VENEZ RENCONTRER PHILIPPE PIVION !
On aime bien parler chez les cocos (j’en suis) du rôle de la culture dans le combat politique et notamment dans la lutte contre l’extrême-droite. D’où vient alors que je me sente souvent frustré devant des tirades incantatoires et parfois indigestes d’où on ressort en se demandant à quoi sert une théorie, fût-ce la plus séduisante, sans applications pratiques.
L’apport du roman noir en revanche ne me semble pas être suffisamment pris en compte comme moyen d’informer, de donner des armes, de former en permettant à nombre de lecteurs de découvrir l’Histoire, la vraie, pas celle de Lorant Deutsch, et de pouvoir l’utiliser dans les discussions.
Après tout, la tuerie du 17 octobre 1961, au cours de laquelle, sur ordre du préfet Maurice Papon, entre 200 et 300 Algériens furent massacrés dans Paris, a commencé à être connue du grand public lorsque Didier Daeninckx a publié son Meurtres pour mémoire !
Dans le monde entier, c’est par le biais du roman noir que des auteurs engagés ont choisi de s’exprimer. Certes, vous ne trouverez pas sur leurs livres de bande signalant « 1 million d’exemplaires vendus », mais c’est entre autres parce que ce qu’ils révèlent pèse d’un poids autrement dangereux que l’ixième histoire de tueur en série génial ou d’agent du FBI encore plus génial. Didier Daeninckx en France, William Mc Ilvaney et Peter May en Ecosse, Leif G.W. Persson en Suède, James Lee Burke aux États-Unis font partie de ces individus qui ne satisfont pas du monde tel qu’il ne va pas et continuent de croire en l’Homme et en ses combats.
PHILIPPE PIVION est au nombre des auteurs français qui n’écrivent pas pour passer le temps. On comprend alors le peu de bruit fait autour de ses romans. Disons-le tout net, sa trilogie (Le Complot de l’ordre noir, Dès lors ce fut le feu, Le Livre de la trahison) est une formidable leçon d’histoire qui remet les pendules à l’heure et tord le cou aux erreurs, accidentelles ou volontaires, de trop d’historiens en cour ou de journaliste lèche-bottes.
Comment l’assassinat du ministre Louis Barthou et d’Alexandre de Yougoslavie, tous deux favorables à une alliance franco-anglo-yougoslo-soviétique contre Hitler et les nazis, va permettre à l’État français de renier ses engagements et de préparer Munich et ses suites tragiques, comment la Cagoule, organisation d’extrême droite financée par de grands patrons va entreprendre de noyauter les Brigades internationales françaises pour organiser la trahison et le sabotage, comment la défection des dirigeants anglais puis français (dont Pétain) va faire échouer le renversement d’Hitler, voilà autant de questions qui ne resteront plus sans réponse avec la lecture des trois formidables récits, d’une documentation impressionnante, de Philippe Pivion.
Voilà pourquoi, non seulement ces ouvrages devraient figurer dans la bibliothèque de tous les militants, mais aussi pourquoi il faut assister massivement SAMEDI 30 JANVIER à partir de 14h30 à la rencontre avec leur auteur (que j’aurai le plaisir d’animer) à l’invitation de la Société littéraire de Sorgues, à la Médiathèque Camille Claudel.
Une séance de dédicaces suivra la rencontre.