http://www.cheminotcgt.fr le 17/09/2015
Depuis des décennies, les fausses solutions d’un vrai problème se répètent. Le système ferroviaire souffre d’un manque chronique de moyens financiers pour l’entretien, la rénovation et le développement du réseau. Le 28 novembre 2001, le Conseil Supérieur du Service Public Ferroviaire chargé d’évaluer la réforme de 1997 concluait son avis par : « une réforme qui n’a en rien réglé les problèmes dont souffre le système ferroviaire français mais qui a affecté l’efficacité organisationnelle et technique du système ».
Il aura fallu attendre une quinzaine d’années ponctuées de colloques, rapports, missions parlementaires et autres assises du ferroviaire pour aboutir à une nouvelle réforme ferroviaire. Mais elle ne règle pas le problème crucial du financement, encore moins celui de l’efficacité organisationnelle et technique puisque la séparation entre le rail et le train est renforcée par la création d’entreprises indépendantes. Ce sont ces errements qui maintiennent le mode ferroviaire dans la spirale du déclin. Économiquement étouffé, le GI (hier RFF, aujourd’hui SNCF Réseau) est contraint de peser sur son principal client (hier la SNCF, aujourd’hui SNCF Mobilités) mais aussi sur les travaux d’entretien et de renouvellement. De restructurations en restructurations, de suppressions d’emplois en suppressions d’emplois, le réseau continue à se dégrader, l’offre ferroviaire et le service public se réduisent. Des lignes ont été fermées car la sécurité ne peut plus être assurée, des milliers de Kms sont limités en vitesse…, l’horizon est dégagé pour les camions et les cars.
La CGT a toujours combattu ces politiques en étant persuadée que rien de durable ne peut se construire dans le domaine du ferroviaire sans un État qui assume pleinement ses responsabilités au plan stratégique, organisationnel et financier.
En premier lieu, il convient de désendetter le système ferroviaire. Pour cela, la CGT a proposé de créer une Caisse d’Amortissement de la DEtte Ferroviaire de l’Etat (CADEFE) dont les ressources reposeraient sur l’activité économique de transport avec une politique incitative en matière de report modal. Le système bénéficierait immédiatement de près de 2 Mds€ par an correspondant aux intérêts bancaires de la dette portés par la CADEFE. Cette proposition a été en partie reprise lors du débat sur la loi ferroviaire à l’Assemblée Nationale. L’amendement porté par le rapporteur de la commission des finances n’a pas été adopté mais la loi a prévu un rapport dans les deux ans. Par ailleurs, la Confédération CGT propose que les transports et l’aménagement du territoire, droits humains et sociaux fondamentaux, soient financés sous maîtrise publique par un Pôle Financier Public.
En second lieu, notre conception du Service Public ferroviaire repose sur une organisation intégrée de la production. Dans un mode de transport guidé, la maîtrise simultanée des composantes fixes (infrastructure) et mobiles (trains) participe à l’efficacité opérationnelle. La réunification du Gestionnaire d’Infrastructure est un premier pas mais ne suffit pas en elle-même à restaurer l’efficacité globale du système ferroviaire. Celleci répond à des enjeux plus vastes de qualité des interfaces de la production dans son ensemble. La « voie du service public », projet CGT présenté dans le cadre de la loi du 4 août 2014, propose des organisations plus réactives, plus économes et plus efficaces grâce à la mutualisation des moyens et la continuité des pratiques professionnelles dans différents domaines.
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