Lors des prises de parole, à la fin de la manifestation du 20 février à Avignon, une intervention a particulièrement retenu l'attention, celle d'une jeune lycéenne pour l'Union nationale Lycéenne.
Rouge Cerise la reproduit ci-dessous.
R.C.
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"Sarko, t'es foutu, la jeunesse est dans la rue !" criaient les jeunes manifestants contre la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy en 2010, aujourd'hui, où est la jeunesse? Très peu osent s'engager.
Le gouvernement voudrait qu'on ait peur.
La jeunesse a observé la violence avec laquelle le gouvernement actuel réprime ceux qui avouent leur détresse et crient à l'aide. Comme réponse, le gouvernement ne connaît que la répression, les gilets jaunes, les militants écologistes sont autant d'exemples pour la jeunesse.
Pourtant, cette répression ne devrait pas exister!
À 19 ans je veux croire à l'égalité des chances
Les E3C sont un projet inégalitaire, avec des sujets et des dates d'examens différents d'un établissement à un autre. Les E3C reposent sur des conditions injustes, les enseignants ont reçu les sujets très tard, et n'ont pas eu le temps de préparer convenablement les élèves, les programmes sont trop chargés et tous les sujets n'ont pas été vues en cour. Les premières du lycée Mistral ont passé les premières épreuves de langue dans des conditions inégales, tous n'avaient pas accès à la bande vidéo. Au lycée Aubanel les thèmes des sujets d’anglais n’avaient même pas été étudiés.
À 19 ans, je veux croire que l'école m'apprendra à penser
La réforme du bac, son contrôle continu, les banques de sujets, réduiront l’enseignement à la préparation d'épreuves en laissant à la marge les espaces de véritable réflexion. L'école formera de bons élèves et non plus de futurs citoyens. A l'école, j'apprenais à réfléchir, en 2020 apprendrais-je à répéter ?
À 19 ans, je ne veux pas avoir à travailler plus pour gagner moins
À 19ans je veux pouvoir être soignée par des gens dont les conditions de travail sont décentes
À 19 ans je veux croire que demain je pourrais être écoutée et non réprimée
L'école ne m'a pas apprise à vivre dans un monde où opposition rime avec oppression.
Les lycéens du lycée Thiers qui s'opposent à la réforme des E3C, ont passé les épreuves surveillés par des CRS.
Ces violences policières remettent en cause chaque jour notre liberté. La liberté de vivre demain dans un monde sensé, qui s'efforce de comprendre et d'écouter.
Le gouvernement en refusant d'accorder cette attention à ceux qui s'opposent se rend responsable de l’immobilisme de la jeunesse.
Mais ces violences ne nous arrêteront pas, nous continuerons à lutter, à refuser cette violence illégitime
Aujourd'hui nous, lycéens, étudiants, jeunes, résistons!
Luciole
pour l’UNL