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Olivier Morin Mercredi, 4 Mai, 2016 L'Humanité

( Choix des illustrations R.C )

 

Ils n'ont pas honte!  Le patron du Medef regrette non pas le montant mais la rapidité du passage en force du PDG de Renault sur l’augmentation de son salaire.

Quand il était petit, sa mère devait sans doute lui dire : « Ne mange pas trop vite, Pierre, tu vas avoir mal au ventre. » Pierre Gattaz aura bien retenu la leçon puisque, hier, il renouvelait en substance ce prudent conseil au sujet de la hausse de la rémunération du patron de Renault contestée par les actionnaires. En effet, ce n’est pas la somme colossale issue du travail des salariés et versée au seul PDG, Carlos Ghosn, que conteste le président du Medef. Ce dernier ne dit mot de l’assiette bien remplie du patron de la marque au losange qui s’empiffre de 7,251 millions d’euros, soit 0,49 % de plus par rapport à l’année précédente.

 

 

L’accord qui instaure un vote consultatif des actionnaires sur les salaires des patrons prévoit que le conseil d’administration attende « deux ou trois mois » pour se prononcer. Alors, ce qui chagrine Pierre Gattaz, c’est que « quand des actionnaires d’une entreprise disent non (…), je pense que passer en force aussi rapidement me gêne », a-t-il annoncé sur BFM. Trop vite donc. Bravant le risque de l’indigestion financière, Carlos Ghosn a gloutonnement avalé une rémunération que 54 % des actionnaires du groupe lui refusaient, mais que le conseil d’administration du groupe a validée, provoquant par ailleurs l’ire de Macron qui menace de légiférer si le conseil d’administration persiste. De fait, le patron des patrons souligne qu’il n’a « pas de problème avec le montant mais un petit problème avec le fait que les actionnaires ont voté contre et que le conseil d’administration entérine quand même la rémunération ». Alors que les salariés de Renault courent après leur bifteck en subissant un blocage de leurs salaires depuis 2013, que le recours à l’intérim est de plus en plus important et que 7 500 emplois ont été supprimés depuis la signature de l’accord compétitivité, selon la CGT, Carlos Ghosn pique encore un peu plus dans le plat des salariés. Pour le hors-d’œuvre qu’il a pris chez Nissan (8 millions d’euros) en plus du menu Renault, Pierre Gattaz n’a rien trouvé à redire. Il est vrai que ce n’est pas la taille de la plâtrée qui le gêne.

 

 

 

 

Tag(s) : #JE LUTTE DES CLASSES
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