Illustration choisie par RC
Comme au moment du débat sur le projet de traité constitutionnel européen, les grands médias sont déchaînés. Une cohorte d’éditocrates escortés d’experts en tout genre se relaye sur les télévisions et les radios pour faire avaler une soupe médiatique à base d’un seul légume rance, haineux et mensonger. S'il les écoutait, un martien débarquant dans notre pays ne pourrait pas comprendre les raisons pour lesquelles 64 % de nos concitoyens soutiennent un mouvement social visant à sauver un régime de retraite solidaire et par répartition au lieu d’un système individualisé qui fera que chacune et chacun touchera moins de pension et devra partir plus tard en retraite : 64 ans dans un premier temps, puis jusqu’à 68 ans. J’ai sélectionné ici les angles de traitements de quelques télévisions. Chacun verra qu’aucun ne porte sur le projet gouvernemental lui-même. Lisons ! « Grève, y aura-t-il une trêve à Noël ? » ; « SNCF : les usagers inquiets pour Noël » ; « Retraites : la grève jusqu’à Noël » ; « SNCF : grève ou trêve à Noël » ; «Retraites : la France des râleurs » ; « Pas de train pour Noël : irresponsable ». Il n’y a ici aucun angle de traitement contradictoire, rien sur les raisons de la grève.
Il est intéressant aussi d’écouter les porte-plumes de la réaction qui squattent les plateaux des journées entières. Ainsi ce M. Franz-Olivier Giesbert dans le magazine le Point du 13 décembre parle (encore) ainsi : « le pays est retombé au stade anal de la régression idéologique au point qu’on peut se demander si nous ne sommes pas revenus aujourd’hui au temps du communisme ». Rien que ça ! Il poursuit « dans un pays gavé au misérabilisme victimaire, ce socialisme des imbéciles […] la prime est aux braillards, coucheurs, croquefredouilles, marchands de balivernes. Tous ces gogos du pays, ce qui fait beaucoup de monde, se sont mis en rang derrière la CGT ». Voilà quelqu’un qui aime les travailleurs et le peuple !
Sur la radio publique France Info, c’est M. Marc Fauvelle qui se préoccupe (enfin) des plus démunis en ces termes : « Cette grève parfois elle pénalise les plus fragiles, ceux qui n’ont pas forcément de voiture pour aller travailler, ceux qui habitent loin des centres-ville, parfois en très grande banlieue » dit-il le 9 décembre. Et puis, il y a l’argument d’autorité : Les autres pays l’ont fait ! Alors s’écrie le 6 décembre Mme Sandra Gandoin sur BFM « Elle est passée, cette réforme, dans les autres pays d’Europe, comment ça se fait que nous, on n’arrive pas à la faire passer ? » Justement Madame ! L’expérience des autres pays montre que la vie s’est aggravée là où cette contre-réforme inspirée des puissances financières et de la Commission de Bruxelles a été mise en œuvre. L’Humanité en a donné de multiples exemples dont le cas de l’Allemagne jeudi dernier.
Le 2 décembre, celui-ci fait un éditorial dans lequel il dit : « Il n’a pas cherché à le cacher, Jean-Paul Delevoye, puisqu’il l’a écrit lui-même dans sa déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ». Mais deux jours plus tard, le commissaire à la destruction des retraites change sa déclaration pour avouer 13 mandats. Alors Barbier produit un nouvel édito : « Oui, il est évident que Jean-Paul Delevoye n’est pas vendu au lobby de l’assurance ou au lobby des fonds de pension, les quelques chroniqueurs d’extrême gauche qui l’accusent de ça font fausse route » ajoutant qu’il n’allait pas quitter le gouvernement. « On ne change pas de cheval pendant la bataille, Jean-Paul Delevoye doit mener à terme cette négociation difficile ».
Et, le matin du 16 décembre, le grand mamamouchi de l’anticipation répond sur le plateau à une question préparée par lui-même et prononcée par son compère de studio : « Jean-Paul Delevoye doit-il quitter le gouvernement ? », Barbier répond avec assurance « En pleine crise, quand l’adversaire réclame le scalp du ministre, on ne lui donne pas. Delevoye partira, mais quand le texte sera terminé, ficelé et transmis au Conseil des ministres. C’est prévu pour le 22 janvier ». Le conseiller gouvernemental qui avait donné ce tuyau pourri à Barbier lors de l’un de ces déjeuners à la Closerie des Lilas ne l’a pas aidé car quelques heures plus tard M. Delevoye démissionnait.
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