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Publié le 22 février 2016 par Syndicat CGT Le Meux

La France malade du mal-logement

À l’occasion de la présentation de son 21e rapport sur l’état du mal-logement en France, le 28 janvier 2016, la Fondation Abbé Pierre entendait notamment mettre en lumière les liens entre le mal-logement et les problèmes de santé.

Pour la Fondation Abbé Pierre, la France est bien des égards malade du mal-logement :

  • > la précarité énergétique,
  • > l’insalubrité,
  • > l’indignité des logements ou
  • > l’absence d’un domicile personnel etc.

De nombreux indicateurs se dégradent d'une manière alarmante, qu’il s’agisse du nombre de personnes sans domicile, celles souffrant de précarité énergétique, ou celles devant faire un effort financier excessif ou en hébergement contraint chez des tiers.

Toutes ces réalités ont des conséquences très graves sur l’état de santé de milliers de personnes (maladies respiratoires, allergies, bronchites, dépression, stress…).

Les carences des politiques de logement et de santé s’alimentent mutuellement

Dans ce rapport, où la Fondation Abbé Pierre rend compte des liens entre santé et logement, il ne fait aucun doute que le mal-logement est une question de santé publique.

Selon l’OFCE, pour les personnes mal logées, le surpeuplement, l'humidité, le bruit augmentent chacun de 40 % le risque pour une personne de se déclarer en mauvaise santé. Ce pourcentage atteint 50 % pour les personnes en situation de précarité énergétique.

De même, il arrive trop souvent que les problèmes de santé aggravent des difficultés de logement, voire même y précipitent les plus fragiles. Dans les faits, une mauvaise santé est un facteur discriminant pour accéder et se maintenir dans un logement digne.

Finalement, les carences des politiques de logement et de santé s’alimentent mutuellement et sacrifient les personnes les plus vulnérables, en particulier celles qui souffrent de troubles psychiatriques. Aujourd’hui, 1/3 des personnes à la rue ont des troubles psychiatriques sévères alors que 60 000 lits en hôpital spécialisé ont été fermés au cours des dernières décennies, sans alternatives à la hauteur des besoins.

L’objectif affiché au début du quinquennat de dynamiser la construction tout en maîtrisant les hausses de prix du logement, a été abandonné en 2014.

Au lieu des 150 000 logements sociaux attendus, seuls 109 000 ont été financés en 2015; ce chiffre est en baisse annuelle de 9 %.

Un même bilan décevant concerne la production de logements très sociaux à bas niveau de quittance (« PLAI adaptés »), à peine plus de 700 ont été programmés alors que 3 000 étaient promis en 2015.

Inutile non plus, cette année encore, de compter sur la mobilisation du parc privé à vocation sociale, qui stagne à des niveaux très bas : leur nombre passe pour la première fois sous la barre des 5 000 en 2014. Un échec qui empêche de produire rapidement des logements accessibles pour les ménages modestes dans les quartiers qui en manquent et de faire reculer la ségrégation spatiale.

L’ambition réaffirmée régulièrement, depuis 2009, du « logement d’abord » peine à se concrétiser. Malgré le lancement salué, au début de l’année 2015, d’un plan de réduction des nuitées hôtelières, le recours à l’hôtel, coûteux et inadapté aux familles, poursuit sa hausse : + 23 % en 2015 après des hausses de 27 % en 2013 et en 2014, pour atteindre 40 000 nuitées quotidiennes à la fin de l’année.

La volonté affichée de privilégier le logement pérenne plutôt que l’hébergement d’urgence ne se traduit pas clairement dans les actes ou dans le budget... Et le nombre de ménages reconnus prioritaires au Droit au logement opposable (Dalo) restant à reloger ne cesse d’augmenter.

Lire le 21e rapport sur l’état du mal-logement en France:
PREMIÈRE PARTIE : Les manifestations du mal-logement
DEUXIÈME PARTIE : Les politiques du logement

Tag(s) : #SOCIETE
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