrétaire du comité d’entreprise, en soulignant la solidarité ressentie lors de cet instant "mémorable" pour Rachid Aït Ouakli, responsable CGT. Avec, à l’esprit, la confiance exprimée par leur avocat pour l’annulation du PSE, les “Pilpa” veulent rester "mobilisés"."On a rappelé à la préfecture qu’il ne fallait qu’aucune machine ne sorte du site"Rachid Aït Ouakli, responsable CGT Car se profile vendredi le traditionnel mois de vacance de la production, pour une usine où seule une activité de maintenance sera poursuivie du 7 décembre au 7 janvier.Une parenthèse dont les personnels ne veulent surtout pas pâtir, avec à l’esprit la menace d’une “disparition” des machines qui sonnerait le glas de leur lutte : "On a donc insisté, vendredi dernier, en préfecture, pour rappeler qu’il ne fallait qu’aucune machine ne sorte du site", soulignait Christophe Barbier. Et Rachid Aït Ouakli de signifier la nécessaire surveillance des lieux par les salariés lors du mois d’arrêt, jusqu’à en passer par un système d’alerte mais aussi des "rondes de nuit".En attendant que le tribunal statue, les “Pilpa” continuent de travailler sur les hypothèses qui pourraient assurer un futur, de la société coopérative et participative (Scop) aux potentiels repreneurs, désormais au nombre de trois, avec la visite du site accomplie hier par une nouvelle société.

  • Le tribunal suspend les licenciements. La lutte paie! 

    Article du Midi Libre

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Après avoir assigné leur direction en référé, afin de faire annuler le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), les salariés de Pilpa ont finalement obtenu gain de cause, ce mardi matin. Le juge des référés, Pierre Maurel, a ainsi estimé, entre autre, que le PSE proposé par la direction de l’usine de crème glacée carcassonnaise était "insuffisant" sur les propositions de reclassement. Du coup, la procédure de licenciement collectif est purement et simplement annulé

Tag(s) : #JE LUTTE DES CLASSES
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