Publié le 18 novembre 2016 par Front de Gauche de Pierre Bénite
Patrick Jeantet, le « Thatcher » du rail, annonce ses mesures choc pour redresser SNCF Réseau
Dans un entretien accordé au journal Les Échos, le mercredi 16 novembre 2016, le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet a annoncé vouloir « aider les régions dans leur volonté d’expérimenter la concurrence dans le transport ferroviaire ».
Patrick Jeantet se rappelle-t-il pour qui il travaille ?
Il est aujourd’hui totalement inadmissible que le dirigeant d’une entreprise publique, SNCF Réseau, annonce publiquement vouloir favoriser le développement de la concurrence. La concurrence de ses propres salariés ! Mais dans quel monde vit-on ?
Apparemment très préoccupé par l’état du réseau ferroviaire, selon lui on compte 5 000 kilomètres de voies ralenties (sur un total de 30 000), le PDG de SNCF Réseau propose des mesures choc. Sous-traitance, productivité et mise en concurrence, voilà les remèdes miracles du « Thatcher » du rail.
Mr Jeantet précise ainsi que « le recours à l’externalisation va être accru ». Précisant même que « des parties entières de rénovation de ligne » vont être confiées à des entreprises privées.
Dans ce même entretien, il se permet même de mettre en cause le travail des cheminots : « les plages de travaux de nuit sont réduites à moins de 5h de travaux effectifs alors que les équipes sont mobilisées 8 heures, nous devons être plus productifs !». Sous-entendu, les cheminots sont payés 8h mais ne travaillent que 5h … Ah cette fameuse sacro sainte productivité… Mais Mr Jeantet a-t-il déjà travaillé de nuit dans le cadre de travaux ferroviaires ? Donner des leçons depuis son fauteuil moelleux, caché derrière les dorures de ses fenêtres cela commence à suffire !
S’il désire « inverser la tendance », ce sont ses propos, il faut donner de vrais moyens aux cheminots. L’austérité, résultant de votre volonté de résorber la dette, imposée aux cheminotes et cheminots n’est pas compatible avec l’objectif prioritaire qui est de remettre « à niveau le réseau ».
Pas un jour ne passe, sans un accident !
Partout sur le territoire des pans entiers de lignes sont laissés à l’abandon le plus total. Pas plus tard que la semaine dernière un train a déraillé en gare de Montauban. Les causes ? Un manque d’entretien des voies, dénoncé depuis longtemps par les cheminots. En début d’année une commande de 700 traverses avait même été réalisée par l’encadrement local pour remettre en état cette voie utilisée quasi quotidiennement. Réponse de la direction régionale : « non, nous ne disposons pas des moyens financiers suffisants pour vous accorder cette commande ». L’austérité, d’abord. L’accident, après. Toujours.
Evidemment pour Mr Jeantet, tout cela doit se réaliser « sans sacrifier la sécurité, qui demeure le fondement de nos actions ». Ah de belles paroles … Au quotidien les actes prouvent l’inverse ! Aujourd’hui ce sont des accidents avec des dégâts matériels, demain cela sera des dégâts humains !
Il est temps de mettre fin à cette volonté de destruction du service public ferroviaire, mettre fin au recours systématique à la sous-traitance, mettre fin à l’austérité budgétaire et mettre fin à la dégradation des conditions de travail des cheminots !
Arrêtons le massacre, donnons les moyens au service public ferroviaire de fonctionner correctement !
Voilà des paroles dignes d’un dirigeant d’une entreprise publique.