Dans une décision sans précédent aux Etats-Unis, une juge de Pennsylvanie a annulé vendredi la condamnation de ce détenu victime de maltraitances et d'abus sexuels dans son enfance, dont l'exécution était programmée ce mercredi 3 octobre pour le meurtre de deux de ses agresseurs. Le cas de Terry Williams a suscité une campagne internationale (à laquelle les soutiens à Mumia ont répondu présent), les protestations de l'Union Européenne et de plus de 150 personnalités américaines ex-procureurs, juges, professeurs de droit, spécialistes de l'enfance et d'anciens jurés au procès qui demandaient que la peine soit commuée en réclusion criminelle à perpétuité."La juge Sarmina a relevé que l'Etat avait volontairement et délibérément supprimé des preuves qui auraient eu un impact sur la décision du jury concernant la vie ou la mort", a déclaré l'avocat de Terry Williams. La juge n'a pas fixé de nouvelle date d'audience mais a suspendu l'exécution et annulé la sentence de mort. Le procureur Seth Williams (dont on connaît l'attention toute particulière qu'il porte à Mumia) a immédiatement annoncé qu'il faisait appel de cette décision devant la Cour suprême de Pennsylvanie. Cette décision intervient alors que Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, en déplacement à New York, a lancé une campagne aux Nations Unies pour l'abrogation universelle de la peine de mort. Le même jour, en Louisiane (sud), Damon Thibodeaux, 38 ans, est sorti de prison vendredi après avoir été innocenté par des analyses ADN du viol et du meurtre de sa jeune cousine, au terme de quinze années dans le couloir de la mort.